Yuga Labs, la société derrière la fameuse collection de jetons non fongibles, accuse Ryder Ripps d’avoir utilisé de manière abusive ses marques déposées pour inciter les consommateurs à acheter des copies des Bored Apes.
Créée en 2021, la collection de NFT Bored Ape Yacht Club (BAYC) est l’une des plus connues. Ces jetons non fongibles peuvent être revendus pour des centaines de milliers, voire des millions de dollars. Des célébrités comme Justin Bieber, Snoop Dogg ou encore Serena Williams sont aussi propriétaires de ces objets numériques. Cette popularité n’a pas seulement de bons côtés. Le 24 juin, la société Yuga Labs – à l’origine des Bored Apes – a déposé une plainte à l’encontre de Ryder Ripps. Cet artiste conceptuel est accusé d’avoir incité les consommateurs à acheter de NFT de sa collection appelée « RR/BAYC », qui sont des copies du BAYC.
« Sans vergogne, il promeut et vend ces NFT en se servant des mêmes marques déposées que Yuga Labs utilise pour promouvoir et vendre des NFT authentiques du BAYC », indique la plainte. La société lui reproche également d’avoir utilisé ses marques dans le but de promouvoir sa prochaine place de marché dédié aux jetons non fongibles appelée « Ape Market ». De plus, une personne est obligée d’acheter l’une de ses copies pour y accéder.
Une plainte pour mettre fin à la tromperie et au préjudice
Yuga Labs accuse Ryder Ripps d’avoir délibérément voulu lui nuire et ce, au détriment des consommateurs. La société estime en effet que l’artiste a semé la confusion chez ces derniers, qui se sont demandé si les NFT étaient – d’une certaine manière – sponsorisés, affiliés ou connectés au BAYC. « L’utilisation abusive par Ripps des marques déposées de Yuga Labs et les publicités trompeuses des NFT RR/BAYC ne sont pas accidentelles. Ces actions sont calculées, intentionnelles et délibérées dans l’objectif déclaré de causer un préjudice réel et monétaire à Yuga Labs et aux détenteurs d’authentiques NFT BAYC », explique l’entreprise dans sa plainte.
Elle affirme que Ryder Ripps et d’autres personnes impliquées se sont réjouis du déclin en valeur des Bored Apes provoqué par leurs tromperies. L’artiste est en outre accusé de s’être servi de sa présence sur les réseaux sociaux afin de cibler Yuga Labs dans une campagne de harcèlement basée sur des fausses accusations de racisme. Pour la société, « ces accusations sans fondement ont été utilisées pour alimenter les ventes des faux NFT RR/BAYC ».
Si Ryder Ripps considère ces actions comme de la « satire », ce n’est pas le cas de l’entreprise : « Copier n’est pas de la satire, c’est du vol. Et mentir aux consommateurs n’est pas de l’art conceptuel, c’est de la tromperie », a-t-elle indiqué dans sa plainte. Avec cette action en justice, Yuga Labs espère dissiper la confusion causée sur le marché et empêcher les membres de la communauté ainsi que le grand public d’être trompés, en pensant que ces copies sont des NFT officiels du BAYC. En réponse à la poursuite, Ryder Ripps s’est défendu, en affirmant que les personnes ayant acheté l’un de ses jetons ont compris qu’ils avaient été créés comme « une protestation et une parodie du BAYC », mais aussi que personne n’a cru qu’il s’agissait de substituts pour les Bored Apes.
