Le top des nouveautés d’août Polar poche

Au premier regard – Lisa Gardner (LGF)

Reine du thriller US et experte en roman crossover, Lisa Gardner s’est fait une spécialité de réunir dans les mêmes pages et sous une même intrigue les enquêtrices de ses séries. Libre de convoquer puis de faire interagir DD Warren avec Tessa Leoni ou Kimberly Quincy, elle adapte ses associations selon ses besoins narratifs. Avec Au premier regard, elle compose cette fois un trio de choc avec la commandante DD Warren, la profileuse Kimberly Quincy et Flora Dane, apprentie justicière ayant survécu aux sévices du terrible Jacob Ness. Après la macabre découverte d’un charnier humain, une question se pose : le tueur est-il revenu d’entre les morts ou est-ce l’œuvre d’un imitateur ? 

Sans l’ombre d’un doute – Michael Connelly (LGF)

Publié en première édition comme le vingt-huitième épisode de la saga Harry Bosch, Sans l’ombre d’un doute change aujourd’hui de série en devenant justement le septième tome des aventures de Mickey Haller, le héros de La Défense Lincoln. Une modification certainement validée par Michael Connelly dans cet opus mené de bout en bout par le demi-frère d’un Harry Bosch présent en qualité de consultant freelance. Débordé de demandes après avoir gagné la relaxe d’un innocent, Maître Haller se tourne vers son demi-frère, désormais retraité du LAPD, pour passer en revue et éclairer les dossiers qui retiennent son attention. Comme cette affaire impliquant une mère de famille accusée d’avoir tué son mari shérif adjoint. 

Les Assassins de l’aube – Michel Bussi (Pocket)

Quatre ans après son incursion aux Îles Marquises avec Au soleil redouté, Michel Bussi repasse sous les palmiers avec un thriller très sombre où le soleil de plomb n’est pas un antidote à la violence. Entre ces deux thrillers tropicaux, l’auteur normand a comme toujours été prolifique, adaptant plusieurs de ses romans en BD et faisant voyager deux romans entre Rouen, les Ardennes, Paris ou encore la Tchécoslovaquie communiste. L’intrigue des Assassins de l’aube s’ouvre sur le massacre de trois touristes à l’aube sur une plage de Guadeloupe. Un carnage d’une brutalité inouïe qui marque le début d’une série sanglante imprégnée de croyances ancestrales. 

Le bruit de nos pas perdus – Inspecteur Cérisol – Benoît Séverac (10/18)

Auteur rock et passionnant qui met un point d’honneur à explorer toutes les nuances de la littérature de genre, Benoît Séverac passe du polar jeunesse au polar adulte, du thriller psychologique au roman noir… Aucun sous-genre ne résiste à sa plume. Avec la série Inspecteur Cérisol, il s’attaque au registre de la comédie douce-amère, humaine et policière. Dans Le bruit de nos pas perdus, on retrouve l’enquêteur de la Crim’ de Versailles à la tête d’une équipe enfin complète composée d’un jeune homme taillé pour la bagarre, d’un adjoint aux portes de la retraite et d’une jeune femme avec du répondant. Parmi toutes les affaires sur le feu, la disparition inquiétante de l’épouse de Cérisol lors d’une compétition handisport au Japon bouleverse l’inspecteur principal. 

Les Mouettes – Mission Sahel – Thomas Cantaloube (Pocket)

À la tête du spin-off officiel du Bureau des légendes, soit  la meilleure série d’espionnage de ces dernières années, le journaliste et écrivain Thomas Cantaloube en est aujourd’hui à la troisième mission du service spécial de la DGSE baptisé Les Mouettes. Seconde opération fantôme menée par le capitaine Yannick Corsan, Mission Sahel file au Mali au cœur d’un groupe djihadiste infiltré sous légende par un jeune agent de la DGSE. L’imminence d’un attentat contraint le contre-espionnage à envoyer Corsan pour exfiltrer Canaque aussi vite que possible et l’empêcher ainsi de participer malgré lui à l’attaque. 

Et ils ne furent plus que neuf – Le Club des Amateurs de Romans Policiers – C.A. Larmer (Pocket)

Inspirée par son admiration inconditionnelle pour Agatha Christie, C.A. Larmer a eu l’idée astucieuse de faire vivre sa passion dans une série à suspense et à énigme sobrement baptisée Le Club des Amateurs de Romans Policiers. Pour Et ils ne furent plus que neuf, quatrième enquête du groupe, les fans australiens de la reine mère du cosy crime et du whodunit se sont donné rendez-vous dans un sublime hôtel de montagne pour un séminaire sur Ils étaient dix, le classique des classiques de la vieille Anglaise, et accueillir quatre nouveaux membres. Malheureusement, le crime rodant toujours dans ses parages, la fine équipe va une nouvelle fois être confrontée à une série de meurtres qui rappellent furieusement l’intrigue du chef-d’œuvre d’Agatha Christie. 

Que le meilleur gagne – Jørn Lier Horst, Thomas Enger (Gallimard)

Fidèle à la tradition du polar scandinave qui encourage l’écriture à quatre mains, Jørn Lier Horst s’est depuis quelques années associé au journaliste Thomas Enger pour produire son travail collectif réglementaire. Premier fruit de leur nouvelle collaboration, Que le meilleur gagne pose brillamment les fondations d’une série d’intrigues menées par l’inspecteur Alexander Blix de la police d’Oslo et une jeune journaliste people nommée Emma Ramm. Un duo inattendu et officieux enquêtant pour leur première sur l’hécatombe mortelle qui décime de nombreuses célébrités norvégiennes issues du sport, du showbiz, de l’édition ou encore de la téléréalité. 

La Méthode sicilienne – Commissaire Montalbano – Andrea Camilleri (Pocket)

Sicilien comme son héros humaniste et fin gourmet, Andrea Camilleri, décédé en 2019, était passé maître dans l’art d’associer roman policier et satire sociale. S’inspirant ouvertement de Pepe Carvalho, le flic culte et barcelonais de Manuel Vasquez Montalban, et de Maigret de Simenon, il lance en 1994 la toute première enquête du Commissaire Montalbano dans la ville fictive de Vigàta. Trente ans plus tard, La Méthode sicilienne, vingt-septième acte de la série, concentre toute l’essence du personnage et de son créateur dans une intrigue rocambolesque mêlant son fidèle adjoint à une sombre histoire de morts qui se répliquent à l’identique, le tout dans l’univers du théâtre.

Magali – Caryl Férey (Pocket)

Écrivain voyageur et engagé qui n’a jamais fait du suspense l’alpha et l’oméga de ses polars, Caryl Férey pose avant tout des mots, des émotions et des sensations partout où sévissent l’injustice et l’inhumanité dans le monde. Entre une intrigue en Namibie sur les dégâts du braconnage et une enquête parmi les pêcheurs des îles Féroé, il reste en France  pour s‘intéresser à un fait divers sordide qui eut lieu en 2021 dans le village breton de son enfance. Victime de féminicide, Magali Blandin a 42 ans et quatre enfants quand elle est assassinée par un mari qui se suicidera un peu plus tard dans sa cellule. L’origine géographique et la faible médiatisation, malgré les nombreuses zones d’ombre de cet assassinat, vont interpeler Caryl Férey qui va replonger dans le passé et tenter d’élucider une tragédie bien plus complexe qu’elle en a l’air. 

Les Enfants loups – Vera Buck (Gallmeister)

Star du thriller psychologique en Allemagne, Vera Buck commence peu à peu à émerger en France. Un déficit de notoriété que son éditeur français compte bien enrayer en août en accompagnant la parution de son dernier livre par la version poche du précédent, seul roman connu de ce côté du Rhin. Polar choral aux multiples personnages ancré en pleine nature, Les Enfants loups prend la direction d’un hameau perché à flanc de montagne pour une intrigue à double temporalité où les disparitions inexpliquées de femmes s’accumulent depuis des siècles. Dix ans après que sa meilleure amie s’est mystérieusement volatilisée un soir où elles campaient dans la forêt, une jeune journaliste décide d’enquêter pour rompre une glaçante malédiction.