En résumé
Très réussi esthétiquement, le Galaxy Note 8 prolonge avec brio la gamme Galaxy S8, et fait sans peine oublier son prédécesseur. Affublé d’un bel écran 18,5:9 dont l’effet ne se dément pas, il met à profit un stylet réactif au sein d’une interface très complète. Ses performances globales, très homogènes tant en multimédia qu’en termes de réseau, en font un appareil très agréable à utiliser… du moins pour qui lui pardonnera un déverrouillage un peu fastidieux tant par son capteur d’empreintes, mal placé au dos, que par son lecteur d’iris, pas toujours pratique au quotidien. Attention également aux chutes, son format allongé faisant du Note 8 un appareil qui aura tendance à filer entre les doigts des maladroits qui tenteront de l’utiliser à une main.
Note technique
Les plus et les moins
- Un bel écran adapté aux usages professionnels
- Un stylet réactif
- Un double appareil photo aux résultats probants
- Un format très allongé rendant l'utilisation à une main difficile
- L'emplacement du capteur d'empreintes
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Un an après le Galaxy Note 7, Samsung relance sa gamme de “phablettes” avec son tout nouveau Galaxy Note 8. Un smartphone très grand format, affublé d’un stylet et des toutes dernières technologies développées par le Coréen. L’appareil affiche néanmoins une ressemblance avec la série Galaxy S8 flagrante. Est-ce la peine de se tourner vers ce Note 8, alors même que le Galaxy S8+ s’est avéré excellent ? Réponse après son examen complet au sein de notre Labo.
Officialisé quelques semaines avant la rentrée, le Galaxy Note 8 compte bien éclipser les autres terminaux de l’automne, à commencer par les nouveaux iPhone. Il faut dire que Samsung ne lésine pas sur les composants techniques. Son appareil dispose ainsi d’un écran de 6,3 pouces dit Infinity Display, affichant une définition de 1440 x 2960 pixels, mais aussi d’une puce Exynos 8895 couplée à 6 Go de mémoire vive. Le smartphone compte 64 Go de stockage, un port microSD et une connectique complète incluant du Bluetooth 5.0, de la 4G de catégorie 16 ou encore un port USB Type-C (3.1). À la barre côté photo, un double capteur au dos de 12 mégapixels, mais aussi un appareil de 8 mégapixels en façade. On notera la présence d’un lecteur d’empreintes dorsal, d’une batterie de 3300 mAh, et bien sûr d’un stylet S-Pen qui vient se nicher dans la tranche inférieure du téléphone.
L’ergonomie et le design
Relativement semblable au Galaxy S8+, doté rappelons-le d’un écran de 6,2 pouces, le Galaxy Note 8 est légèrement plus grand. Il mesure ainsi 162,5 x 74,8 x 8,6 mm pour 195 grammes, contre 159,5 x 73,4 x 8,1 mm pour 173 grammes pour le précédent modèle, pourtant lui aussi imposant. En main, il faut avouer que la différence se fait sentir : même si ses dimensions sont contenues au regard de la taille de l’écran, l’ensemble apparaît dense. La prise en main est d’ailleurs différente de celle du Galaxy S8+, du fait des angles un peu moins arrondis.
Ce smartphone un peu plus grand que le S8+ induit également une ergonomie un peu moins adaptée aux petites mains. Le lecteur d’empreintes digitales placé au dos de l’appareil, et qui fonctionne parfaitement au demeurant, est décalé vers le côté de l’appareil en raison de la présence d’un double capteur photo, plus large que le capteur simple des S8. En conséquence, il est bien difficile de poser l’index dessus sans contorsionner sa main lorsque l’on veut déverrouiller le smartphone. Toujours pour les petites mains, la barre de réglage du volume (située à gauche, au-dessus du bouton d’accès à Bixby) est elle aussi un peu éloignée. Les gauchers rencontreront évidemment moins de problèmes, et il faut rappeler que le Note 8 est typiquement un smartphone qui s’utilise à deux mains : après tout, c’est bien pour cela qu’il embarque un stylet. Ce stylet justement, comme sur le Note 7, est associé à un système de petit ressort qui permet de l’ôter aisément du boîtier du téléphone. Comme de tradition pour la gamme Note, il est situé sur la tranche inférieure de l’appareil, au côté du haut-parleur, de la prise jack et du port USB Type-C. Malgré ces ouvertures, le smartphone est certifié IP68, c’est-à-dire étanche.
Pour le reste, le Galaxy Note 8 bénéficie d’une finition irréprochable. Des plaques de verre Gorilla Glass 5 habillent ses faces avant et arrière, toutes deux arrondies et sans élément venant accrocher la main. Les traces de doigts, sans surprise, marquent allègrement ce matériau qui, on l’espère, résistera convenablement (c’est la promesse du Gorilla Glass 5) aux éventuelles chutes. On remarquera tout de même que la peinture habillant ses détails métallique a tendance à s’estomper avec les frottements. Au regard de l’investissement conséquent que représente ce téléphone, mieux vaut donc le protéger d’emblée avec une coque.
L’écran
Samsung a inauguré ses écrans Infinity Display, c’est-à-dire des dalles Super AMOLED au ratio 18,5:9, sur sa série S8. Et, alors même que les marques concurrentes s’y mettent elles aussi, le Coréen généralise ce format. Le Galaxy Note 8 en est donc lui aussi équipé, et arbore une diagonale de 6,3 pouces, occupant 84 % de la façade du téléphone. Il affiche une résolution pour le moins excellente de 521 ppp grâce à sa définition de 2960 x 1440 pixels. Autant dire que l’on peut afficher des informations très précises sur cet écran, mais qu’il est difficilement utilisable à une main, du fait de son format étiré : le stylet est plus que bienvenu pour naviguer confortablement dans des documents ou dans son interface. Rappelons que ses bords sont légèrement incurvés, et très confortables en main, mais aussi que par défaut, Samsung opte pour une définition Full HD+ de 2220 x 1080 pixels qui pourra être modifiée dans les paramètres du smartphone.
L’écran du Galaxy Note 8 est globalement similaire à celui des Galaxy S8. Très lumineux et doté d’un contraste très convaincant de 380:5 (avec 5 % de blanc pour obtenir une mesure pertinente et comparer AMOLED et LCD), il montre de légers écarts de colorimétriques dans le rouge et le bleu, toutefois franchement minimes. En résultent des couleurs vives, très flatteuses à l’œil, que les amateurs de personnalisation pourront régler à leur guise en optant parmi quatre modes d’affichage.
Ce tableau convaincant est complété par un gamma très correct et, surtout, par des angles de vision particulièrement généreux. À 15°, on ne constate qu’une perte de 8 % de luminosité, qui ne monte qu’à 29 % à 30° et à 54 % à 45°. De quoi profiter très confortablement de cet écran, même à deux.
L’interface utilisateur
Si vous avez testé l’un des Galaxy S8 ou même le Galaxy Note 7, avant sa disparition, l’interface de ce Note 8 ne vous surprendra pas d’un iota. Le smartphone tourne sous Android 7.1.1 Nougat, habillé de l’interface Samsung Experience (ex-TouchWiz) dans sa dernière mouture estampillée 8.5. L’appareil aura d’ailleurs droit à Android Oreo dans les mois à venir. Les éléments découverts sur les S8 sont donc de la partie, augmentés des fonctionnalités liées à son stylet S-Pen.
On retrouve ainsi le multifenêtrage des applications, accessible depuis le multitâche, ou encore la possibilité d’afficher une app dans une petite bande de l’écran tout en poursuivant la navigation dans le reste de l’afficheur : bref, de quoi tirer parti d’un écran 18,5:9 étiré vers le haut. L’accès au tiroir d’applications via un swipe vers le haut est lui aussi de la partie, de même qu’un dossier sécurisé permettant de cacher aux petits curieux des contenus personnels (ou des données professionnelles sensibles). Il est même possible de dupliquer des applications (messageries notamment) afin de les utiliser simplement avec plusieurs comptes.
Et si ce tiroir semble peu fourni en apps, il faut noter que les titres de Samsung, nombreux, sont regroupés dans un dossier. Parmi elles, PenUp tire profit du stylet S-Pen, puisque ce réseau social de partage de dessins propose un large choix de mandalas à colorier en utilisant l’accessoire. Il faut avouer que depuis les premières itérations de S-Pen, la précision s’est clairement améliorée chez Samsung.
Ce S-Pen, justement, est associé à des fonctionnalités qui lui sont propres. Comme sur les précédents Note, il suffit de l’ôter de son logement pour qu’apparaisse un menu flottant proposant diverses options. Création de notes, sélection intelligente, capture d’écran et Google Traduction sont proposés, de même qu’un accès à Bixby Vision, le système de détection d’images de Samsung. Petit service sympathique, « Message animé » permet de dessiner ou d’écrire sur l’écran, en choisissant un fond noir, coloré une photo, et en enregistrant la manipulation durant quelques secondes. Le résultat peut facilement être partagé par MMS ou sur les réseaux sociaux. « Ouverture Rapide » permet quant à lui de réduire une fenêtre en cours d’utilisation en pastille qu’il suffira de survoler avec le stylet pour la rouvrir en plein écran. Il est en outre possible d’ajouter des raccourcis vers des applications au choix à cette « roue » d’options. Et rappelons que dès lors que le stylet est sorti de son logement, il reste possible de prendre des notes très simplement sur l’écran verrouillé – lui-même compatible avec la fonction Always-on Display.
Bixby, l’assistant personnel de Samsung, est quant à lui accessible via le bouton situé sur la tranche gauche de l’appareil, ou en swipant vers la gauche depuis l’accueil. Dans la mesure où il ne « parle » pas encore français, son intérêt est pour l’heure limité. En revanche, Bixby Vision, pour la reconnaissance d’images, fonctionne assez correctement, même si son utilité reste ponctuelle.
Terminons par la sécurisation du smartphone. Comme nous l’indiquions plus haut, elle s’appuie sur un capteur d’empreintes dorsal, très efficace pour peu que l’on se fasse à son emplacement, et sur un scanner d’iris. Nous n’avons pas rencontré de difficulté majeure à l’usage, le capteur parvenant à nous reconnaître même avec des lunettes. Cependant, la nécessité de cliquer sur la touche Power, puis de balayer l’écran vers le haut pour accéder au scanner n’est franchement pas des plus pratiques (ni des plus rapides, d’ailleurs).
Les performances
Le Galaxy Note 8 ressemble en apparences à un Galaxy S8 ? Ce n’est pas tout, puisqu’au niveau hardware, les similitudes sont également de mise. L’appareil est équipé de la même puce Exynos 8895 dotée de quatre cœurs à 2,3 GHz et de quatre autres à 1,7 GHz, du moins en Europe puisqu’aux États-Unis – notamment -, c’est le Qualcomm Snapdragon 835 qui a été retenu. En revanche, Samsung est passé pour ce modèle de 4 à 6 Go de mémoire vive. Et au quotidien, avouons d’emblée que le Galaxy Note 8 ne nous a jamais fait défaut au quotidien, et a notamment évité l’écueil de la surchauffe.
De bonne tenue, le Galaxy Note 8 n’est pourtant pas le smartphone le plus performant du moment. Pour les usages les plus standards, qui sont d’ailleurs la spécialité d’un modèle en partie tourné vers les usages dits professionnels, il s’en sort avec les honneurs. Il affiche ainsi un temps de 78,8 ms pour l’exécution de processus très légers, à 13 fps dans notre test. Il monte à 163 ms à notre deuxième niveau d’exigence (6 fps), puis à 236,2 ms (4 fps) à l’exécution de processus complexes. Enfin, il termine sa course à 360,6 ms (3 fps) lorsqu’il est le plus sollicité. Au vu de son équipement, on aurait tendance à penser que Samsung a choisi d’éviter tout risque de surchauffe en bridant légèrement les performances de sa puce. Reste que le multitâche ou les jeux en 3D très exigeants ne posent strictement aucun problème au Note 8, auquel ses 6 Go de mémoire vive apportent un confort notable.
La photo et la vidéo
C’est l’une des véritables nouveautés du Galaxy Note 8, comparé aux Galaxy S8 : il est équipé d’un double module photo avec capteurs de 12 mégapixels. Désormais, deux niveaux de zoom sont disponibles à qualité d’image égale. L’un, indiqué x2, correspond à un grand-angle (f/1,7), l’autre, noté x1, a un téléobjectif (f/2,4). Les deux bénéficiant au passage d’une stabilisation optique, ce qui constitue un véritable atout. De manière plus classique, ils permettent aussi de filmer des vidéos en 4K à 30 fps. Et puisque le bouton Home physique en façade, qui permettait d’accéder à l’app photo sans déverrouiller les mobiles Samsung, n’est plus d’actualité, la parade consiste à double-cliquer sur le bouton d’allumage du Note 8 pour l’ouvrir. Pratique.
Si la photo était un point fort de la série S8, elle reste de très bonne tenue chez le Galaxy Note 8, aussi bien en zoom x1 qu’en zoom x2. Néanmoins, ce dernier souffre tout de même de petites imperfections en mode automatique. Avec ses 12 mégapixels, on relève, dans nos conditions de test, une résolution de 1502 paires de lignes par hauteur. Un très bon piqué, donc.
Le Galaxy Note 8 présente également un bon rendu des couleurs en lumière du jour, bien que sa balance des blancs automatique pèche dans les environnements à forte dominante jaune ou vert clair. À la plage ou en forêt, on ne peut que conseiller aux amateurs de photographie de faire un tour dans les réglages pour passer en mode Pro, qui permettra d’adapter la balance des blancs ainsi que divers paramètres aux conditions de prise de vue. D’autant que l’essentiel est là : la sensibilité de l’appareil, dans la fourchette haute, lui offre la possibilité de capturer des clichés dans des environnements sombres.
Le flash, quant à lui, se montre globalement satisfaisant, bien qu’on note une petite surexposition si l’on se place à moins de 3 m du sujet et une sous-exposition croissante au-delà de 4 m. Son uniformité est plutôt bonne, malgré un léger vignettage souvent présent chez les smartphones. Terminons par l’optique grand-angle, que nous avons également évaluée, et qui montre une légère distorsion et un vignettage à peine perceptible, mais ne concède aucune aberration chromatique, que l’on soit en zoom x1 ou x2.
Ces performances techniques sont à mettre en regard des propositions logicielles du smartphone. Le Galaxy Note 8, avec son double module, fournit en effet des options notables, à commencer par ce que Samsung nomme la mise au point en direct. Concrètement, le double module est mis à profit pour proposer un effet de bokeh particulièrement adapté aux portraits, ajustable avant ou après la prise de vue, et qui produit toujours son petit effet. Malin, la double capture permet d’enregistrer au passage une version grand-angle du cliché, sans flou d’arrière-plan. Ce double objectif officie en outre pour obtenir un zoom 2x (auquel la stabilisation optique est particulièrement utile) accessible très simplement et dont les résultats sont en soi prometteurs. Terminons en rappelant que les filtres à la Snapchat (dans l’onglet Symboles) sont eux aussi de la partie, avec le module dorsal ou avec son pendant frontal, très efficace au demeurant.
Le rendu audio
Présenté comme un smartphone orienté vers les usages professionnels plus que multimédias, le Note 8 n’en offre pas moins des performances pour le moins convaincantes au rayon du divertissement. En termes d’audio notamment, le smartphone livre une prestation très honorable, grâce notamment à un haut-parleur proposant une puissance maximale de 72 dB, dans la moyenne haute. Sa réponse en fréquences, sans surprise chiche en graves, ne laisse pas disparaître trop tôt les aigus, et présente entre les deux une courbe globalement linéaire : de quoi profiter agréablement de vidéos sans casque.
Un peu moins performant au niveau de sa sortie casque – maintenue, contrairement au choix opéré par Apple notamment -, le Galaxy Note 8 souffre d’une sensibilité de 205,5 mV qui imposera de monter le volume pour profiter de contenus sonores convenablement. La sortie casque, efficace en linéarité et diaphonie, concède un peu de distorsion.
La qualité de réception (performances radio)
Compatible avec la 4G de catégorie 16, laquelle n’est pas encore disponible dans nos contrées, le Galaxy Note 8 est paré pour un avenir où les débits gagneront en rapidité. Pour l’heure, il est utilisable sur toutes les bandes de fréquences hexagonales, y compris la plus récente en 700 MHz.
Plus généralement, le Note 8 ne souffre pas de problème particulier au rayon de l’accroche réseau. S’il est un peu directif, imposant d’orienter l’appareil vers une antenne pour capter convenablement, il compense par une très bonne sensibilité au signal. Pour être clair, il n’y a donc que dans les zones franchement chiches en antennes qu’il faudra éventuellement faire attention à la manière de l’orienter.
L’autonomie
Bien qu’elle ait été revue à la baisse par rapport au Galaxy Note 7 (3500 mAh), et qu’elle soit inférieure à celle du Galaxy S8+ (3500 mAh également), la batterie du Galaxy Note 8 affiche une capacité qui reste assez généreuse, à 3300 mAh. Au quotidien, elle permet de tenir une vraie journée en utilisation intense, grâce notamment à la fonction Always-on Display qui évite d’allumer inutilement son écran. En utilisation classique, si vous ne forcez pas sur le multimédia, les deux journées sont envisageables.
Nos tests labo ont confirmé cette bonne tenue. Nous avons ainsi mesuré, hors connexion réseau, 8h35 de lecture d’un script JS avant l’extinction de l’appareil. Une bonne performance qui reste en deçà de celle du Galaxy S8+, qui avait de son côté dépassé les 11h.
Conclusion
Très réussi esthétiquement, le Galaxy Note 8 prolonge avec brio la gamme Galaxy S8, et fait sans peine oublier son prédécesseur. Affublé d’un bel écran 18,5:9 dont l’effet ne se dément pas, il met à profit un stylet réactif au sein d’une interface très complète. Ses performances globales, très homogènes tant en multimédia qu’en termes de réseau, en font un appareil très agréable à utiliser… du moins pour qui lui pardonnera un déverrouillage un peu fastidieux tant par son capteur d’empreintes, mal placé au dos, que par son lecteur d’iris, pas toujours pratique au quotidien. Attention également aux chutes, son format allongé faisant du Note 8 un appareil qui aura tendance à filer entre les doigts des maladroits qui tenteront de l’utiliser à une main.