Lancée en 2019, la première génération de Samsung Galaxy Z Fold se montrait déjà plutôt convaincante, malgré le faux départ de son lancement commercial en raison de quelques soucis de fiabilité. Samsung poursuit son effort avec l’arrivée du Z Fold 3, une grosse évolution du modèle de l’année dernière.
En résumé
Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Voilà l’expression toute faite qui nous vient à l’esprit à l’issue de cette semaine d’utilisation du Samsung Galaxy Z Fold 3. En effet, sans tout révolutionner à chaque génération, la marque coréenne améliore son concept de smartphone pliant, qui devient année après année plus cohérent. Oui, ce mobile est encore un peu exclusif, toutefois il est à présent un formidable outil de productivité… Mais pas que. Son écran pliant immense ouvre la voie à de nouveaux usages et la surcouche maison sait en tirer le meilleur. Il bénéficie en prime d’un système photo efficace, tandis que son processeur Qualcomm Snapdragon 888 lui procure toute la puissance nécessaire, et même sans doute un peu plus. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Nous aurions apprécié une plus grande autonomie et une vitesse de recharge plus rapide, par exemple, mais les progrès sont bien là.
Note technique
Les plus et les moins
- De très beaux écrans
- Une qualité de fabrication impressionnante
- L’étanchéité
- Optimisations logicielles
- Une partie photo globalement réussie
- Puissance
- Compatibilité S Pen, mais...
- … S Pen non fourni et sans emplacement pour son transport
- Autonomie et vitesse de recharge toujours décevantes
- Pas de chargeur fourni
- Forcément plus lourd et encombrant que la moyenne
- Caméra sous l’écran en retrait
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Si de nombreux constructeurs se sont officiellement lancés dans l’aventure des smartphones pliants, peu sont parvenus à véritablement commercialiser ces mobiles à grande échelle, leur industrialisation étant particulièrement délicate. Ce n’est pas le cas de Samsung qui, plus que jamais, a décidé de faire de ce concept une réelle alternative aux smartphones haut de gamme traditionnels. Nous voilà donc arrivés à la troisième génération de Galaxy Z Fold. Au programme : le même concept, soit un smartphone s’ouvrant verticalement — un peu comme un livre — pour dévoiler son écran pliant, tandis que le second écran prend place sur l’extérieur pour un accès direct, par exemple lorsque le mobile est utilisé à une main.
Le Galaxy Z Fold 3 est moins onéreux que son aîné et se voit décliné en deux configurations mémoire — 12 Go de RAM et 256 Go de stockage ou 12 Go/512 Go — et en trois couleurs (Phantom Black, Phantom Green et, comme notre exemplaire, Phantom Silver). La marque a travaillé sur la robustesse générale de son smartphone, qui est désormais conforme à la norme IP 68 qui garantit sa résistance à une immersion totale de 30 minutes sous 1,50 mètre d’eau. Elle innove aussi avec une caméra frontale placée sous l’écran pliant et la compatibilité avec les stylets S Pen.
Le design, l’ergonomie et l’interface
Fermé, le Samsung Galaxy Z Fold 3 est finalement plus compact, mais demeure logiquement nettement plus épais que la norme. Il mesure ainsi 158,2×128,1 mm pour une épaisseur variant entre 14,4 et 16 mm. C’est quelques millimètres de gagnés par rapport aux précédentes générations. Cette troisième mouture avec ses 271 g pèse 11 g de moins que le Z Fold 2, mais demeure plus lourde que la moyenne. Il faut dire que nous n’avons pas affaire à un mobile classique ! Toutefois, fermé, il est possible de l’utiliser d’une main assez facilement. Sur la droite, la touche pour régler le volume est plutôt bien placée, tout comme le bouton de mise sous tension sur lequel notre pouce vient se poser naturellement. C’est une très bonne chose, car ce bouton intègre le lecteur d’empreinte digitale, un capteur biométrique fonctionnant parfaitement et qui permet de déverrouiller le smartphone instantanément.
En bas, nous retrouvons sans surprise l’USB-C. Une trappe dissimule les logements pour deux nanoSIM. Le smartphone se passe donc de prise casque et de slot microSD. Rien de vraiment étonnant. L’écran placé sur le revers, qui est donc le seul accessible lorsque le Z Fold est fermé, affiche la confortable diagonale de 6,2 pouces. Cette dalle est tout en longueur avec son ratio de 25/9e et accueille une caméra frontale dans un poinçon central. De l’autre côté, la plaque en verre Gorilla Glass Victus est dépolie pour un rendu satiné qui résiste très bien aux traces de doigts. Le bloc photo comprend trois caméras. Il se montre plutôt imposant et proéminent, ce qui potentiellement peut exposer davantage les caméras aux chocs.
La partie gauche est constituée du mécanisme de la charnière. La pièce est nettement renforcée pour une fiabilité maximale. Cela se ressent : il faut déployer une certaine force pour la manœuvrer. Samsung nous a indiqué que les charnières avaient subi en laboratoire 200 000 cycles, soit l’équivalent de 100 ouvertures/fermetures par jour durant cinq ans. Ce mécanisme est plus caréné, pour laisser moins d’opportunités à la poussière d’y pénétrer.
Une fois ouvert, nous voilà face à un smartphone mesurant 158,2×128,1×6,4 mm et surtout à un écran de 7,6 pouces. Et c’est tout, ou presque, car la seconde caméra frontale vient se placer sous la dalle. On parvient toutefois toujours à la deviner, sa visibilité dépendant de la couleur de ce qui est affiché à l’écran, mais elle reste toujours plus discrète qu’un poinçon. Cela participe bien entendu beaucoup au sentiment d’immersion. Cet écran occupe un peu plus de 88 % de la surface. Les bordures sont donc bien là, mais elles sont plutôt fines.
Samsung a beaucoup travaillé sur l’optimisation logicielle du Galaxy Z Fold 3 avec l’arrivée d’un nouveau duo formé d’Android 11 et de OneUI 3.1.1. Outre les possibilités induites par la vaste surface d’affichage, il faut aussi prendre en charge celles liées à la compatibilité S Pen, mais nous n’avons pas reçu de stylet pour les tester. Dommage, au passage, que le S Pen ne soit pas fourni en standard.
Nous avons beaucoup apprécié la possibilité d’afficher simultanément jusqu’à trois applications à l’écran. Pratique par exemple pour prendre des notes à partir d’une page Web et d’un PDF. Certaines applications semblent avoir du mal à pleinement profiter du grand écran du Fold, mais qu’à cela ne tienne, Samsung propose dans les fonctions bêta de son interface une fonction permettant de « forcer » cette adaptation et cela fonctionne parfaitement. Instagram, par exemple, prend une autre dimension.
Nous avons eu un peu plus de mal à nous faire au clavier virtuel scindé en deux, mais pour le reste, force est de constater que ce smartphone constitue sans nul doute un formidable outil de productivité.
L’écran
L’écran extérieur s’appuie sans surprise sur une dalle Dynamic AMOLED X2. Elle présente une définition de 832×2 268 pixels, des chiffres peu courants, mais la souplesse d’Android permet de l’exploiter sans encombre. Il se montre lumineux avec de belles couleurs et bien entendu les qualités inhérentes à l’utilisation de la technologie AMOLED : le contraste se rapproche de l’infini et les noirs sont tout simplement parfaits. Il jouit en prime d’une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz contre 60 Hz en standard. Cela ne semble pas très important pour cet écran, qui peut être considéré comme secondaire, mais en réalité cela apporte une fluidité bien appréciable sur cette dalle tout en hauteur qui implique donc de longs scrollings verticaux. Samsung a opté pour une formule adaptative (la fréquence varie dynamiquement en fonction des usages), mais il est aussi possible de se cantonner aux 60 Hz standards pour économiser la batterie du smartphone.
L’écran pliant s’appuie lui aussi sur la technologie AMOLED, avec cette fois une définition qui monte en flèche pour atteindre 1 768×2 208 pixels. Cela se traduit par une densité de 373 ppp qui permet d’obtenir des contours des éléments affichés dénués de crénelage.
Bien entendu, le ratio n’est pas idéal pour regarder des vidéos en 16/9e ou, pire encore, au format cinémascope. Les bandes noires sont alors très présentes, ce qui est plutôt logique. Certaines applications permettent de forcer la vidéo pour maximiser le taux d’occupation, mais cela peut se traduire par une déformation exagérée de l’image ou une perte de qualité. En revanche, le format est vraiment parfait pour lire, pour afficher des pages Web ou des documents bureautiques. Les photos profitent aussi de cette immense surface qui optimise l’utilisation d’outils de retouche.
La ligne autour de laquelle l’écran se plie est toujours perceptible au toucher et visuellement, mais elle ne se montre jamais réellement gênante. Même chose pour la caméra sous l’écran.
Nous avons soumis l’écran pliant du Samsung Galaxy Z Fold 3 aux différents tests d’affichage de notre Labo. Sans surprise, cette dalle est excellente. Elle offre un taux de contraste élevé avec, selon nos mesures, un chiffre de 496 pour 5. C’est encore mieux que celle du Flip 3, qui affiche un taux de 394:5, mais légèrement moins bien que la précédente génération, qui dépassait les 600:5. Cet écran offre par ailleurs une belle progressivité pour restituer au mieux les nuances comprises entre les blancs et le noir. Avec la technologie AMOLED, les noirs correspondent à un pixel éteint : leur rendu est donc parfait.
En matière de fidélité des couleurs, le Fold 3 est plutôt convaincant, mais par défaut les couleurs semblent un peu boostées pour un rendu plus flatteur que réaliste. Il est possible d’affiner les choses en jouant avec les différents réglages. Notons à ce propos qu’il n’est pas possible d’appliquer des réglages différents sur l’écran extérieur et sur l’écran pliant. Les deux par exemple seront réglés sur le même mode (Naturel ou vif) avec la même fréquence de rafraîchissement. Les perfectionnistes auraient sans doute apprécié la possibilité d’aller encore plus loin en adoptant des schémas de réglage différents pour chacune des deux dalles. Sa directivité est plutôt bonne, mais on voit aujourd’hui mieux, notamment sur les iPhone. Avec un angle de vision de 30°, la perte de lumière est de 28 % pour ensuite atteindre les 60 % lorsque le même angle passe à 45°. Le Flip 3 fait un peu mieux.
Performances & rapidité
Du côté des performances, nous n’avons pas vraiment de souci à nous faire, car Samsung a retenu la plateforme matérielle de référence. Il s’agit du Qualcomm Snapdragon 888, que l’on ne présente plus puisqu’il anime quasiment tous les haut de gamme du moment. Son architecture complexe se compose de huit cœurs capables d’atteindre la fréquence de 2,84 GHz. Accompagnée de 12 Go de mémoire vive, cette puce procure une excellente réactivité générale à ce smartphone. Nous n’avons pas ressenti de ralentissement en usage courant, mais notre éprouvant test de performance montre que cette mécanique commence à s’essouffler face aux usages complexes et extrêmes. Le smartphone chauffe un peu, mais sans que cela ne devienne inconfortable.
Avec 256 Go de stockage interne, la plupart des utilisateurs devraient trouver un espace suffisant pour leurs fichiers et, pour les autres, la version 512 Go pourra venir à la rescousse.
Photo
Samsung a choisi de se montrer plutôt conservateur en ce qui concerne la photo, car le Fold 3 reprend le même équipement que son devancier. Au programme, trois caméras formant un ensemble complet qui devrait en théorie être capable de faire face à toutes les situations rencontrées par le photographe nomade. En effet, nous retrouvons un grand-angle, un ultra grand-angle et un téléobjectif x2. Derrière ces optiques affichant respectivement une ouverture de f/1,8, f/2,2 et f/2,4, nous trouvons trois capteurs affichant une définition de 12 mégapixels, mais il ne s’agit pas pour autant de composants identiques.
Nos premières séances photo, en attendant nos mesures Labo, mettent en avant une caméra principale maîtrisée. Les photos en extérieur présentent un bon piqué avec des couleurs éclatantes et légèrement saturées. Le contraste est très bon, tout comme la gestion de la lumière.
L’ultra grand-angle semble lui aussi performant en parvenant à offrir un bon niveau de détail et à corriger les déformations liées à l’utilisation d’une optique qui équivaut à un 12 mm argentique. Le téléobjectif a aussi su nous séduire. Il parvient à aller chercher de belles photos sur des sujets éloignés, avec là aussi un piqué intéressant pour ce type de caméra. Le grand-angle fait preuve d’efficacité lorsque la lumière se fait plus rare, voire la nuit, et ce, sans mode Nuit. Avec ses traitements numériques et des algorithmes, notamment ceux à l’œuvre pour le HDR, cette caméra parvient à retranscrire des détails dans des zones très sombres avec un rendu conservant un certain naturel. Sans surprise, les deux autres caméras se montrent moins à l’aise dans ces mêmes conditions, mais elles réussissent la plupart du temps à aboutir à un cliché exploitable.
Le Samsung Galaxy Z Fold 3 embarque deux caméras pour les selfies du fait de sa configuration particulière. La première se place à l’avant pour être utilisée lorsque le smartphone est fermé. Elle s’appuie sur un capteur de 10 mégapixels. Elle permet de réaliser de beaux selfies plutôt détaillés et nets malgré l’absence d’autofocus. La seconde caméra nous intéresse davantage, malgré l’utilisation d’un modeste capteur de 4 mégapixels. En effet, elle vient se placer sous l’écran pliant. Le résultat nous a semblé correct, sans plus.
Un rapide détour par la vidéo pour finir : ce mobile fait l’impasse sur la 8K, contrairement aux S21 de la marque. Cela ne l’empêche pas de réaliser de très belles vidéos, surtout en 4K à 60 images par seconde, avec des films fluides et nets.
Qualité audio
Ce smartphone embarque deux haut-parleurs qui bénéficient de la technologie Dolby Atmos. Leur puissance est plutôt importante, puisque nous l’avons mesurée en Labo à 75 dB. En revanche, il faudra faire avec des graves peu présents dès que l’on passe sous les 200 Hz. Les fréquences plus hautes offrent une réponse un peu chaotique, mais il est possible de suivre sans difficulté sa série préférée.
Il n’y a pas de prise casque analogique : il faudra donc utiliser des écouteurs USB-C ou passer par le Bluetooth. Il est ici en version 5.2 et n’appelle pas de commentaire particulier.
Communication
Le Samsung Galaxy Z Fold 3 embarque une partie radio à la pointe des technologies actuelles et même futures en raisonnant à moyen terme. En effet, il embarque un modem radio 5G et 4G largement taillé pour tirer le meilleur des réseaux déployés par les différents opérateurs. Pour le reste, nous retrouvons la toute dernière évolution du wifi avec la présence de la compatibilité wifi 6e, sans oublier le Bluetooth 5.2 et le NFC ! Il ne manque rien.
Nous avons bien entendu soumis ce smartphone à nos tests Labo. Il s’y est montré globalement convaincant avec le désormais très courant léger fléchissement face à la bande 8 de la 4G. Sa puce wifi est efficace et, dans l’ensemble, ce Fold 3 ne devrait pas décevoir dans ce secteur.
Autonomie
La batterie est séparée en deux éléments totalisant une capacité totale de 4 400 mAh. C’est un petit peu moins que le Fold 2 et ses 4 500 mAh. Nous pouvons dire que l’autonomie n’est pas réellement le point fort de ce smartphone. Nos impressions sur le terrain ont été confirmées par les mesures de notre Labo : l’autonomie a été estimée à 9 h 06, nettement moins bien que son prédécesseur qui, face au même protocole, avait atteint 11 h 52. Pas de panique, en utilisation soutenue (il faut dire qu’il pousse à cela) et en conservant l’écran sur le mode adaptatif capable de le pousser jusqu’à 120 Hz, le Galaxy Z Fold 3 résiste sans problème à une journée d’utilisation. Samsung a pris le parti de ne pas fournir de bloc secteur avec son porte-étendard, qui supporte une charge rapide de 25 W, une puissance décevante au regard de la concurrence qui propose au moins 45 W. Nous avons mesuré un temps de charge de 1 h 40.
Le smartphone prend en charge la recharge sans fil (11 W) et la recharge inversée (4,5 W).
Général
Dimensions & poids
Conclusion
Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Voilà l’expression toute faite qui nous vient à l’esprit à l’issue de cette semaine d’utilisation du Samsung Galaxy Z Fold 3. En effet, sans tout révolutionner à chaque génération, la marque coréenne améliore son concept de smartphone pliant, qui devient année après année plus cohérent. Oui, ce mobile est encore un peu exclusif, toutefois il est à présent un formidable outil de productivité… Mais pas que. Son écran pliant immense ouvre la voie à de nouveaux usages et la surcouche maison sait en tirer le meilleur. Il bénéficie en prime d’un système photo efficace, tandis que son processeur Qualcomm Snapdragon 888 lui procure toute la puissance nécessaire, et même sans doute un peu plus. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Nous aurions apprécié une plus grande autonomie et une vitesse de recharge plus rapide, par exemple, mais les progrès sont bien là.