Sélection

Mes coups de cœur dans la sélection du prix du roman Fnac 2024

13 août 2024
Par Sébastien Thomas-Calleja
Mes coups de cœur dans la sélection du prix du roman Fnac 2024

Après la lecture de plus de 300 livres par un jury de 400 libraires et 400 adhérents, une sélection de 30 titres a été établie. En attendant de connaître le lauréat du 23ème Prix du Roman Fnac, je vous présente les 3 romans qui m’ont le plus touché. Trois nouveautés qui sortiront pour cette rentrée 2024.

Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques, Iain Levison (Liana Levi)

Ce n’est pas si courant de trouver un roman intelligent et drôle. C’est tout le talent de Iain Levison connu notamment pour ses livres Un petit boulot ou Arrêtez-moi là adaptés au cinéma. L’écrivain n’a pas son pareil pour s’emparer de sujets sociaux graves et les tourner en dérision dans une ambiance polar. Une manière pour lui de dénoncer les injustices ou encore le lobby des armes aux Etats-Unis.

Il récidive cette année avec un livre décalé sur le système judiciaire américain. Son personnage d’avocat commis d’office ne résistera pas longtemps à l’offre alléchante de tenir une permanence pour les filles d’un gentlemen’s club, surtout quand il est rémunéré mille dollars de l’heure un soir par semaine. Ne cherchant pas plus loin que l’appât du gain, il y voit une façon de sortir de son quotidien morose et mal payé.

Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques utilise le registre de l’ironie pour dénoncer les incohérences d’un système judiciaire à bout de souffle. Bien sûr cette proposition ne sera pas sans contrepartie. Le scénario tient la route et nous emmène avec lui tant on rit et on redemande de cet humour corrosif qui fait mouche.

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Les Hommes manquent de courage, Mathieu Palain (L’Iconoclaste)

L’écriture de Mathieu Palain est puissante. Plus fortes que la réalité, ses histoires s’inspirent toujours de faits réels qu’il transcende pour nous offrir des romans émouvants, lucides et d’une crédibilité impressionnante. Avec Sale Gosse, nous étions plongés dans le quotidien d’une famille d’accueil. Dans Ne t’arrête pas de courir, il s’agissait de suivre la vie d’un champion d’athlétisme le jour, voleur la nuit.

Avec Les Hommes manquent de courage, il s’agit de la relation entre un ado de 15 ans et sa mère qui lui a transmis des traumatismes qu’elle préférerait voir enfouis. Le jour où son fils commet l’irréparable, elle n’a plus d’autres choix que d’affronter ses propres démons et de parler pour éviter le pire. Réelle et bouleversante, il vous sera difficile de ne pas être touché par cette histoire : un récit social exemplaire d’honnêteté et de vérité.

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L’oeil de la perdrix, Christian Astolfi (Le Bruit Du Monde)

L’une est née en Corse, l’autre en Algérie. Leurs destins se croiseront à Toulon à la fin des années 1950. Si trente ans séparent leur arrivée respective sur le sol métropolitain, leur statut d’immigré rapprochera Rose et Farida. Toutes les deux sont pourtant françaises, mais pas tout à fait comme les autres, et l’une l’est encore moins que l’autre.

En 1957, si la Corse est française, l’Algérie l’est encore pour quelques années. Mais l’écho du chaos commence déjà à se faire entendre. Parquer dans des bidonvilles les travailleurs algériens que l’on a fait venir n’arrange rien. Leur faire comprendre qu’ils ne sont pas de vrais citoyens français achèvera le reste.

« Là-bas, les Français veulent garder notre terre pour eux, et ici, ils ne veulent pas de nous. Que veux-tu que l’on fasse de ça ? »

L’exil et la perte d’identité, la précarité et l’illettrisme, Christian Astolfi les dit avec pudeur et passion. Sensible quand elle révèle leurs secrets les plus intimes, sa plume se fait lyrique quand elle se dresse contre le cloisonnement social et la condition des femmes. Une narration parfaitement construite qui nous accroche du début à la fin.

Après De notre monde emporté, très beau roman sur la désindustrialisation française sur fond de scandale de l’amiante, prix France Bleu – Page des libraires, Christian Astolfi revient avec ce symbole de chance et d’amitié, L’œil de la perdrix. Un roman d’une humanité rare, aussi précieuse que le lien qui unit ces deux femmes : une amitié forte et salvatrice.

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Rendez-vous le 5 septembre pour connaître les finalistes et le 24 septembre le lauréat du 23ème Prix du Roman Fnac.

Article rédigé par
Sébastien Thomas-Calleja
Sébastien Thomas-Calleja
Libraire à Fnac Bercy
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