Pour le public français, il reste à jamais Mr. Bean, tendre mutique à l’hilarante maladresse. Mais Rowan Atkinson, l’une des figures les plus iconiques du théâtre et du cinéma britanniques, a marqué dans bien d’autres rôles. A l’occasion de la sortie de Seul face à l’abeille, la nouvelle série dont il est la star, retour sur ses rôles les plus marquants
Blackadder : la vipère noire
En 1983, Rowan Sebastian Atkinson, 28 ans, décroche son premier grand rôle, devenu culte en Grande-Bretagne : Blackadder, la vipère noire, qu’il tiendra par intermittence pendant 20 ans à la télévision britannique. Dans cette parodie historique, il incarne successivement plusieurs membres des Blackadder au fil des siècles. Leurs points communs : une hypocrisie visqueuse, une lâcheté à toute épreuve, un déferlement continu de plans foireux pour conquérir le pouvoir. Mais Blackadder n’est pas seulement la révélation du génie comique de Rowan Atkinson, il marque aussi l’émergence de son créateur Richard Curtis, tout jeune scénariste appelé à régner sur les comédies romantiques britanniques. Les deux hommes collaboreront fréquemment par la suite.
Les Sorcières
Second rôle dans Les Sorcières, adaptation poignante réalisée par Nicholas Roeg d’un des romans pour la jeunesse les plus sombres de Roald Dahl, Rowan Atkinson est toutefois mémorable en directeur d’hôtel plus ou moins antagoniste, apportant une note un peu décalée à cette comédie horrifique. Ce faisant, Rowan Atkinson rentre dans la décennie 1990 où il va accumuler les seconds rôles, qu’il rehausse par son talent burlesque.
Mr. Bean
A jamais le rôle de sa vie, Rowan Atkinson n’aura pourtant incarné ce grand enfant mutique, tendre et gaffeur que durant 15 épisodes de 20 minutes étalés sur cinq ans. Mais son comique visuel quasi sans paroles, digne des grands gagmen du muet, l’a fait entrer dans la légende, bien aidé par Richard Curtis qui lui offre ainsi son deuxième grand rôle télévisuel. En apportant une touche de poésie hilarante au quotidien, Mr. Bean a fait rêver toutes les générations, et a même poursuivi sa balade dans deux longs-métrages : Bean et Les Vacances de Mr. Bean ainsi qu’une série animée de 130 épisodes. Pour toujours mythique et intemporel.
Quatre mariages et un enterrement
Comédie romantique phare du genre, Quatre mariages et un enterrement porte tout le savoir-faire de Richard Curtis en matière de romances addictives et de gags en rafale. Castant son ami Rowan Atkinson en prêtre débutant qui enchaîne les erreurs, il met son acteur fétiche au centre d’une des scènes les plus drôles du film de Mike Newell, déjà généreusement pourvu en la matière.
Hot shots! 2
Dans l’absurde so British, Rowan Atkinson est le roi, mais il est tout aussi performant dans le style américain versant enchaînement frénétique de gags. Preuve avec Hot Shots 2. Comprenant à merveille l’humour frappadingue style ZAZ (le film est réalisé par l’une des têtes du trio, Jim Abrahams), il se montre délicieusement encombrant en prisonnier de guerre à ramener au pays,
Scooby-Doo
L’adaptation de Scooby-Doo, un des plus célèbres dessins animés, était attendue au tournant. Parmi ses atouts, on note le guesting de Rowan Atkinson, à son aise en client-allié terrifié du gang, qui arrache plusieurs pépites comiques. Il est particulièrement bien inséré dans le film de Raja Gosnell.
Johnny English
A ce jour, son plus fameux rôle au cinéma, Johnny English est une parodie d’espionnage visant James Bond dans les règles de l’art (2 des 3 scénaristes sont les scénaristes officiels de James Bond). Face à un John Malkovich en cabotinage irréfréné, Rowan Atkinson explose en agent secret incapable stoïque, mitraillant le film de gags génialement débiles jusqu’à ce que générique s’ensuive. L’acteur utilise ici son fameux comique pince-sans-rire pour une efficacité optimale. A retrouver dans les deux suites de ce succès mérité de Peter Hovitt : Johnny English le retour et Johnny English contre-attaque.
Secrets de famille
Une gouvernante sème simultanément le bien envers ses employeurs et les cadavres de ceux qu’elle juge indignes de vivre. Avatar de la comédie campagnarde à l’anglaise (tempo calme, absurde léger, personnages plaisamment archétypaux, humour noir en veux-tu en voilà), Secrets de famille exécute à merveille la formule de la comédie noire. En vicaire lunaire qui redécouvre le désir et la joie de vivre, Rowan Atkinson nous ravit tout le long du film de Niall Johnson.
Maigret
Sans doute le rôle le moins attendu de Rowan Atkinson, mais l’acteur sait laisser la comédie pour rendre justice à une version étonnement juste du commissaire Maigret. En 4 épisodes d’1h30, la série de Stewart Harcourt, placée dans le Paris des années 50, a largement sa place aux côtés des versions plus connues de Jean Richard et Bruno Crémer. Ferme, parfois rude, toujours au diapason, Rowan Atkinson prouve qu’il est aussi un acteur dramatique consommé. Simenon aurait été fier.
Seul face à l’abeille
Un pitch à coucher dehors – la guerre sans merci d’un homme face à une abeille malicieuse – comme prétexte à voir Rowan Atkinson s’agiter dans tous les sens, nous régaler de ses tornades loufoques au long de 9 petits épisodes siphonnés ? La proposition de William Davies pour Seul face à l’abeille (Man vs. Bee en VO) est de celle qu’on ne peut résister.
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