En résumé
Très bon, voire excellent dans tous les domaines, l’iPhone 8 séduit par son écran à l’excellente colorimétrie, bien que sa résolution n’atteigne pas des records sur le marché du mobile. Extrêmement puissant grâce à sa puce A11 Bionic, le smartphone est également très bon dans l’univers du multimédia. Il s’appuie sur un appareil photo dorsal très performant, présente un rendu audio correct et une autonomie permettant de tenir une journée sans difficulté. On apprécie en outre sa très bonne sensibilité au réseau. Ce tableau très convaincant ne doit toutefois pas faire oublier que malgré sa réussite indéniable, l’iPhone 8 se contente d’améliorer discrètement l’iPhone 7, dont il conserve le design – dos en verre excepté. Est-ce à dire qu’il ne faut pas passer le cap ? On aura tendance à conseiller aux adeptes de l’écosystème iOS d’investir s’ils sont équipés d’un iPhone de génération antérieure, ou s’ils cherchent à se garantir une compatibilité plus longue avec les prochaines versions de l’OS. Quant aux propriétaires de l’iPhone 7… ils risquent d’être déçus du peu d’améliorations réellement perceptibles au quotidien.
Note technique
Les plus et les moins
- Écran à l’excellente colorimétrie
- Très bonnes performances photo et vidéo 4K à 60 fps
- Puce A11 très puissante
- Manque d’inspiration du design
- Rendu audio perfectible
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Alors que le marché était essentiellement dans l’attente du smartphone « anniversaire » de la Pomme, Apple a comme chaque année présenté un nouvel iPhone 8, mise à jour très logique de l’iPhone 7 sorti à la même époque en 2016. Coup de maître ou révision trop discrète ? Nous avons passé cet iPhone 8 au crible au sein de notre labo.
Un an après la série iPhone 7, Apple renouvelle ses smartphones avec une gamme iPhone 8 dont le plus petit modèle nous intéresse ici. Contrairement à l’iPhone X, qui propose de nets changements comparés au modèle standard, le smartphone s’inscrit dans la droite lignée de l’iPhone 7 dont il perfectionne les caractéristiques.
Au menu donc, un écran similaire à celui de son prédécesseur, à savoir une dalle IPS de 4,7 pouces affichant 750 x 1334 pixels, dans un corps désormais en métal et en verre. Le smartphone troque la puce A10 Fusion contre l’A11 Bionic, couplée à 2 Go de mémoire vive, tandis que son espace de stockage se décline en 64 ou 256 Go, tandis que l’iPhone 7 proposait des moutures de 32, 128 et 256 Go. Le smartphone embarque toujours un appareil photo de 12 mégapixels à l’optique ouvrant à f/1.8, avec un autofocus et une capacité à filmer en 4K, tandis qu’un appareil de 7 mégapixels siège en façade. On notera en outre le support du Bluetooth 5.0 sur ce modèle toujours dépourvu de prise jack, mais fourni avec un adaptateur Lightning, et bien sûr le support du réseau LTE (catégorie 16). Le NFC, utilisable avec Apple Pay, est lui aussi de la partie, de même que le bouton TouchID à retour haptique, en façade. Notez qu’Apple ne mentionne pas la capacité de la batterie de son iPhone 8, comme à son habitude, mais que les premiers démontages du smartphone ont mis en lumière ses 1821 mAh. La charge par induction (Qi) fait cette année son apparition, sans oublier le maintien de l’étanchéité (IP68) apparue sur l’iPhone 7.
L’ergonomie et le design
Si vous passez d’un iPhone 7 à un iPhone 8, vous risquez fort de ne pas vous faire remarquer tant les différences entre les deux versions sont ténues. De face, rien ou presque ne change, puisque les dimensions globales des deux modèles sont pratiquement semblables (138,4 x 67,3 x 7,3 mm chez l’iPhone 8 contre 138,3 x 67,1 x 7,1 mm chez l’iPhone 7) et que le bouton Touch ID comme l’appareil photo frontal conservent leur format et leur emplacement. Les tranches elles aussi sont semblables, et les boutons (volume et silencieux à gauche, power à droite) ne bougent pas d’un iota. Comprenez que les quelques dizaines de millimètres qui séparent les deux générations de mobiles ne vous contraindront pas à investir dans une nouvelle coque.
En main toutefois, l’iPhone 8 est légèrement plus lourd que son prédécesseur, avec ses 148 grammes contre 138 grammes pour l’iPhone 7. En cause notamment, l’emploi du verre au dos de l’appareil, qui vient remplacer le métal utilisé jusqu’alors. Apple se met ici au goût du jour avec une vitre signée Corning, mais dont la référence exacte reste secrète. On aura tout de même tendance à recommander l’emploi d’une coque, même si le smartphone, avec son appareil photo toujours légèrement protubérant au dos, ne glisse pas particulièrement lorsqu’il est posé sur une surface plane. Notez également la présence d’un revêtement oléophobique qui n’est certes pas infaillible, mais qui permet de limiter les traces de doigts – du moins sur notre version or. Les micro-rayures, elles, apparaissent malheureusement bien vite.
Difficile, dans ces conditions, de parler de véritable renouveau. Malgré un changement de matériau qui constitue son unique (et bien petite) prise de risque, l’iPhone 8 ressemble à s’y méprendre à l’iPhone 7, qui lui-même était, sans prise jack, une redite de l’iPhone 6s… calqué sur l’iPhone 6. En somme, quatre générations pour un seul design, ou presque. Pour un peu plus de nouveauté, il faudra s’orienter vers l’iPhone X, dont le fonctionnement et le tarif sont nettement moins accessibles.
L’écran
Peu de changements sont à noter entre l’écran de l’iPhone 7 et celui de l’iPhone 8. Il conserve la définition de 750 x 1334 pixels de son prédécesseur sur une diagonale de 4,7 pouces (mesurée par notre Labo à 4,8 pouces), pour une résolution de 321 ppp. On est évidemment loin des ténors du genre, qui dépassent allègrement les 500 ppp, mais force est de constater que sur la relativement petite diagonale du mobile, les détails sont parfaitement lisibles.
Cette dalle IPS a en outre le mérite d’afficher une très bonne colorimétrie, sur l’espace DCI-P3, promet Apple. Sur l’espace s-RGB, on ne repère que de très minces écarts avec le rouge (delta U’V’ de 0,0054), magenta ou vert (0,0022). Finalement, les seuls écarts, pourtant ténus, sont à chercher du côté du bleu (delta U’V’ de 0,01116)… et ce sont les moins visibles par l’œil humain. Le delta U’V’ moyen de cet écran n’excède pas 0,008, ce qui est somme toute excellent. Et ce d’autant plus que cette dalle fournit un excellent contraste de 400:5 et, de manière plus classique, de 1599:1, supérieur d’ailleurs à la promesse d’Apple. Le contraste est d’ailleurs légèrement meilleur sur l’iPhone 8 que sur l’iPhone 8 Plus, mais le gamma reste correct, sans plus.
Terminons par la directivité, c’est-à-dire par les angles de vision assurés par ce nouvel iPhone. Sans être mauvais, il ne se classe pas parmi les meilleurs élèves, en raison de sa tendance à s’assombrir nettement à partir de 45°, angle où il perd 79 % de luminosité. À 30° déjà, il en perd 59 % : même s’il reste lisible, il s’assombrit clairement.
Cet écran est pour le reste agréable à utiliser, notamment grâce à son revêtement qui permet au doigt de glisser confortablement, mais aussi à sa technologie 3D Touch. Celle-ci, en reconnaissant plusieurs niveaux de pression, permet d’accéder rapidement à des sous-fonctionnalités d’applications en cliquant sur leur icône. On regrette néanmoins qu’au bout de quatre générations sans véritable refonte design, les bordures d’écran de ce modèle n’aient pas été réduites.
L’interface utilisateur
Les utilisateurs d’un iPhone d’ancienne génération auront probablement déjà téléchargé iOS 11, compatible avec les anciennes générations, depuis l’iPhone 5S. Pour les autres, la génération iPhone 8 est l’occasion de découvrir une version de l’OS misant sur une ergonomie un peu plus poussée. En témoigne le centre de contrôle accessible d’un balayage vers le haut, parsemé d’icônes claires, au grand format. L’arrivée d’iOS 11 est également synonyme d’améliorations du côté de Messages, qui gagne un accès plus rapide aux emojis et autres stickers. Mais surtout, elle signe les débuts d’un App Store revisité. Il adopte un format “cartes” plus moderne, avec des visuels des titres plus grands, un rangement un peu plus thématique et, dans l’ensemble, une interface plus claire à consulter. Les différents paramètres de tri sont désormais situés en bas d’écran. Plus discrètement, ce sont des options “intelligentes” qui sont maintenant disponibles, tel l’ajout automatique d’événements à l’agenda.
Deux autres nouveautés notables sont également de la partie. D’abord, un explorateur de fichiers natifs fait ici ses débuts. Lié d’office à iCloud, il peut être associé à d’autres services, à l’image de Google Drive. On ne pourra pas dire que la recherche fonctionne parfaitement, l’accès par exemple à des documents partagés avec l’utilisateur sur Drive ne fonctionnant pas sur notre iPhone 8, mais étant effectif sur l’iPhone 8 Plus également testé par la rédaction.
Deuxième nouveauté, l’intégration d’ARKit dans iOS 11, comme Apple l’avait annoncé durant la WWDC de juin dernier. Ces outils mis à disposition par Apple auprès des développeurs souhaitant faire appel à la réalité augmentée dans leurs applications, sont disponibles sur les terminaux depuis l’iPhone 6s. Sur l’iPhone 8, il existe déjà un panel d’applications compatibles assez complet, bien que tous les titres ne soient pas d’un intérêt flagrant. Certaines sont peu probantes, notamment lorsque les éléments à intégrer au réel sont petits ou que les surfaces planes sont encombrées de petits objets. Mais dans l’ensemble, c’est un bon début qui convainc notamment dans des usages pratiques, par exemple pour simuler l’intégration de meubles à votre intérieur. Sans grande surprise, le smartphone, dont la puissance de calcul et l’appareil photo sont largement sollicités, a tendance à chauffer rapidement lorsque la réalité augmentée est activée.
Les performances
Pour rappel, l’iPhone 8 – comme l’iPhone 8 Plus – fait appel à sa nouvelle puce en date, à savoir un chipset A11 comportant un CPU hexacore gravé en 10 nm ainsi qu’un coprocesseur de mouvement M11 et un GPU conçu en interne, pour la première fois chez Apple. Un point important puisque ce GPU permet potentiellement d’améliorer les outils mettant à profit le Machine Learning pour améliorer les performances de ses outils tels que Siri. Le tout est accompagné de 2 Go de RAM. Spoiler : c’est une combinaison qui fait mouche, aussi bien en jeu qu’en usage plus classique.
Comprenez qu’il sera bien difficile de prendre à défaut cet iPhone 8, qui s’est porté comme un charme à tous nos paliers de tests, se maintenant au-dessus des 23 fps même à notre niveau d’exigence maximal (temps de réponse de 42,6 ms). Au niveau de performances le moins exigeant, il affiche 32 fps (30,8 ms de temps d’exécution), tandis qu’à notre deuxième palier, il ne descend qu’à 30 fps (33,2 ms), puis à 27 fps (36,6 ms) à l’exécution de processus complexes. Autant dire que les autres smartphones, même très haut de gamme, descendent bien en-deçà, le Galaxy Note 8 de Samsung n’excédant pas les 3 fps à l’exécution de tâches très gourmandes en ressources par exemple. Pour comparaison, l’iPhone 8 plus affiche 2 fps de plus en moyenne que l’iPhone 8.
La photo et la vidéo
Peu de changements du côté de la photo, du moins au vu de la fiche technique de cet iPhone 8, comparé à l’iPhone 7. Il reste doté d’un capteur de 12 mégapixels associé à une optique stabilisée, à six éléments (ouverture à f/1.8 également) et à un flash à quatre LED. Jusqu’ici, rien de bien nouveau sous le soleil d’Apple.
À l’aune de nos tests Labo, nous pouvons confirmer que l’excellent piqué observé l’an dernier sur l’iPhone 7 s’est encore amélioré, puisque nous avons mesuré 1 455 paires de lignes par hauteur. L’appareil se classe parmi les meilleurs du moment, avec un score à peine inférieur au tout récent Galaxy Note 8 de Samsung. Son optique ne concède qu’une distorsion très faible et un très léger vignettage, tandis que les aberrations chromatiques sont aux abonnés absents.
Le smartphone se comporte en outre très bien en termes de colorimétrie, puisqu’il restitue avec un deltaE très faible (0,5) les couleurs à la lumière du jour. Sa balance des blancs automatique, telle que nous l’avons mesurée, est raisonnablement efficace, avec toutefois moins de facilité dans les environnements jaune clair et jaune foncé. Dans les champs de tournesol ou sur le sable, une balance des blancs manuelle sera donc à privilégier ! Pour ce faire, rappelons qu’il faudra passer par une application tierce, puisque l’app native d’iOS ne dispose pas d’un mode Pro débrayable. On se consolera en constatant que cet appareil photo présente une très bonne sensibilité, avec peu de bruit à noter, mais un temps d’exposition qui s’allonge rapidement dès lors que la luminosité baisse : attention à bien stabiliser le smartphone pour éviter les flous de bougé.
Rappelons qu’iOS 11 permet toujours d’enregistrer les clichés en JPEG, mais aussi dans le format compressé HEIF. L’app de cette nouvelle version de l’OS permet de réaliser des Live Photos (une mini-vidéo de 1,5 seconde précède le cliché) et intègre nativement des filtres. Il suffit de glisser le doigt vers le haut pour les faire apparaître, tandis qu’un mode “Carré” permettra aux fans d’Instagram de capturer leurs photos dans le bon format.
Terminons ce tour d’horizon très satisfaisant par le flash, correct sans vrai plus. Il est relativement uniforme, malgré un vignettage classique dans l’univers du mobile, mais manque surtout de puissance.
En vidéo, Apple joue les records puisqu’il continue à proposer un enregistrement en 4K, mais désormais à 60 fps.
Le rendu audio
On rappellera que tout comme l’iPhone 7, l’iPhone 8 est dépourvu de prise casque au format jack 3,5 mm, bien que le smartphone soit livré avec un adaptateur Lightning pour les inconditionnels des casques filaires (ainsi qu’avec des EarPods de la marque qui sont livrés avec le terminal pommé). Correctes sans plus, les performances audio du smartphone sont marquées par un haut-parleur à la puissance moyenne, mesurée à 70 dB, et associée à une réponse en fréquence laissant de côté les graves sous les 500 Hz et les aigus au-delà de 5 kHz.
La sensibilité de l’iPhone 8 est de 137 mV, ce qui impose d’augmenter le volume à l’écoute, mais la distorsion est limitée. Bref, l’écoute musicale devra passer par un casque dédié de bonne qualité pour profiter des formats pris en charge par le smartphone (dont l’Apple Lossless et le FLAC qui est enfin compatible nativement).
La qualité de réception (performances radio)
Compatible LTE comme il se doit, et avec toutes les bandes de fréquences hexagonales (qu’il s’agisse des 3.7, 20 et de la récente 28), correspondant aux fréquences de la bande 700 MHz. On n’en attendait pas moins d’un smartphone si haut de gamme.
L’appareil se montre assez peu directif, ce qui autorise un usage dans n’importe quelle orientation. En revanche, son vrai point fort concerne sa sensibilité, excellente, qui autorise son usage là où d’autres captent mal, dans le métro ou à la campagne.
L’autonomie
Malgré sa batterie inférieure à 2000 mAh, l’iPhone 8 se montre tout à fait endurant, pour peu que l’on ne sollicite pas démesurément ses options les plus gourmandes. Nous avons mesuré, tous réseaux coupés et avec la luminosité réglée à 200 cd/m2, 7h43 d’usage avant que l’iPhone 8 ne s’éteigne. Les tout meilleurs du genre atteignent certes la dizaine d’heures, mais il est bon de constater qu’Apple n’a pas menti en indiquant que son nouveau modèle était au moins aussi correct que son iPhone 7, lequel plafonnait à 7h16.
L’iPhone 8 inaugure par ailleurs une compatibilité avec la charge sans fil Qi (jusqu’à 7,5W), bien que la station de charge AirPower, permettant d’y placer le smartphone, l’Apple Watch ou encore les AirPods en simultané, ne soit pas encore disponible. Sans surprise, vous pouvez l’utiliser avec n’importe quel chargeur de marque tierce, mais il faut rappeler que la charge sera moins rapide qu’en version filaire. Nous l’avons de notre côté essayée avec un chargeur Samsung Fast Charge avec succès : cela permettra de poser le smartphone sur un bureau ou une table de chevet, mais n’espérez pas grappiller en quelques minutes quelques points de batterie lorsque vous devez partir rapidement.
Conclusion
Très bon, voire excellent dans tous les domaines, l’iPhone 8 séduit par son écran à l’excellente colorimétrie, bien que sa résolution n’atteigne pas des records sur le marché du mobile. Extrêmement puissant grâce à sa puce A11 Bionic, le smartphone est également très bon dans l’univers du multimédia. Il s’appuie sur un appareil photo dorsal très performant, présente un rendu audio correct et une autonomie permettant de tenir une journée sans difficulté. On apprécie en outre sa très bonne sensibilité au réseau. Ce tableau très convaincant ne doit toutefois pas faire oublier que malgré sa réussite indéniable, l’iPhone 8 se contente d’améliorer discrètement l’iPhone 7, dont il conserve le design – dos en verre excepté. Est-ce à dire qu’il ne faut pas passer le cap ? On aura tendance à conseiller aux adeptes de l’écosystème iOS d’investir s’ils sont équipés d’un iPhone de génération antérieure, ou s’ils cherchent à se garantir une compatibilité plus longue avec les prochaines versions de l’OS. Quant aux propriétaires de l’iPhone 7… ils risquent d’être déçus du peu d’améliorations réellement perceptibles au quotidien.