Le Moto Edge 30 Fusion est un téléphone qui coche beaucoup de cases pour un tarif nettement plus abordable que les modèles premium, qui flirtent souvent avec les 1000 euros aujourd’hui.
En résumé
Le Moto Edge 30 Fusion est un smartphone réussi. Doué en photo, il ne lui manquera dans son domaine qu’un véritable téléobjectif, même si son zoom numérique x2 est d’une efficacité certaine. Fin et doté de lignes séduisantes, il intègre un processeur puissant qui lui offre toute la fluidité nécessaire. Nous retrouvons en outre une partie logicielle convaincante et des finitions premium. Ses points faibles tournent autour de sa batterie qui est relativement lente à recharger et qui lui procure une autonomie plutôt faible.
Note technique
Les plus et les moins
- Un design réussi
- Un smartphone réactif
- L’écran 144 Hz
- Une partie photo réussie
- Ni prise casque ni microSD
- Absence de téléobjectif
- Autonomie et vitesse de charge décevantes
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Chez Moto, tous les voyants semblent au vert. La marque poursuit sa croissance malgré le contexte difficile et, pour asseoir encore plus sa position, vient de lancer simultanément trois nouveaux smartphones de sa série Edge 30.
Nous vous proposons de découvrir avec nous le modèle médian, l’Edge 30 Fusion, proposé dans une seule configuration mémoire, à savoir 8 Go de RAM et 128 Go de stockage, au prix de 699,90 €. Un positionnement tarifaire qui place ce smartphone aux confins du milieu et du haut de gamme. On trouvera par exemple face à lui le Xiaomi 12T ou encore le realme GT2 Pro.
L’exemplaire prêté par la marque pour notre prise en main est anthracite, Cosmic Grey pour reprendre la dénomination officielle, mais sachez que ce smartphone est également disponible en blanc et en cuir vegan bleu. Le Labo a utilisé quant à lui un exemplaire du commerce.
Design et ergonomie
En découvrant le Moto Edge 30 Fusion, le premier élément qui apparaît face à nous est son grand écran de 6,55 pouces, incurvé sur ses bordures latérales pour une immersion encore plus poussée. La dalle occupe ainsi plus de 90 % de la surface. Elle intègre une caméra frontale dans un poinçon que nous aurions aimé plus petit, mais rien de véritablement dommageable au quotidien. Plus bas – trop bas même à notre sens –, le constructeur a placé un lecteur d’empreinte digitale. Il faut un peu forcer pour atteindre la surface du capteur biométrique.
Le dos du Moto Edge 30 Fusion est en verre Gorilla Glass 5, le même matériau qui est utilisé pour la protection de l’écran. La finition satinée lui apporte la capacité de repousser efficacement les traces de doigts. Un bon point, évidemment. Le bloc photo rectangulaire est relativement imposant, mais sans excès. Il accueille trois caméras : deux de grand diamètre venant dépasser légèrement et une, plus petite, totalement intégrée. L’ensemble est plutôt sobre, comme en témoigne par exemple le célèbre logo ailé ton sur ton.
Les flancs en métal présentent un profil très mince grâce à la présence d’un écran incurvé. À droite, le bouton de mise sous tension tombe naturellement sous les doigts. Il faut cependant faire un peu plus d’effort pour atteindre le réglage du volume.
Le Moto Edge 30 Fusion mesure 158,5×72 mm. Mais le plus surprenant réside certainement dans son impressionnante finesse : seulement 7,5 mm. La qualité de fabrication est excellente, bien que ce modèle ne soit pas étanche. Il résiste cependant à des projections d’eau.
Général
Dimensions & poids
L’écran
Le Moto Edge 30 Fusion s’appuie sur une dalle au format 20/9e utilisant la technologie d’affichage P-OLED, très proche de l’AMOLED traditionnel. Au programme, toutes les technologies du moment, à commencer par le support du HDR10+. La définition est plutôt standard, puisqu’elle s’établit à 1 080×2 400 pixels, soit une densité située autour des 400ppp. Motorola se distingue depuis quelques années maintenant par la fréquence de rafraîchissement très élevée de ses smartphones. Celui-ci ne fait pas exception à la règle puisqu’elle peut atteindre 144 Hz, soit un chiffre directement comparable à celui des meilleurs modèles gaming. La marque propose trois modes de fonctionnement : 60 Hz, 144 Hz et automatique, celui-ci mettant en avant l’intervention de l’IA pour choisir la fréquence de rafraîchissement optimale.
Nous avons apprécié un écran lumineux et utilisable en extérieur. Pour la précision des couleurs, sachez que le Moto Edge 30 Fusion propose d’une part le mode Couleurs saturées, activé par défaut et qui porte bien son nom, et d’autre part un mode Couleurs naturelles semblant bien plus subtil.
Nous avons soumis le Moto Edge 30 Fusion aux différents appareils de mesure du Labo. Cela donne tout d’abord un taux de contraste correct de 397:5, mais nous avons déjà croisé mieux, notamment sur le Xiaomi 12T déjà cité, qui dépasse les 450:5. La progressivité est plutôt satisfaisante. L’écran de l’Edge 30 Fusion se permet quelques libertés en matière de fidélité des couleurs. Là aussi, il ne peut lutter contre son concurrent qui tutoie, il est vrai, la perfection dans cet exercice. En revanche le Moto prend sa revanche dans la mesure de directivité où il surclasse le Xiaomi 12T. Avec un angle de 30°, la perte de lumière n’est que de 25 %, un excellent résultat. Plus fort encore, cette perte est de seulement 53 % lorsque l’angle de vision passe à 45°.
Qualité audio
Malgré sa finesse, le Moto Edge 30 Fusion parvient à avaler deux haut-parleurs. Ils bénéficient du Dolby Atmos qui se pilote à l’aide d’une application très riche. Elle propose, en plus de modes prédéfinis (musique, film, jeu…), un mode Audio Intelligent qui applique automatiquement les réglages adéquats au contenu lu et un mode personnalisé.
Pour aller plus avant dans notre analyse, nous pouvons compter sur les mesures du Labo. La puissance maximale des haut-parleurs a été établie à 65 dB, soit un chiffre dans la moyenne. La courbe de réponse en fréquences est classique sur un mobile. L’emphase se porte sur les médiums, où l’Edge 30 Fusion se maintient bien. Les basses fréquences sont plutôt bien représentées pour les minuscules haut-parleurs d’un smartphone de 7,5 mm d’épaisseur.
Le Moto Edge 30 Fusion se passe de prise casque jack. Il faudra donc en passer par l’USB-C ou, plus vraisemblablement, par le Bluetooth. Le smartphone supporte pour cela la version 5.2 du protocole de communication.
Performances et interface
Le constructeur a fait un choix assez surprenant, mais finalement plutôt malin en ce qui concerne la mécanique de son nouveau bébé. En effet, le Moto Edge 30 Fusion s’appuie sur un processeur Qualcomm Snapdragon 888+, la version boostée de la puce haut de gamme d’il y a deux ans. Un moyen d’obtenir d’excellentes performances. Le mobile réagit en pratique plutôt bien à toutes nos sollicitations et les jeux affichent une grande fluidité. Le smartphone chauffe de manière sensible lorsqu’il est fortement sollicité, mais c’est sans doute le prix à payer pour une finesse qui empêche l’installation d’un imposant système de refroidissement.
Le passage au Labo confirme notre excellente impression. Le Moto Edge 30 Fusion brille face aux tests permettant d’estimer ses performances graphiques. Le circuit graphique Adreno 660 n’a pas pris une ride et devrait permettre aux joueurs de faire le plein de fps dans les jeux du moment. Les performances basées sur le processeur ne sont pas en reste. Le smartphone se montre tout à fait à l’aise face aux usages simples et moyens qui représentent le scénario le plus courant sur mobile. Face aux usages complexes et extrêmes, le Snapdragon 888+ limite les dégâts, mais il ne peut pas suivre un iPhone, par exemple, mais aussi le MediaTek Dimensity 8100 Ultra qui équipe le Xiaomi 12T.
Moto a pris le parti de développer une interface très proche d’une version pure d’Android 12, avec peu de fioritures. L’idée est d’offrir toutes les fonctionnalités de l’OS de Google avec cependant quelques petits plus bien sentis comme de nombreuses possibilités de personnalisation, une mise en veille de l’écran intelligente, la fonction readyfor pour utiliser le mobile sur un grand écran…
Le Moto Edge 30 Fusion pourra bénéficier des deux prochaines versions d’Android et de trois années de mises à jour de sécurité suivant un rythme bimensuel.
Communication
Sans surprise, ce smartphone est compatible 5G grâce à la présence de la puce radio Qualcomm Snapdragon X60. Au menu, toutes les dernières technologies en date pour des débits théoriques allant bien au-delà de ce que proposent aujourd’hui les opérateurs. Le Moto Edge 30 Fusion supporte de nombreuses bandes de fréquences : vous pourrez voyager tranquillement avec lui.
Le wifi 6e et le Bluetooth 5.2 sont aussi présents, pour un tableau très complet et moderne. Pour en savoir plus sur la sensibilité du smartphone et sa capacité à accrocher de manière stable les réseaux sans fil, un passage dans la chambre anéchoïque du Labo s’impose. Le Moto Edge 30 Fusion s’y montre tout simplement excellent en ce qui concerne les différents réseaux mobiles avec des résultats surprenants pour la 2G et la 3G. Il est un peu moins efficace pour le wifi et surtout pour le Bluetooth, mais rien de véritablement perceptible à l’usage.
Photo et vidéo
Si son grand frère baptisé Edge 30 Ultra fait couler beaucoup d’encre avec son énorme capteur de 200 mégapixels, le Fusion propose une configuration plus classique. Il est ainsi armé d’une caméra principale combinant un capteur de 50 mégapixels et une optique ƒ/1,8. Le pixels binning est de sortie pour grouper les pixels par groupe de quatre et obtenir des photos de 12,5 mégapixels capables de mieux exploiter la lumière.
Le second module est le désormais indispensable ultra grand-angle, qui s’appuie cette fois sur un capteur de 13 mégapixels. Il est associé à une optique ouvrant à f/2,2 pour un angle de capture de 120°. Enfin, la dernière caméra, qui n’en est pas vraiment une, ne sert qu’à apporter des informations de profondeur de champ pour améliorer les portraits.
L’analyse des premiers clichés réalisés en extérieur permet d’apprécier des couleurs offrant un rendu plutôt naturel avec un bon contraste. Le niveau de détails est lui aussi satisfaisant même si, en zoomant dans la photo, on peut observer quelques artefacts dans les feuillages denses, par exemple. La mise au point est précise, y compris lorsque la lumière se fait plus rare. En effet, de nuit, le Moto Edge 30 Fusion est un très bon élève.
Le mode Nuit est capable de venir chercher des informations dans des zones vraiment noires, même si les traitements numériques pourront faire perdre du naturel aux couleurs de la scène. La marque laisse la possibilité de réaliser des photos de 50 mégapixels en allant chercher le mode Ultra-Res. Le piqué progresse logiquement, mais la différence reste subtile par rapport à un cliché de 12,5 mégapixels. La taille des fichiers est en moyenne triplée : le jeu en vaut-il la chandelle sur un smartphone ne disposant pas de slot micro-SD ?
En revanche, le smartphone profite de ce gros capteur pour offrir un ersatz de téléobjectif x2 tout à fait convaincant si la lumière est au rendez-vous.
Cette caméra a été analysée sous toutes les coutures par le Labo et les résultats sont tout simplement excellents. Ils classent ce Moto parmi les meilleurs.
L’ultra grand-angle, peu impressionnant sur le papier, parvient à saisir des paysages avec une certaine maîtrise. Les couleurs sont proches de celles produites par la caméra principale avec un parti pris naturel. Les photos sont dynamiques et contrastées. Leur netteté est bonne malgré l’absence d’autofocus avec, comme très souvent sur ce genre de focale, des bords légèrement flous. De nuit, le résultat est tout à fait satisfaisant, avec une exposition équilibrée. Quelques détails disparaissent en raison du lissage produit pour réduire le bruit numérique, mais, dans l’ensemble, les clichés sont tout à fait exploitables.
Le Moto Edge 30 Fusion dispose d’une caméra frontale qui promet beaucoup avec son capteur de 32 mégapixels. Par défaut, les photos font 8,1 mégapixels, là aussi le pixels binning intervient. Notons la présence d’un autofocus, ce qui n’est pas encore souvent le cas. Les selfies offrent un excellent piqué avec des couleurs équilibrées et une texture de la peau échappant à un lissage excessif. Il est possible de prendre des photos de 32 mégapixels. Le Labo attribue à cette caméra frontale une excellente note.
Le smartphone est capable de filmer en 8K à 30 images par seconde. Il est plutôt doué dans cet exercice, assurant des vidéos fluides, détaillées et dynamiques même si, dans un usage courant, la 8K est peu utile.
Autonomie
Si beaucoup de smartphones embarquent aujourd’hui des batteries de 5 000 mAh, la finesse du Moto Edge 30 Fusion rend cela difficile, si ce n’est impossible. Les flancs de ce mobile renferment donc une batterie d’une capacité de « seulement » 4 400 mAh. Comment cela se traduira-t-il face aux tests d’autonomie du Labo ? Encore un peu de patience.
En pratique, nous avons pu tenir une journée sans recharger notre exemplaire de test, ce qui est déjà plutôt rassurant. Mais le Labo et son exigeant test donnent une autonomie de seulement 8 h 2. Un chiffre décevant que l’on peut comparer par exemple à l’autonomie du Xiaomi 12T qui dépasse les 12 h 30 en suivant le même protocole de test.
Pour la recharge, nous retrouvons dans la boîte un adaptateur secteur. Ce qui semblait plus que normal devient progressivement une bonne nouvelle. Ce bloc est capable de délivrer une puissance de 68 W. La marque communique autour d’une efficacité redoutable de sa technologie de charge rapide TurboPower : le smartphone retrouverait une journée d’autonomie en 10 minutes de charge ! Bien entendu, le test du Labo que l’on sait très sévère – la mesure se coupe uniquement lorsque le bloc secteur ne consomme absolument plus d’électricité – aboutit à un temps de charge plutôt frustrant : 1 h 31 pour une pleine charge. Le Moto Edge 30 Fusion se passe de la recharge sans fil. Dommage.
Conclusion
Le Moto Edge 30 Fusion est un smartphone réussi. Doué en photo, il ne lui manquera dans son domaine qu’un véritable téléobjectif, même si son zoom numérique x2 est d’une efficacité certaine. Fin et doté de lignes séduisantes, il intègre un processeur puissant qui lui offre toute la fluidité nécessaire. Nous retrouvons en outre une partie logicielle convaincante et des finitions premium. Ses points faibles tournent autour de sa batterie qui est relativement lente à recharger et qui lui procure une autonomie plutôt faible.