Prise en main du Huawei Matebook 16 (R7) : un excellent PC, aussi performant que confortable

Huawei n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de PC arborant un écran de 16 pouces. Le fabricant avait déjà signé l’année dernière le Matebook D16. Néanmoins, l’ordinateur qui nous intéresse ici n’est pas son successeur. D’abord parce qu’il est positionné dans la gamme du dessus, les “D” étant les machines les plus abordables de la marque. Ensuite et surtout parce que le format d’écran n’est pas le même. Là où le D16 affiche un ratio 16/9 très classique, le Matebook 16 reprend à son compte le format 3:2, devenu une signature chez Huawei. Le fabricant nous a prêté la version R7 de ce nouveau PC. Après plusieurs semaines d’utilisation, et en attendant notre test Labo, nous vous proposons de partager nos premières impressions au sujet de ce modèle atypique.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, procédons à un rappel des principales caractéristiques de ce Matebook 16 R7. Comme dit plus haut, la principale attraction de la machine est sa dalle IPS de 16 pouces, avec une définition maximale de 2520 x 1680 pixels. Processeur AMD Ryzen 7 5800H, puce graphique intégrée AMD Radeon RX Vega 8, 16 Go de mémoire vive (RAM), la configuration de la version R7 est assez musclée. La machine embarque 512 Go de stockage en SSD, du Bluetooth 5.0, mais pas de Wi-Fi 6. Juste les habituels a/b/g/n/ac, en 2,4 GHz et 5 GHz.

Pour le reste, la connectique s’avère très complète, avec deux ports USB-C, deux autres ports USB 3.2 Gen1, une entrée HDMI et une prise mini-jack 3,5 mm qui sert à la fois pour le casque et le microphone.

Enfin, l’appareil intègre une batterie assez conséquente de 84 Wh, complétée par un chargeur USB-C relativement imposant de 135 W.

Notez qu’il existe aussi une version R5 du Matebook 16. La fiche technique des deux modèles est quasiment identique, avec pour seule et unique différence la présence d’un processeur Ryzen 5 5600H dans le R5.

Le design et l’ergonomie

Le Matebook 16 ne révolutionne rien au design des PC Huawei. Mais il ne s’agit pas d’un reproche, tant le constructeur a fait ses preuves dans ce domaine, particulièrement pour les gammes Matebook et Matebook X Pro. Le modèle qui nous intéresse affiche des lignes épurées à l’extrême, qui ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celles des MacBook d’Apple. Il y a pire comme comparaison. L’écran occupe 90% de l’espace (données constructeur), avec des bords très fins pour l’encadrer.

Huawei ne propose qu’un seul coloris, gris anthracite. Le châssis en métal dégage une belle impression de qualité et Huawei assure avoir ajouté à la fabrication “un processus de sablage à la céramique”. Si nous n’avons aucune idée de ce que le fabricant entend par là, force est de constater que le Matebook 16 affiche un design aussi sobre qu’élégant, ainsi que des finitions absolument irréprochables.

Le constructeur a réussi à contenir le poids de son PC qui affiche des dimensions de 3,5 mm x 25,5 mm x 17,8 mm, pour 1,99 kg seulement. Il se glisse très facilement dans un sac à dos prévu pour un PC de 15 pouces. Nous avons également apprécié le lecteur d’empreintes digitales situé sur la touche d’alimentation de l’ordinateur, qui permet d’allumer l’ordinateur et de s’authentifier en même temps.

Pour la saisie, le clavier de type chicklet et le trackpad se montrent très agréables à pratiquer au quotidien, grâce à des touches à la course parfaite pour le premier et une belle surface pour le second.

Du côté des défauts, Huawei s’entête à caser la Webcam sous une touche du clavier. Si l’idée a toujours été séduisante sur le papier, elle s’avère en revanche nettement plus discutable en pratique. L’angle de la caméra se révèle particulièrement disgracieux. Le moindre pli sous le menton prend des proportions terribles, propres à miner même le plus solide des égos.

L’écran

Si Huawei n’a pas inventé le format 3:2, il a grandement contribué à le démocratiser grâce à ses gammes Matebook et Matebook X Pro. Toutefois, le constructeur n’avait encore jamais proposé un écran aussi grand avec ce format. Le précédent modèle avec afficheur de 16 pouces du fabricant, le D16, arborait en effet un format 16/9 très classique. Ici, la dalle IPS de 16 pouces est bien en 3:2, pour une définition de 2520 x 1680 pixels et un taux de rafraîchissement de 60 Hz.

Si nous attendons les données de notre laboratoire avant de donner un avis définitif sur le rendu de cet écran, il apparaît tout de même à l’œil nu que le calibrage d’usine ne devrait pas occasionner de mauvaises surprises. La colorimétrie sonne vraiment juste, tandis que les contrastes s’avèrent flatteurs. Le seul cas de figure qui peut poser problème est l’utilisation de l’ordinateur en extérieur par temps ensoleillé, du fait des reflets de la dalle brillante. Mais cela vaut malheureusement pour la grande majorité des PC.

Les performances

Comme pour l’écran, nous ne vous livrerons un avis définitif sur les performances qu’une fois que cet ordinateur sera passé par notre Labo. Néanmoins, nous l’avons utilisé comme machine principale pendant plus de deux semaines. Nous pouvons donc d’ores et déjà vous dire que la plateforme matérielle choisie par Huawei nous a donné entière satisfaction dans le cadre d’un usage bureautique assez poussé. Dans notre cas, voici les logiciels qui tournent tout au long de la journée : des dizaines d’onglets du navigateur Chrome, la messagerie Outlook chargée de cinq comptes, l’appli Signal et Photoshop. Le processeur AMD Ryzen 7 5800H et les 16 Go de mémoire vive n’ont jamais montré de signes de faiblesse. Même constat en usage multimédia. L’appareil s’est parfaitement comporté en ajoutant la lecture d’une vidéo en 4K sur un écran externe, en plus des processus cités plus haut. Mieux, l’ensemble est resté fluide et réactif même lorsque nous avons lancé des jeux en laissant tout le reste tourner. Toutefois, nous n’en attendions pas moins d’une telle configuration.

Néanmoins, nous n’avons pas résisté à la tentation de pousser ce PC dans ses derniers retranchements. Nous avons donc installé sur la machine toute sorte de jeux populaires, allant de titres en 3D assez gourmands comme Gears of War 5 et Forza Horizon 5 à des jeux en 2D moins exigeants, à l’image de Cuphead, Hollow Knight ou Dead Cell. Sans surprise, ces derniers tournent à la perfection. Nous avons même poussé le vice jusqu’à lancer Cuphead sur un moniteur externe 4K, à 60 images / s. Là encore, impossible de prendre en défaut l’ensemble, tant du côté des graphismes que du framerate. Le constat est identique sur les jeux en 3D pas trop gourmands comme Disco Elyseum, Devil May Cry 4 ou Hades, qui fonctionnent parfaitement. La puce graphique AMD Radeo RX Vega 8 remplit donc bien son office.

Vous ne serez toutefois pas surpris d’apprendre que les choses se gâtent pour les titres les plus exigeants. Vous ne pourrez pas lancer un Gears of War 5 avec tous les détails au maximum. Nous avons toutefois été étonnés de constater qu’il reste tout à fait jouable en Full HD, avec un niveau de détails moyen. C’est loin d’être idéal pour les gamers endurcis. Mais ce n’est pas à eux que se destine le Matebook 16. Pour les autres, il est appréciable de découvrir que cette machine assez parfaite pour la bureautique et le multimédia s’avère aussi capable de faire tourner de manière acceptable bon nombre de jeux récents. Il est d’ailleurs possible de passer très facilement du mode classique au mode performance, juste en pressant simultanément les touches Fn + P.

Enfin, un mot sur le nouveau système de refroidissement pour finir. Les précédents Matebook que nous avons testés présentaient parfois des problèmes de surchauffe quand les processeurs étaient un peu trop sollicités, surtout lors de sessions de jeu vidéo. Cet usage n’étant pas censé être le principal pour ce genre de machines, la surchauffe coccasionnée n’était pas rédhibitoire. Néanmoins, avec les honnêtes prédispositions du Matebook 16 pour le gaming ou la création graphique, une surchauffe immodérée aurait été moins acceptable. Lors de l’annonce du produit, Huawei avait particulièrement mis en avant un nouveau système de refroidissement. Ce dernier s’appuie sur un design revu et corrigé, avec une entrée d’air sur charnière et des conduits thermiques doubles. Le système intègre en outre deux ventilateurs de 75 mm. Au-delà des effets d’annonces, le constructeur a tenu ses promesses. Même après une heure de jeu sur Gears of War 5, le dessous du Matebook 16 est resté à une température tout à fait raisonnable. Le tout en gardant un niveau sonore là encore très acceptable.

À l’usage

Une fois le Matebook 16 allumé, l’utilisateur est d’emblée accueilli par Windows 11, la dernière version du système d’exploitation de Microsoft. Un premier bon point. Comme sur ses précédents PC, Huawei ajoute quelques logiciels et fonctions de son cru (Huawei PC Manager, Link Now, Huawei Share), qui servent essentiellement à l’interaction entre les différents appareils du constructeur. On trouve également un panneau de contrôle invocable depuis la barre des tâches. S’il s’avère assez pratique, il demeure redondant avec les fonctions de base de Windows 11.

L’ensemble s’affiche sur un écran au format 3:2, qui n’est évidemment pas le plus recommandé pour visionner des vidéos puisque ces dernières sont souvent au format 16/9, notamment pour les films. Heureusement, l’écran étant très grand, il reste possible de les regarder de manière assez confortable, malgré les bandes noires occasionnées. Pour les autres activités telles que la bureautique ou la navigation Web, l’afficheur 3:2 se révèle en revanche plus confortable que les 16/9 classique.

Côté autonomie, en attendant les résultats des tests de notre laboratoire, nous pouvons dire que la grande batterie de 84 Wh se montre très prometteuse puisqu’il nous est régulièrement arrivé de travailler toute une journée sans avoir à recharger l’appareil.