Notre test du scooter électrique e-Opai : un 50cc au rapport qualité-prix redoutable

Si la voiture hybride ou électrique reste une alternative écologique trop coûteuse aux véhicules habituels pour de nombreux conducteurs, le scooter électrique est une autre solution plus accessible. L’entreprise française easy-Watts produit depuis 2018 des deux-roues électriques de différentes gammes et au rapport qualité-prix très intéressant. Nous avons donc voulu tester leur modèle phare : le e-Opai. 

Il s’agit d’un scooter 50 centimètres cubes d’une puissance de 2 400 Watts, muni d’une batterie de 72 volts et de 20 ampères heure (nous reviendrons plus loin sur ses performances). Pour le conduire, vous avez seulement besoin de votre BSR (si vous avez le permis B c’est bon !). Petit, léger et maniable, il se positionne comme un véhicule urbain idéal pour parcourir de petites distances.

Un scooter électrique accessible

Avec ce modèle e-Opai, la firme bretonne easy-Watts a voulu proposer un modèle de scooter électrique qui trouve le bon compromis entre performances et accessibilité tarifaire. Malgré son prix bas pour le marché (il est proposé à 1 699,80 euros, bonus écologique de 360 euros déduit automatiquement), il garde une autonomie raisonnable et un gabarit suffisamment robuste pour se sentir en sécurité sur la route.

Des dimensions urbaines standards

Le scooter e-Opai est disponible en trois versions sur notre site : vert et blanc (notre modèle de test), orange et blanc ou rouge métallisé. Niveau dimensions, il est d’une taille raisonnable ce qui le rend très maniable. S’il est assez léger (71 kilos sans batterie, 80 kilos avec) pour ne pas avoir de difficultés pour l’utiliser en ville, il garde un poids suffisamment conséquent pour ne pas se sentir en danger. Petite remarque tout de même sur son gabarit : je suis plutôt petit (1,71 m), et j’ai pourtant trouvé qu’il était bas et que l’espace pour les jambes était réduit. Cela ne m’a posé aucun problème, mais j’imagine qu’une personne faisant plus d’1,85 m aurait plus de difficultés à se positionner dessus.

La marque annonce en tout cas une capacité de charge maximale de 236 kilos, ce qui permet de transporter quelqu’un sans difficulté, d’autant plus que la selle de taille importante et plutôt confortable le permet. Personnellement, je ne recommanderai pas des trop longs trajets avec un passager, les performances s’en trouveront fortement réduites et ça risque de vite devenir laborieux. Ce n’est de toute façon clairement pas l’objectif d’un tel véhicule.

Des performances efficaces et suffisantes

Côté performances, easy-Watts évoque une vitesse maximale de 45 km/h, la base pour des scooters électriques 50 centimètres cubes. La puissance moteur affichée est de 2 400 watts, avec un couple de 57 nm (newton/mètre) allant jusqu’à 400 tours par minute. C’est ce que j’ai pu vérifier lors de mon test, avec une vitesse maximale sur le plat oscillant en effet autour des 45 km/h à fond de poignée, sans trop de prise au vent et en mode de performance 3 (je reviendrai sur ces modes plus loin). J’ai même atteint plusieurs fois 55 km/h (selon le compteur numérique du scooter) en descente avec le vent dans le dos.

Mais ce n’est pas la vitesse de pointe qui nous intéresse le plus sur un tel véhicule, destiné à être utilisé en ville sur des routes où on a rarement besoin d’atteindre plus de 40 ou 50 km/h, c’est plutôt sa capacité d’accélération. Easy-Watts a essayé de tout miser là-dessus avec une batterie au lithium de 72 volts censée offrir plus de vivacité au démarrage. J’ai en effet pu constater qu’à performance optimale, avec la batterie bien chargée et en mode 3, l’accélération était énergique et largement suffisante pour une conduite urbaine confortable.

Forcément, cette puissance dépend de nombreux facteurs à prendre en compte lors de votre utilisation : votre poids, le dénivelé de la route que vous empruntez, si le vent est de face ou pas… etc. Avec des véhicules aussi légers et à la puissance moteur limitée, tous ces paramètres impactent directement les performances.

Une prise en main intuitive

Un démarrage simplissime

Venons en maintenant à la prise en main. Le scooter e-Opai démarre grâce à votre clé, en appuyant 3 fois sur le bouton de démarrage. Petit détail sympathique : vous n’êtes pas obligé de mettre la clé dans la serrure pour conduire le véhicule une fois que vous l’avez démarrer. Cette clé dispose également d’un bouton de verrouillage, qui coupe le moteur et active une alarme de sécurité, et d’un bouton de déverrouillage, qui supprime cette alarme et vous permet de démarrer le véhicule ou d’ouvrir la selle pour ranger des affaires. Comme tous les scooters, le e-Opai dispose également d’un neiman, le système de blocage du guidon tourné vers le côté, très pratique pour éviter les vols. Mais rassurez-vous : j’ai testé l’efficacité de l’alarme, le neiman ne sera certainement pas nécessaire vu la puissance sonore de celle-ci quand on touche n’importe quelle zone du scooter alors qu’il est verrouillé.

Petite remarque importante tout de même : le verrouillage, indispensable pour couper votre moteur, est accompagné d’un petit bip strident au volume un poil trop important à mon goût. C’est pratique pour être certain que votre scooter est bien éteint, moins si vous voulez rentrer discrètement en fin de soirée sans déranger vos voisins qui dorment la fenêtre ouverte… D’autant plus que ce bip est le même lorsque vous déverrouillez le scooter. Quand on sait que l’un des principaux intérêts de posséder un véhicule électrique est de ne pas entraîner de nuisances sonores, c’est un peu paradoxal.

Revenons donc au démarrage du véhicule. Une fois que vous avez activé le moteur grâce à la clé, le tableau de bord s’allume et vous indique les informations essentielles à votre trajet :

• Vitesse en km/h indiquée numériquement au centre, avec une jauge à gauche pour donner une indication du niveau de puissance. 
• La jauge de droite précise le niveau de batterie en pourcentage. 
• Vous disposez en dessous des chiffres de distance totale parcourue par le scooter ainsi que de la vitesse en miles/h pour les anglophones. 
• Des voyants situés en dessous s’allument en fonction des options activées : clignotants, plein phare ou voyant de batterie lorsqu’elle est presque vide.

Ensuite, c’est du classique de chez classique : la poignée de droite vous sert à accélérer, les deux freins sont aux endroits habituels également (comme sur un vélo). Le frein avant est à disque hydraulique, le frein arrière à tambour. Petit détail important : quand vous freinez, l’accélération se coupe automatiquement pour accompagner votre arrêt plus naturellement. Un système assez classique sur des petits scooters, on ne le ressent pas du tout.

Pour finir, les différents interrupteurs sont des plus classiques : type de feux à droite (de croisement, de ville ou éteints), plein phare à gauche, clignotants aussi (que vous pouvez couper en cliquant dessus). Très bonne idée de la part d’easy-Watts : vous avez deux interrupteurs de klaxon, un de chaque côté. Quand on sait à quel point ils peuvent être vitaux pour se signaler à d’autres conducteurs imprudents, c’est une bonne chose. En revanche, comme sur la plupart des petits véhicules urbains, il n’y a pas de warnings.

Enfin, vous disposez à droite des 3 options de vitesse, très importantes pour adapter votre conduite et gérer l’autonomie de la batterie. L’option 1 est pour la conduite économique, vous démarrez en douceur et plafonnez autour des 20 km/h. L’option 2, intermédiaire, permet de mieux gérer son accélération (notamment dans les bouchons) tout en limitant la vitesse de pointe autour des 30 km/h. L’option 3, que vous utiliserez la majeure partie du temps, est utilisée pour profiter des pleines performances de votre scooter.

Une conduite très fluide

Côté conduite, une fois tous ces éléments pris en compte, tout est parfaitement naturel et fluide. Si vous n’avez jamais roulé avec un scooter électrique 50cc, il vous faudra certainement un petit temps d’adaptation, notamment pour apprendre à gérer l’accélération qui peut parfois sembler brusque en mode 3. Je vous conseille de commencer par le mode 2 pour mieux appréhender le véhicule, notamment dans les embouteillages, quitte à passer en mode 3 dès que vous êtes en ligne droite.

Mais rassurez-vous, cette accélération reste très raisonnable et parfaitement contrôlable. Elle est surtout dûe au fait que le e-Opai est léger et très maniable, on peut donc se laisser surprendre au début. De mon côté, j’ai eu une moto 125cc pendant plusieurs années mais j’avais régulièrement utilisé des scooters électriques auparavant, je n’ai éprouvé aucune difficulté à me réhabituer à cette sensation.

Pour ce qui est des déplacements, le scooter e-Opai est maniable sans être pour autant trop léger, ce qui est une bonne chose selon moi. En effet, ses 80 kilos lui assurent une bonne tenue de route. Ses roues de 12 pouces munies de pneus route possèdent une adhérence efficace. Toutefois, je n’ai réalisé mon test que par beau temps, j’aurais de toute façon tendance à vous déconseiller de prendre un tel véhicule sous la pluie, ce n’est clairement pas fait pour ça.

Quelle autonomie ?

Abordons maintenant l’un des critères de choix principaux lorsqu’on opte pour un scooter électrique : son autonomie. Annoncée à 45 km par easy-Watts en mode de performance 3 et à 65 km en mode économique, la distance que vous pouvez parcourir dépend logiquement de nombreux paramètres. Ces chiffres proviennent de tests réalisés avec une personne de 65 kilos, sur route régulière. Si vos trajets comportent de nombreuses cotes, le kilomètrage va logiquement baisser. Pareil si vous pesez plus lourd.

De mon côté, je pèse 75 kilos. Lors de ma première utilisation, j’ai utilisé le e-Opai uniquement en mode performance (mode 3), lors d’une traversée de Paris, de Ivry-sur-Seine – dans l’est parisien – au Parc Monceau, par la ville (vous ne pouvez évidemment pas prendre le périphérique ou l’autoroute avec un véhicule 50 cc), soit un trajet de 20 km. Ma batterie a baissé de 35% environ. Je suis ensuite rentré chez moi à Noisy-le-Grand (environ 25 km), pour finir par un niveau de batterie indiqué autour des 25/30%.

J’ai ensuite pu reprendre le scooter pour une quinzaine de kilomètres avant que la batterie soit complètement vide, ce qui pousse donc l’autonomie totale à 60 km environ ! Une performance remarquable et largement suffisante pour un usage urbain. En revanche, j’ai trois remarques très importantes à faire sur ce sujet :

– La première concerne les performances en roulant. Une fois que vous avez atteint le dernier tiers de la batterie, ne comptez plus sur des performances maximales. Pour donner un exemple, j’ai pris une cote alors qu’il me restait environ 20% de batterie, et j’ai plafonné à 30 km/h à fond de poignée en mode 3. Je pense qu’il s’agit d’un mode « économie » automatiquement activé pour faire durer la batterie au maximum, c’est donc une bonne chose mais il faut l’anticiper si vous êtes pressés.

– Ma deuxième remarque est au sujet de la jauge de batterie. Comme sur ma trottinette électrique, celle-ci s’adapte en temps réel aux différents paramètres de conduite. Si au premier abord cette option semble intéressante, elle est en réalité trompeuse. En effet, en mode 3, vous pouvez voir une jauge fixée à 30% de batterie au démarrage sur le plat, puis baisser à 5% voire moins en pleine cote à fond de poignée. Autant vous dire que ça surprend la première fois ! Je pense qu’il s’agit seulement de prendre l’habitude de toujours anticiper ses paramètres d’itinéraire pour le trajet à venir, mais cela peut mener à une sérieuse déconvenue… que j’ai pu vivre rien que pour vous ! Je m’explique lors du point suivant.

– Ma dernière remarque concerne le mode de chargement de la batterie. Easy-Watts a tout prévu, vous pouvez la sortir très facilement de son compartiment en y accédant sous la selle pour la transporter et la charger chez vous grâce au chargeur adapté fourni avec le véhicule (n’oubliez pas de couper la batterie avec l’interrupteur prévu à cet effet avant de la débrancher). Elle pèse environ 9 kilos pour information. En revanche, l’usage du chargeur est un peu trompeur, attention ! Il dispose d’un fusible dévissable (pour le changer facilement, ce qui est très pratique). Ce chargeur a un système d’aération un poil bruyant, qui surprend lors du premier usage. Pour être sur que ça charge bien, le voyant doit devenir rouge. Surpris par le bruit du système de refroidissement, j’ai pensé qu’il fallait régler le chargeur, j’ai donc légèrement dévissé le fusible. Miracle, le voyant de charge est devenu vert et le bruit s’est coupé, j’ai cru que tout était bon. Bien mal m’en a pris… La batterie ne s’est pas rechargée, puisque j’avais (bêtement) coupé le chargeur en déconnectant le fusible sans le savoir.

Résultat : 30% de batterie au départ pour le travail le lendemain. Vu mes trajets précédents, je me suis dit que cela suffirait, mais c’était sans compter les nombreuses cotes qui se trouvent sur la route vers mon bureau… Je suis donc tombé en panne de batterie à 3 km du siège du groupe Fnac Darty. Une belle leçon rien que pour vous, qui m’a coûté une marche laborieuse en poussant le scooter et une arrivée en sueur des plus sympathiques.

J’ai de nouveau testé le chargement au bureau, et il faut en effet bien garder ce bruit d’aération et le voyant rouge. Une fois qu’on le sait, tout fonctionne. La charge complète dure environ 7h (pour une batterie totalement vide puisque je suis tombé en panne), le chargeur se coupe tout seul après avoir signalé la fin du chargement par un voyant vert. D’après easy-Watts, la durée de vie de la batterie est comprise entre 800 et 1500 cycles de charge, au bout desquels son autonomie perd en puissance.

De nombreux rangements

Pour finir, je tenais à évoquer un autre point positif et pratique du e-Opai : les rangements. Easy-Watts a très bien pensé à cet aspect clé d’un véhicule à usage urbain avec un espace conséquent sous le siège qui permet de stocker le bloc de charge, une trousse à outils fournie avec le scooter et d’autres affaires à votre convenance. Le scooter dispose également de deux vides poches très pratiques situés à l’avant, en dessous du guidon. L’idéal pour ranger vos clés, votre téléphone ou un portefeuille. Il y a d’ailleurs une prise USB dans l’un des deux compartiments, si vous souhaitez recharger votre smartphone (ce qui réduira un peu l’autonomie, logiquement). Un petit crochet prévu au milieu permet également de suspendre un sac de course afin qu’il soit maintenu entre vos jambes.

Et pour le casque ? Attention, l’espace vide sous la selle ne permet pas de contenir un casque, intégral comme modulable. Mais easy-Watts vend des top case adaptés à l’e-Opai, qui s’ouvrent avec la clé de contact. Je recommande fortement cet accessoire (vendu sur le site du constructeur), très pratique pour éviter de devoir porter son casque lors de vos promenades en ville.

Conclusion

Le scooter e-Opai est un excellent compromis pour une personne citadine qui souhaite un moyen de transport à faible coût qui tient la route et lui permet d’éviter les embouteillages ou la surcharge des transports en commun. De plus, il s’agit d’une alternative durable (zéro émission, très peu d’entretien, économie de ressource énergétique) à un véhicule à essence ou gazole, qui plus est produite en France (en Bretagne). Ma semaine de test m’a en tout cas rassuré sur le sérieux de sa conception : il tient très bien la route, ne prend pas spécialement le vent pour un véhicule de cette taille, et sa prise en main est particulièrement naturelle.