En résumé
Asus confirme sa volonté de monter en gamme, et propose un ZenFone 3 à la fois bien fini et capable d’assurer dans la plupart des tâches. Le confort visuel est toujours au rendez-vous sur l’écran Full HD de 5,2 pouces et le Snapdragon 625 ne devrait réellement décevoir que les gamers très exigeants. Sa puissance permet même de filmer en 4K avec l’appareil photo de 16 mégapixels, que nous retiendrons également pour son rendu des détails et sa gestion de la luminosité parmi les meilleurs. Le ZenFone 3 s’est en outre révélé assez endurant et bon en réception, malgré une directivité un peu forte qui pourrait gêner les communications. Dommage que la qualité audio moyenne et la surcouche étouffante d’Asus, ZenUI, viennent un peu gâcher le bilan autrement très positif…
Note technique
Les plus et les moins
- Écran confortable
- Appareil photo à l'aise de jour comme de nuit
- Qualité audio en retrait
- Surcouche ZenUI trop étouffante
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Lancée après les PadFone au succès discret en 2013, la gamme ZenFone a finalement permis à Asus de percer dans la téléphonie mobile. C’est donc sans surprise qu’il la développe depuis un Zenfone 2 qui a fait sa renommée en 2015. L’heure est venue de découvrir ce que nous réserve le ZenFone 3, premier modèle de la fournée 2016.
Cette année encore, les ZenFone montent en gamme et cela se remarque immédiatement à la vue de ce premier modèle. C’en est fini du plastique. Asus a opté pour une élégante robe de verre et de métal pour habiller le ZenFone 3 qui se décline en plusieurs versions de tailles différentes. L’une est équipée d’un écran Full HD de 5,5 pouces et d’une batterie de 3000 mAh. L’autre (que nous testons), d’un écran Full HD toujours, mais de 5,2 pouces couplé à une batterie de 2600 mAh qui lui permettent de tenir dans un format bien plus compact de 146,9 x 74 x 7,7 mm pour un poids de 144 grammes.
A l’intérieur, aucun changement d’une version à l’autre. C’est en revanche une autre histoire face au ZenFone 2. Asus a même tourné le dos à son principal fournisseur de SoC, Intel, et opté ainsi pour Qualcomm et son Snapdragon 625, qu’il accompagne, à la préférence de l’utilisateur, de 3 Go de RAM et 32 Go de stockage ou 4/64 Go pour faire tourner Android 6.0 Marshmallow. Le niveau monte également d’un cran en photo. L’appareil photo principal passe de 13 à 16 mégapixels et gagne, en prime, un autofocus laser alors qu’un capteur 8 mégapixels est dédiée à la prise de selfies.
L’ergonomie et le design
Comme bien d’autres avant lui, Asus a finalement dû se rendre à l’évidence : le design d’un smartphone compte désormais autant que son équipement. Il a donc abandonné le plastique très largement employé sur les ZenFone avant 2016 en faveur de matières plus nobles. Le ZenFone 3 se pare ainsi de métal sur les tranches et de verre au dos comme à l’avant. Pas très original, surtout si l’on ajoute à cela l’appareil photo carré et protubérant au dos directement emprunté aux Galaxy de Samsung, mais l’objectif est atteint. C’est un joli smartphone que vous aurez plaisir à exhiber en public, autant qu’à utiliser d’ailleurs.
Outre les matériaux, Asus a également fait l’effort de réduire les bordures d’écran tout en conservant les touches de navigation sensitives en dessous. En résultent un format relativement maniable et un écran entièrement dédié aux contenus, même si atteindre lesdites touches peut en contrepartie demander un peu de gymnastique du pouce. Du côté des commandes d’alimentation et du volume, à droite, aucun problème en revanche. Le pouce tombe cette fois naturellement dessus, presque comme l’index sur le lecteur d’empreintes au dos qui ne se montre gênant qu’une fois le smartphone posé. Il est alors impossible de l’atteindre. Dommage !
Le ZenFone 3 est en outre confortable en main grâce à ses tranches arrondies et inclut une connectique complète autant qu’actuelle avec une prise jack, sur la tranche du haut, et un port USB-C, sur celle du bas. C’est également sur cette dernière que se trouve la sortie du haut-parleur qu’il faudra malheureusement veiller à ne pas obstruer avec l’index en mode paysage.
L’écran
Point d’AMOLED pour le ZenFone 3. La technologie a été réservée à la déclinaison Deluxe. Pour autant, l’écran IPS+ Full HD de 5,2 pouces que nous y trouvons reste de bonne facture grâce à une résolution suffisamment élevée (423 ppp) pour tous les usages et des couleurs maîtrisées dans l’ensemble. Le delta U’V’ moyen en témoigne et reste à 0,015 même si, dans le détail, quelques dérives ont pu être observées dans le bleu et le magenta.
IPS oblige, le taux de contraste n’est pas parmi les meilleurs, mais reste plus qu’acceptable. Comme toujours, nous le mesurons en deux fois : la première avec le noir maximal et la seconde en y ajoutant 5 % de luminosité, afin de permettre la comparaison avec les écrans OLED. Les résultats sont de 2051:1 et 337:5. Le gamma est un peu plus problématique, sans que cela ne gêne pour autant le confort visuel.
Côté directivité, l’écran du ZenFone 3 s’en sort relativement bien avec une perte de luminosité limitée à 26 % à 15° sur les 225 cd/m2 mesurés en face. Il reste donc 166,8 cd/m2. A 30°, le labo ne mesure en revanche plus que 86,3 cd/m2 puis 44 cd/m2 à 45°, soit des pertes de 62 % et 80 %. C’est bien en dessous de ce qu’offrent les meilleurs, qui n’excèdent pas les 50 % de perte, mais suffisant pour assurer une bonne lisibilité aux voisins tout de même.
L’interface utilisateur
Comme la plupart des smartphones sortis en 2016, le ZenFone 3 intègre Android 6.0.1 Marshmallow. Il se démarque néanmoins grâce à sa surcouche, ZenUI. Il sera d’ailleurs difficile de l’oublier tant elle est étouffante. Elle s’accompagne non seulement d’une ribambelle d’applications loin d’être indispensables et impossibles à désinstaller (seule la désactivation est possible), mais, en plus, beaucoup d’entre elles se permettent d’émettre régulièrement, et pour rien ou du moins pas grand-chose, des notifications qui finissent par en cacher d’autres, potentiellement plus importantes, dans le panneau dédié.
Il faudra donc passer par les paramètres pour remédier au problème et désactiver les notifications pour les applications concernées. À cela s’ajoutent quelques remaniements peu judicieux, à l’image des réglages rapides pour le Bluetooth et le Wi-Fi dépourvus de menu de sélection. Il faudra donc, là aussi, passer par les paramètres pour gérer les connexions. Le lecteur d’empreintes aurait en outre pu être mieux exploité, puisqu’il sert principalement au déverrouillage du téléphone même si quelques raccourcis sont proposés pour l’appareil photo notamment.
Ce n’est pas dramatique en soi, mais l’accumulation de ces petits oublis et maladresses finit par faire oublier les quelques bonnes idées de ZenUI, puisqu’il y en a aussi : le panneau de configuration de l’écran d’accueil accessible d’un simple glissement, la sortie de veille accélérée par gestes ou lettres à dessiner sur l’écran éteint, ou encore les modes facile et enfants. L’expérience aurait pu être d’autant plus agréable pour les habitués qui pourront rapidement retrouver leurs marques pour naviguer dans l’interface, la refonte étant essentiellement graphique. Un peu dommage, donc.
Les performances
Sans être un foudre de guerre, le ZenFone 3 est suffisamment bien équipé pour assurer une navigation fluide et profiter de la plupart des applications disponibles sur le Play Store avec son Snapdragon 625 cadencé à 2 GHz. Les tests du labo le confirment. Notre benchmark maison donne des résultats satisfaisants avec les séquences de 5 000 et 10 000 items, soit celles stimulant légèrement et moyennement le CPU, même si les premiers signes de faiblesse apparaissent déjà. De 13 fps pour la première, le framerate chute à 6 fps pour la seconde tandis que le temps d’exécution est plus que doublé : de 75,8 à 169,8 ms. Les séquences complexes achèvent le smartphone d’Asus, qui les affichent au ralenti après un temps d’exécution toujours plus long, jusqu’à 352,2 ms. Les 4 Go de RAM permettront en outre de garder de nombreuses applications ouvertes en arrière-plan sans que cela ne ralentisse la navigation.
Côté GPU, pas de miracle. L’Adreno 506 permettra de jouer à la plupart des titres, mais rarement dans les meilleures conditions. Fluidité ou graphismes détaillés, il faudra souvent choisir. Encore faut-il le pouvoir, bien sûr. Sans surprise, les scores obtenus sur les benchmarks spécialisés sont d’ailleurs assez moyens. Les voici, à titre purement indicatif.
La photo et la vidéo
Le ZenFone 2 disposait d’un capteur 13 mégapixels. Asus surenchérit avec le ZenFone 3. Le capteur passe ici à 16 mégapixels, et ce changement a du bon. Les résultats aux tests de résolution s’en ressentent, avec 1643 paires de lignes relevées sur la hauteur de l’image en sortie. C’est bien au-dessus de la moyenne de notre sélection qui stagnait, au moment du test, à 1445 LP/PH, tandis que la sensibilité ne pâtit pas trop. Au contraire, même. Les tests dédiés se sont soldés sur une excellente note, portée sans doute en grande partie par l’optique qui, en plus d’induire peu de déformations, ouvre à F/2.0. Le rapport signal sur bruit ne baisse que légèrement en basse luminosité (de 30 dB à 25 dB au plus bas) tandis que le grain reste peu coloré et conserve sa taille grâce à un lissage peu marqué. Même le temps d’exposition se maintient, et reste sous les 40 ms.
En d’autres termes, le ZenFone 3 délivre des clichés détaillés avec un (très) léger grain dans la plupart des conditions sans qu’il soit nécessaire d’aller se perdre dans les réglages, particulièrement nombreux dans le mode manuel.
C’est une bonne nouvelle, d’autant que le flash double LED sera à éviter pour son manque d’uniformité, mais aussi de puissance puisque sa portée est limitée à 3 mètres.
Le bilan est un peu plus mitigé du côté des couleurs. Fidèlement reproduites en lumière du jour et éclairage fluo, elles virent drastiquement sous l’effet des éclairages tungstènes comme en témoignent les variations de notre delta E : 4,1, 5,1 puis 11,8. S’ajoutent à cela quelques problèmes avec la balance automatique des blancs, en grande difficulté face aux scènes présentant une dominance de jaune clair, bleu ou vert.
Rappelons enfin que le ZenFone 3 peut également filmer, et cela avec une résolution maximale de 3820 x 2160 (4K). C’est encore rare sur les smartphones à moins de 400 euros. Il faudra néanmoins se contenter dans ce cas d’une cadence de 30 images par seconde.
Le rendu audio
L’audio n’est pas le point fort de ce ZenFone 3. Le haut-parleur a le mérite d’offrir une puissance satisfaisante, avec un niveau sonore maximal relevé à 74 dB, mais déçoit par sa réponse en fréquences. Les graves sont inexistants et c’est à peine mieux pour les médiums. Le son paraîtra donc pauvre.
Du côté de la prise casque, ce n’est guère mieux malgré un excellent rendu de l’image stéréo. La casse est également limitée pour la distorsion, mais c’est une autre histoire pour le rapport signal sur bruit et la linéarité dont les niveaux sont parmi les plus faibles. À noter, également, que cette prise délivre un niveau acoustique moyen de 96,6 dB et une tension maximale de 305 mV.
Les intras livrés avec le ZenFone 3 ne relèvent pas franchement le niveau, même s’ils semblent au moins avoir été optimisés pour le smartphone. La courbe ci-dessous montre une réponse en fréquences stable jusqu’à 8 kHz. Il ne suffira donc pas nécessairement d’en changer pour profiter d’un rendu audio de meilleure qualité…
La qualité de réception (performances radio)
Avoir un smartphone, c’est bien. Encore faut-il avoir une connexion pour profiter de toutes ses fonctionnalités… ou appeler, tout simplement ! Ce ne devrait pas être un problème avec le ZenFone 3, qui fait preuve d’une assez bonne sensibilité et parvient ainsi à accrocher les signaux même faibles. La directivité pourra en revanche gêner la réception dans certaines conditions.
L’autonomie
Une capacité de 2600 mAh peut paraître faible, mais le ZenFone 3 a l’avantage, si l’on peut dire, de reposer sur un chipset à base de Cortex-A53 et, de ce fait, peu gourmand. Même avec son écran Full HD de 5,2 pouces, il parvient ainsi à offrir une autonomie honorable au test du labo, qui simule pour rappel un usage léger, mais continu avec la connexion Wi-Fi activée : 7h34.
Nous pouvons également confirmer la bonne tenue de la batterie au quotidien puisqu’il nous aura fallu user et abuser du smartphone pour qu’il lâche avant la fin de la journée. Un usage modéré permettra même de tenir une journée et demie.
Conclusion
Asus confirme sa volonté de monter en gamme, et propose un ZenFone 3 à la fois bien fini et capable d’assurer dans la plupart des tâches. Le confort visuel est toujours au rendez-vous sur l’écran Full HD de 5,2 pouces et le Snapdragon 625 ne devrait réellement décevoir que les gamers très exigeants. Sa puissance permet même de filmer en 4K avec l’appareil photo de 16 mégapixels, que nous retiendrons également pour son rendu des détails et sa gestion de la luminosité parmi les meilleurs. Le ZenFone 3 s’est en outre révélé assez endurant et bon en réception, malgré une directivité un peu forte qui pourrait gêner les communications. Dommage que la qualité audio moyenne et la surcouche étouffante d’Asus, ZenUI, viennent un peu gâcher le bilan autrement très positif…