En résumé
Smartphone à succès il y a deux ans, le Huawei P8 Lite signe son retour dans une version 2017 efficace. Le mobile bénéficie d’un écran satisfaisant intégré dans un boîtier compact, assure des performances correctes, aussi bien en matière de puissance qu’en photographie. S’il ne se distingue pas particulièrement dans le domaine du multimédia, il montre ses atouts dans celui de la connexion aux réseaux mobiles et surtout de l’autonomie. Mais avec des points forts assez discrets et un design réussi – mais déjà vu -, peut-il vraiment prétendre au succès du premier P8 Lite ? La réponse est affirmative, car même si la concurrence est très rude sur le segment du milieu de gamme, le cru 2017 du smartphone dispose d’un rapport performances / prix très correct, surtout pour un produit issu d’une grande marque.
Note technique
Les plus et les moins
- Très bonne autonomie
- Bonne accroche réseau
- Design réussi, mais déjà vu
- Pas de WiFi 5 GHz
- Performances moyennes
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Deux ans après son P8 Lite, l’un de ses best-sellers sur le marché hexagonal comme ailleurs, Huawei décline son smartphone en un P8 Lite 2017. Toujours positionné en milieu de gamme, il se présente comme le cousin d’un P10 Lite officialisé peu après. Voyons s’il dispose de suffisamment d’arguments pour répéter le succès de son prédécesseur ?
Le cru 2017 du P8 Lite de Huawei présente une fiche technique pour le moins cohérente compte tenu de son positionnement tarifaire. Il se trouve ainsi équipé d’un écran Full HD de 5,2 pouces, sous lequel on retrouve un SoC Kirin 655 associé à 3 Go de mémoire vive, mais aussi un espace de stockage de 16 Go assorti d’un port microSD. Le téléphone n’a pas droit au double module photo des derniers smartphones de la série P, mais présente tout de même un capteur de 12 mégapixels associé à une optique ouvrant à f/2.0 et permettant de filmer en 1080p à 30 fps. En façade, un appareil photo de 8 mégapixels est de la partie. Une puce NFC aussi est présente, de même qu’une radio FM.
Le smartphone, alimenté par une batterie de 3000 mAh, tourne sous Android 7.0 Nougat sur lequel le constructeur a plaqué sa propre interface Emotion UI 5.0. Un capteur d’empreintes situé au dos permet de sécuriser l’ensemble, tandis que son alimentation passe par un port micro-USB. L’appareil est en outre compatible avec la 4G de catégorie 6, mais seulement avec le WiFi 2,4 GHz. Enfin, il mesure 147,2 x 72,9 x 7,6 mm et pèse 147 grammes.
L’ergonomie et le design
S’il est difficile, au premier coup d’œil, de différencier le P8 Lite 2017 du P10 Lite, il faut concéder que le smartphone a bien changé depuis sa première mouture, sortie en 2015. Sa coque en plastique, plutôt réussie au demeurant, a cédé sa place à du verre 2,5D que l’on retrouve tant en façade qu’au dos de l’appareil. C’est un peu plus glissant, les traces de doigts y sont visibles, mais la montée en gamme d’une génération à l’autre est palpable. Toutefois, le pourtour du smartphone n’est pas en métal, mais en plastique, et aurait pu être légèrement adouci. La prise en main reste agréable, d’autant que les dimensions du téléphone s’avèrent contenues et que l’illusion du métal est presque là. Bien sûr, les bordures d’écran auraient pu être plus fines, mais on n’en demande pas beaucoup plus à un modèle de milieu de gamme.
Bon point pour lui, ce P8 Lite 2017 ne souffre d’aucun défaut d’ergonomie particulier. Son lecteur d’empreintes, placé au dos, tombe naturellement sous l’index, de même que les boutons d’allumage et de réglage du volume, tous deux positionnés sur sa tranche droite. On regrette tout de même que Huawei ait conservé le port micro-USB 2.0 de son premier P8 Lite, alors même que l’USB Type-C commence à se démocratiser. C’est certainement le seul véritable reproche que l’on puisse faire à ce smartphone, qui pèche pour le reste essentiellement par un manque notoire d’originalité : on pourra le confondre très facilement avec les autres Px Lite de Huawei ou avec les derniers terminaux de Honor.
L’écran
Huawei propose plusieurs terminaux dont la diagonale d’écran n’excède pas les 5,2 pouces, et c’est tant mieux. Même si les petites mains peuvent avoir du mal à balayer l’intégralité de l’écran, cela reste un format contenu permettant de placer le smartphone dans une poche et de naviguer assez confortablement à une main, d’autant que la vitre dite 2,5D qui recouvre cet écran est elle aussi agréable.
Le P8 Lite 2017 se trouve équipé d’une dalle IPS à la définition de 1920 x 1080 pixels, qui lui confère une très belle résolution de 421 ppp. On est loin des effets bluffants produits par les récentes dalles QHD, voire 4K, mais il faut avouer que les pixels sont totalement indécelables à l’œil nu. C’est bien là le principal. La colorimétrie de cet écran est en outre très convenable, puisque son delta U’V’ moyen se limite à 0,012. On relève sur son gamut quelques petits écarts dans le rouge (delta U’V’ de 0,0169), dans le bleu (delta U’V’ de 0,0154) et le cyan (0,0123), tandis que le vert est parfaitement restitué et que les magenta et jaune sont très proches du triangle de référence. À part des bleus légèrement accentués et des rouges un peu moins vifs qu’ils ne le devraient, cette colorimétrie restituera fidèlement les couleurs qui lui seront envoyées.
Cette prestation satisfaisante se confirme dans le domaine de la directivité. Le P8 Lite 2017 dispose d’angles de vision plutôt ouverts, puisque l’on ne perd que 13 % de luminosité lorsqu’il est incliné à 15°. Dès lors qu’on le penche davantage, la luminosité baisse logiquement, de 57 % à 30°. Elle devient réellement insuffisante à 45°, avec une chute de 83 %. On passe ainsi de 234 cd/m2 de face à 39,6 cd/m2 à 45°.
Plutôt correct en colorimétrie et en directivité, cet écran se contente d’un contraste le classant tout juste au-dessus de la moyenne des smartphones évalués par nos soins. Mesuré avec 5 % de lumière afin qu’il puisse être comparé aux écrans AMOLED, il affiche donc un contraste de 272:5, quand les meilleurs avoisinent les 400:5. En l’évaluant de manière plus classique, on obtient un contraste de 1376:1, là aussi perfectible. Dans la même veine, son gamma aurait pu être meilleur.
L’interface utilisateur
Rien de très nouveau sous le soleil chez ce P8 Lite 2017, qui s’offre, comme la grande majorité des smartphones tournant aujourd’hui sous Android, la version 7.0 Nougat du système d’exploitation. Celui-ci est habillé d’Emotion UI 5.0 (et non sa version 5.1, pour l’heure réservée à la série P10), et permet d’ailleurs de faire apparaître le tiroir d’applications habituellement absent des smartphones Huawei.
L’interface est extrêmement classique, puisque l’on retrouve les habituelles icônes arrondies de la marque, son application messagerie et les titres de Google réunis au sein d’un dossier. C’est d’ailleurs le format qu’a choisi Huawei pour éviter de charger l’apparence de son interface, qui s’offre tout de même quelques titres donc on serait bien passé. Le dossier Jeux cache des titres de Gameloft qu’il est toutefois possible de désisinstaller, et le dossier Meilleures applis comte Twitter, Instagram et TripAdvisor. Facebook a droit à sa place à l’extérieur du dossier. On notera tout de même que Huawei propose une palette d’outils bienvenue, comptant une lampe torche, un dictaphone ou encore une radio FM qui se fait malheureusement de plus en plus rare sur les smartphones.
Les performances
Petite évolution entre le P8 Lite et le P8 Lite 2017, qui gagne un Kirin 655, contre un Kirin 620 chez son prédécesseur, mais aussi un Go de mémoire vive supplémentaire. Il s’appuie ainsi sur un SoC de milieu de gamme composé de quatre cœurs Cortex-A53 cadencés à 2,1 GHz et sur quatre autres Cortex-A53 à 1,7 GHz. Côté GPU, Huawei propose un Mali-T830MP2. Pas de quoi espérer égaler les bonnes performances observées avec le Kirin 955 du Mate 9, mais l’on est en droit d’attendre un comportement fluide dans la plupart des applications du quotidien.
Nos tests confirment que nous avions vu juste. Le smartphone se comporte bien lorsqu’il est peu sollicité, assurant 15 fps (temps de réponse de 68,6 ms) pour effectuer des tâches très simples. Lors de processus ordinaires, il descend rapidement à 6 fps (temps d’exécution de 155,6 ms), mais se maintient à 4 fps (236,2 ms) à la réalisation de tâches complexes. A notre niveau maximal d’exigence, il n’affiche plus que 3 fps (326,4 ms), quand bien des modèles d’entrée de gamme dégringolent à une image par seconde. À l’usage, on constate que la fluidité est de rigueur, mais que le smartphone trouve ses limites avec les applications les plus gourmandes.
Nous avons également testé le GPU Mali-T830MP2 de ce P8 Lite 2017, dont nous vous livrons ci-dessous les résultats à titre indicatif.
La photo et la vidéo
La course aux mégapixels s’est fort heureusement calmée, et l’on n’est pas surpris ni déçu de découvrir chez le P8 Lite 2017 un capteur de 12 millions de points. Dommage qu’il ne parvienne pas à assurer le piqué que d’autres montrent, et qu’il se contente de 1189 paires de lignes par hauteur, quand les meilleurs atteignent les 1500 LP/PH. Cela reste tout à fait correct néanmoins.
Honorable également, la colorimétrie assurée par cet appareil photo, qui se comporte bien à la lumière du jour, avec un deltaE mesuré à 6. Il peine davantage à la lumière de type tungstène (jaune), qui fait grimper son deltaE à 7,2, et plus encore à la lumière fluo, où son dE monte à 7,3.
À ce respect des couleurs acceptable, on peut ajouter une balance des blancs automatiques elle aussi honorable, sans vrai plus. Elle est très bonne lorsque l’environnement est bleu, jaune foncé ou vert foncé (les deltaE sont alors situés autour de 3), mais perd complètement le nord lorsque la scène comporte beaucoup de jaune clair (dE de 8,2) ou de vert clair (dE de 11,3). Mieux vaudra alors passer par le mode Pro proposé dans les paramètres de l’appareil photo, qui permettra de corriger manuellement cette balance des blancs parfois capricieuse.
Quant à la sensibilité de cet appareil photo, elle reste convenable, là aussi sans plus. On relève un niveau de bruit moyen de 27,8 dB, un bruit un peu coloré, surtout à EV10 et EV9, une taille de grain moyenne et un temps d’exposition qui ne monte pas trop jusqu’à EV8, mais dépasse les 50 ms à partir d’EV7 : attention donc aux photos floues. Même s’il peut éventuellement dégrader les résultats, mieux vaut alors faire appel au flash.
Celui-ci est d’ailleurs franchement efficace, et montre une belle uniformité : bien qu’il ait tendance à surexposer un peu l’image (65L au centre), il conserve suffisamment de luminosité sur les côtés (entre 43 et 55L) à un mètre de distance. Il est d’ailleurs suffisamment puissant jusqu’à un peu plus de cinq mètres de distance, même s’il se montre le plus efficace à trois mètres.
Terminons par le principal atout de cet appareil photo : son optique. Celle-ci souffre certes d’un peu de distorsion (0,32), mais fait pratiquement l’impasse sur le vignettage et ne montre pas d’aberrations chromatiques. C’est toujours ça de pris.
Le rendu audio
Le P8 Lite a beau arborer deux grilles dédiées à ses haut-parleurs, il n’en embarque bien qu’un seul. Lequel présente une bonne puissance, mesurée à 73 dB pour une distorsion de 10 % maximum. Sa réponse en fréquence est néanmoins nettement moins convaincante, la faute à des basses aux abonnées absentes sous les 500 HZ, mais aussi à une accentuation des aigus autour de 2,5 KHz.
Côté sortie casque, on relève une bonne sensibilité, mesurée à 79 mV, qui ne nécessitera donc pas de pousser le volume pour entendre le son. Le niveau acoustique moyen est lui aussi correct, avec une mesure à 61,3 dB, mais on regrette une linéarité et un rapport signal sur bruit franchement décevants. La distorsion est un peu trop marquée elle aussi, et seule la bonne diaphonie de cette sortie casque rattrape cet ensemble assez médiocre.
La qualité de réception (performances radio)
Les smartphones Huawei sont souvent très bons au rayon de la performance radio, règle à laquelle le P8 Lite 2017 ne déroge pas. Le mobile se montre ainsi très bon en matière de directivité, c’est-à-dire qu’il capte bien même lorsqu’il n’est pas parfaitement orienté vers une antenne. Mieux encore, sa très bonne sensibilité lui permet d’espérer capter même lorsqu’il est utilisé dans des zones mal couvertes.
L’autonomie
Comme le P10 Lite, le Huawei P8 Lite 2017 est équipé d’une batterie (inamovible) de 3000 mAh, sans système de charge rapide. Sa bonne performance lui permettra toutefois de ne pas être branché trop souvent. Lors de notre test, il est ainsi parvenu à tenir 9h56 (réseaux coupés, luminosité réglée à environ 200 cd/m2 et lecture d’un script Javascript).
Conclusion
Smartphone à succès il y a deux ans, le Huawei P8 Lite signe son retour dans une version 2017 efficace. Le mobile bénéficie d’un écran satisfaisant intégré dans un boîtier compact, assure des performances correctes, aussi bien en matière de puissance qu’en photographie. S’il ne se distingue pas particulièrement dans le domaine du multimédia, il montre ses atouts dans celui de la connexion aux réseaux mobiles et surtout de l’autonomie. Mais avec des points forts assez discrets et un design réussi – mais déjà vu -, peut-il vraiment prétendre au succès du premier P8 Lite ? La réponse est affirmative, car même si la concurrence est très rude sur le segment du milieu de gamme, le cru 2017 du smartphone dispose d’un rapport performances / prix très correct, surtout pour un produit issu d’une grande marque.