Jean-Luc Godard en dix films incontournables

À bout de souffle (1960)

La Nouvelle Vague aurait-elle eu autant d’influence sans À bout de souffle ? Difficile d’y répondre, mais il y a fort à parier que ce premier long réalisé seul (Une histoire d’eau l’avait été avec François Truffaut) a permis à Jean-Luc Godard d’être éternellement lié à ce mouvement cinématographique qui continue de faire référence. On y croise un fringuant Jean-Paul Belmondo, futur acteur fétiche de Godard, incarnant ici un voyou entiché d’une jeune Américaine. Le film offrit à Godard ses premières récompenses majeures, dont l’Ours d’argent du meilleur réalisateur.

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Une femme est une femme (1961)

Après le succès d’À bout de souffle, Godard enchaîne de suite avec Une femme est une femme. Anna Karina, son épouse de l’époque, donne la réplique à Jean-Paul Belmondo qui reste fidèle au réalisateur et à Jean-Claude Brialy. 24 heures dans la vie d’une femme qui désire absolument avoir un enfant de son compagnon et menace de le faire avec le meilleur ami de ce dernier. Licencieux en diable.

Le Mépris (1963)

Musique lancinante de Georges Delerue, description de l’anatomie de Brigitte Bardot par la star elle-même dans le plus simple appareil, Michel Piccoli en scénariste hésitant entre son épouse et une assistante de production, les rues de Capri… Le Mépris est une invitation à la langueur, le témoignage d’un couple qui se désagrège de scène en scène et une puissante déclaration d’amour au cinéma. Un film entré dans la culture populaire malgré son succès timide à sa sortie.

Pierrot le fou (1965)

Le destin de Pierrot le fou aurait-il été différent si les acteurs envisagés au départ (Michel Piccoli et Sylvie Vartan) avaient accepté leurs rôles ? Toujours est-il que Godard se tourne vers Jean-Paul Belmondo et Anna Karina. Et réalise un des films les plus puissants de sa carrière. Ou l’histoire de Ferdinand, père et mari désabusé quittant sa famille pour la baby-sitter qui n’est autre qu’une de ses anciennes petites amies. Mais l’idylle va se transformer en road-movie turbulent et imprévisible.

Masculin Féminin (1966)

Paul est au chômage et milite contre la guerre du Vietnam. Madeleine est une chanteuse bien décidée à faire carrière. Leur histoire d’amour, inspirée de deux nouvelles de Maupassant, sera aussi drôle que chaotique. Masculin Féminin offre un rôle fort à Chantal Goya dont le rêve était de devenir comédienne, même si comme son personnage, ce sera la chanson qui la rattrapera.

Week-end (1967)

Jean Yanne et Mireille Darc incarnent un couple sur les routes d’Ile-de-France, entre accidents et embouteillages, qui va faire des rencontres improbables, comme celles de Saint-Just, Marie-Madeleine ou encore Emily Brontë. Week-end est une comédie acerbe qui montre toute la virtuosité de Godard, réalisant là l’un des plus longs travellings de l’histoire du cinéma.

La Chinoise (1967)

La Chinoise revient sur les idéaux de cinq jeunes gens : une étudiante en philosophie, un comédien, un peintre soviétique, une paysanne et un scientifique communiste. Tous essaient de vivre selon les principes édictés dans Le Petit Livre rouge. Ce qui va conduire l’une d’entre eux à tenter d’assassiner un dignitaire soviétique. Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise, La Chinoise est l’un des films les plus politisés de Godard, porté notamment par Jean-Pierre Léaud.

Passion (1982)

Véritable mise en abyme, Passion retrace le tournage d’un film dont le réalisateur tombe peu à peu sous le charme d’une jeune ouvrière injustement licenciée par son patron. Film gauchiste et revendicateur par excellence (l’ouvrière est syndiquée), Passion est une ode au cinéma, à l’amour et aux combats sociétaux, interprété par quelques-uns des grands monstres sacrés du cinéma européen, Isabelle Huppert, Hanna Schygulla et Michel Piccoli.

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Histoires du cinéma (1988-1998)

Quand Godard décide de faire ses Histoire(s) de cinéma, il sait pertinemment qu’il ne fera pas comme tout le monde. Aussi, sa série de courts et moyens-métrages va s’étirer sur dix années et référencer une centaines d’œuvres célèbres dans le monde entier, allant de Blanche-Neige et les Sept Nains à La Nuit du chasseur, Fenêtre sur cour et Scarface. Une série de films hybride, passionnante à suivre et un nouveau témoignage de l’amour incommensurable que voue Godard au septième art.

Adieu au langage (2014)

Godard n’en finit jamais de surprendre. En témoigne cet Adieu au langage, l’un de ses derniers longs, qui a reçu le Prix du jury ex aequo au Festival de Cannes. Un film entièrement tourné en 3D avec des comédiens non-professionnels et un chien (lui-même récompensé d’une Palme Dog). Abscons, étrange, étonnant, Adieu au langage a désarçonné autant la presse que le public, tout en confirmant l’aura de fascination qui continue d’émaner du réalisateur.

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