De jeune premier romantique à tueur à gages implacable, la carrière de Keanu Reeves est loin d’être un long fleuve tranquille. On le retrouve ce 22 mars au cinéma pour le quatrième chapitre des mésaventures de John Wick, qui confirme la place à part qu’occupe l’acteur à Hollywood, entre starification et désir de rester dans l’ombre.
L’Excellente Aventure de Bill et Ted (1989)
Film culte outre-Atlantique quasiment inconnu dans nos contrées, L’Excellente Aventure de Bill et Ted (dont deux suites verront le jour, en 1991 et 2020) est l’une des rares incursions de Keanu Reeves dans la comédie. Il est alors un jeune premier remarqué dans Youngblood et Les Liaisons dangereuses, mais c’est cette histoire absurde de deux adulescents empruntant une cabine téléphonique pour voyager à travers le temps qui va le faire connaître du plus grand nombre. Une star est née…
My Own Private Idaho (1991)
Keanu Reeves et River Phoenix sont deux amis toxicomanes obligés de se prostituer pour subsister. Mais ce n’est que le début de leur odyssée tragique, entre amours déçues et destins brisés. My Own Private Idaho révèle la gueule d’ange de River Phoenix et la caméra de Gus Van Sant, qui mettra souvent à l’honneur de jeunes hommes en perdition. Reeves s’y révèle poignant et le film marquera toute une génération par son lancinant désenchantement.
Point Break (1991)
Dans les années 1990, Keanu Reeves enchaîne les films cultes à vitesse grand V. Point Break est évidemment de ceux-là. Agent du FBI, il doit coincer un gang de surfeurs-braqueurs déguisés avec des masques d’anciens présidents des États-Unis. Il décide de les infiltrer, quitte à être fasciné par leur leader, Bodhi, interprété par Patrick Swayze. Vagues géantes et scènes d’action se succèdent avec délices devant la caméra exceptionnelle de Kathryn Bigelow.
Dracula (1992)
C’est sans doute l’adaptation ciné du roman de Bram Stoker la plus célèbre, prenant le contrepied d’un comte Dracula bourreau sanguinaire, présenté ici en victime de sa malédiction. Le Dracula de Francis Ford Coppola permet à Gary Oldman de livrer une performance toute en vénéneux contrastes, aidé en cela par un casting quatre étoiles : Anthony Hopkins, Winona Ryder et Keanu Reeves en jeune Jonathan Harker, amoureux éperdu de la belle Mina.
Beaucoup de bruit pour rien (1993)
Kenneth Branagh voue une admiration sans bornes à William Shakespeare au point de l’adapter plusieurs fois sur scène ou au cinéma. C’est le cas ici avec le film Beaucoup de bruit pour rien, dans lequel il convie sa troupe de comédiens britanniques fétiches et quelques acteurs américains tels que Michael Keaton et Keanu Reeves. Ce dernier se montre particulièrement à l’aise avec les vers de Shakespeare en Don Juan qui porte bien son nom.
Speed (1994)
Comment imager l’expression « rouler à tombeau ouvert » ? Prenez un bus. Mettez-y une bombe placée là par un terroriste prenant les traits de Dennis Hopper, de manière à ce qu’elle explose si le véhicule descend en-dessous des 80 km/h en plein Los Angeles. Pour plus d’efficacité, il faut qu’il soit conduit par une quidam, la hit-girl Sandra Bullock, alors inconnue du grand public. Rajoutez Keanu Reeves en officier du SWAT prêt à tout pour sauver les passagers. Et vous obtiendrez Speed, sous adrénaline constante, qui révolutionna les films d’action et propulsa la courte carrière de réalisateur de Jan de Bont, aux abonnés absents depuis vingt ans maintenant.
Matrix (1999-2021)
Qui aurait parié que Keanu Reeves deviendrait le héros d’un film de science-fiction métaphysique au cours d’une des sagas les plus inventives du cinéma américain ? Avec Matrix des sœurs Lana et Lilly Wachowski, il incarne Neo, hacker pas comme les autres qui pénètre dans la Matrice, un monde virtuel qui pourrait bien être notre véritable univers. Une tétralogie culte mainte fois copiée, jamais égalée, dans laquelle Reeves incarne le cool chic à base de long manteau noir et lunettes de soleil trop stylées.
Constantine (2005)
Après L’Associé du diable, Keanu Reeves flirte à nouveau avec les ténèbres et les sciences occultes. Dans Constantine de Francis Lawrence, il interprète le super-exorciste John Constantine, issu de la série de comics Hellblazer. Il va devoir combattre un démon avec l’aide de Rachel Weisz et Shia LaBeouf. Le film est étrillé par la critique, mais va tout de même rapporter plus de 230 millions de dollars. Une suite est d’ailleurs en développement.
47 Ronin (2013)
Keanu Reeves en plein Japon féodal peuplé de monstres et de samouraïs décédés demandant vengeance par son intermédiaire ? C’est possible, grâce à 47 Ronin, film fantastique d’arts martiaux signé Carl Rinsch. Film qui semble, a posteriori, le terrain préparatoire à son futur rôle de John Wick. Il s’agit d’une énième variation de cette célèbre légende nippone adaptée régulièrement au cinéma ou à la télévision, et l’une des rares représentations d’un samouraï d’origine occidentale.
John Wick (2014-2023)
Même s’il a déjà fait ses preuves dans des films d’action, Keanu Reeves n’arrivait pas forcément en tête de la liste des tueurs à gages potentiels capables d’éliminer des centaines d’ennemis. C’est pourtant lui l’atout principal de la saga John Wick. Une série B devenue majeure au fil de ses épisodes de plus en plus élaborés, et impressionnants en termes de mythologie et de cascades. Le quatrième chapitre entraîne cet antihéros pourchassé par les malfrats du monde entier notamment dans les rues de Montmartre. Nul doute que les cadavres vont une nouvelle fois s’empiler. La Wick attitude !