Aussi à l’aise dans les films d’auteur que dans les blockbusters qui tachent, Jake Gyllenhaal fait partie des acteurs les plus exigeants et impliqués de sa génération. Enfant de la balle, il est toujours là où on ne l’attend pas, comme dans Ambulance de Michael Bay, en DVD le 27 juillet ou dans ces films totalement différents les uns des autres, dans lesquels il impose charisme et intelligence de jeu.
Donnie Darko (2001)
Après quelques rôles durant son adolescence, Jake Gyllenhaal accède enfin à la notoriété avec un objet cinématographique hybride et devenu culte, Donnie Darko. Le film de Richard Kelly oscille entre drame familial, fable fantastique, thriller apocalyptique et conte horrifique. Tandis que la fin du monde approche, le jeune Donnie se fait un ami imaginaire, une sorte de lapin géant au rictus cruel. Si Donnie Darko en a désarçonné plus d’un à sa sortie, il a permis à Gyllenhaal d’éclore et de devenir l’un des acteurs les plus doués de ces vingt dernières années.
Le Secret de Brokeback Mountain (2005)
Peu d’acteurs voulaient se risquer à l’époque pour interpréter ces deux cowboys qui finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. Amis à la ville et défenseurs de la cause LGBT, Heath Ledger et Jake Gyllenhaal se lancent à corps et cœur perdu dans Le Secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee et avec raison. Le film est multi-récompensé (Lion d’or à Venise, quatre Golden Globes, trois Oscars…) et Gyllenhaal reçoit ses premières nominations majeures, dont celle de l’Oscar du meilleur second rôle masculin.
Zodiac (2007)
Le Zodiac était un tueur en série qui a sévi dans le San Francisco des années 1960-1970. On n’a jamais pu déterminer de qui il s’agissait exactement. Mais David Fincher tente de raconter sa version des faits en suivant l’enquête réelle du dessinateur de presse Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal) et du journaliste Paul Avery (Robert Downey Jr). Une enquête qui les consuma tous deux au point de réduire à néant leur vie privée. Zodiac est un thriller saisissant et fascinant et l’une des plus belles prestations de Gyllenhaal, alors âgé de 26 ans seulement.
Brothers (2009)
C’était sans doute le casting le plus glamour de l’année 2009. Le drame Brothers de Jim Sheridan réunit en effet Jake Gyllenhaal, Natalie Portman et Tobey Maguire. Deux frères diamétralement opposés, Sam et Tommy, vont se déchirer pour la belle Grace. Celle-ci a épousé Sam, mais quand il est annoncé mort au combat, elle va se rapprocher de Tommy. Jusqu’au retour de Sam… Un triangle amoureux impossible et trois prestations inoubliables pour ces interprètes qui auront durablement marqué les années 2000.
Prisoners (2013)
Jake Gyllenhaal et Denis Villeneuve vont collaborer sur deux films : l’étrange Enemy et le polar poisseux Prisoners. Dans ce dernier, l’acteur s’efface derrière Hugh Jackman en père prêt à tout pour retrouver sa fille enlevée par un prédateur. En inspecteur dépressif et solitaire tapi dans l’ombre, il est celui qui semble comprendre les rouages de cette mystérieuse disparition. Un second rôle certes, mais ô combien essentiel, car il est une pièce maîtresse dans ce tragique échiquier.
Night Call (2014)
Avec Night Call, Jake Gyllenhaal inaugure les prestations de plus en plus habitées où il n’hésite pas à maltraiter son physique avantageux. Pour incarner Louis Bloom, photographe de faits divers improvisé à tendance maniaco-dépressive et insomniaque, il perd près de dix kilos et se blesse sur le tournage, sans l’arrêter pour autant. Ce premier rôle de psychopathe (parmi tant d’autres qui vont suivre) égratigne son image et renforce sa capacité à pouvoir endosser tous les personnages possibles.
Nocturnal Animals (2016)
Pour le second long-métrage du styliste Tom Ford, Nocturnal Animals, thriller vénéneux, glacial et labyrinthique, Jake Gyllenhaal interprète deux rôles opposés : un écrivain quitté par Amy Adams et le personnage principal du roman à succès qu’il vient d’écrire. Dans le livre, ce double de fiction et sa famille subissent une agression en bande organisée, métaphore de la douleur que l’auteur a ressenti au moment de son divorce. Transfiguré par la musique d’Abel Korzeniowski d’un lyrisme à fleur de peau, le film reçoit le Lion d’argent à la Mostra de Venise et Gyllenhaal signe une prestation habitée en homme meurtri autant physiquement que moralement.
Life : Origine inconnue (2017)
Jake Gyllenhaal n’avait pas encore participé à un film situé dans l’espace. C’est désormais chose faite avec Life : Origine inconnue, variation d’Alien dirigée par Daniel Espinosa. Ou l’histoire d’astronautes ramenant de Mars une forme de vie qui va grossir de plus en plus et tout dévorer sur son passage. Tout le casting y passe ou presque, même Ryan Reynolds en ingénieur fanfaronnant. Jake, lui, tente de garder son sérieux et le contrôle des opérations. Une série B horrifique efficace qui a rapporté plus de 100 millions de dollars à travers le monde.
Spider-Man : Far From Home (2019)
Retour aux blockbusters pour Jake Gyllenhaal et nouveau rôle de méchant. Pour son entrée dans l’écurie Marvel, il devient un super-héros adulé par les foules et Spider-Man, avant de se révéler en super-vilain au sourire d’ange. Spider-Man : Far From Home casse le box-office au passage (plus d’1,1 milliard de dollars de recettes), tandis que Jake Gyllenhaal semble particulièrement s’amuser en destructeur de l’humanité.
Ambulance (2022)
Jake Gyllenhaal braqueur de banque ? C’est possible chez Michael Bay avec le très énervé Ambulance. Un film de casse ravageur dans lequel la star et son frère embarquent dans une ambulance pour échapper à la police. On ne compte plus le nombre de véhicules détruits dans cette course-poursuite palpitante dans un Los Angeles caniculaire, tapant sur le système d’un Jake Gyllenhaal en roue libre dans tous les sens du terme.