Devenus un genre en soi, les films de braquage provoquent une certaine montée d’adrénaline chez le spectateur, qu’il se place du côté des otages ou des malfrats. Entre grands classiques hollywoodiens et films populaires, ils ont surtout braqué le box-office et permis à leurs réalisateurs de rentrer dans le panthéon du cinéma. Florilège des meilleurs longs-métrages qui ont cassé… la baraque !
Mélodie en sous-sol
Avec plus de 3,5 millions d’entrées lors de sa sortie en 1963, Mélodie en sous-sol est l’un des plus grands succès de l’année. Sans doute parce qu’il réunit tous les ingrédients pour en faire un grand film : Henri Verneuil à la réalisation, Michel Audiard au scénario et Jean Gabin et Alain Delon devant la caméra. L’association entre un vieux de la vieille et un jeune loup pour braquer un casino de Cannes fait des étincelles et confirme Delon en superstar.
Bonnie and Clyde
Bonnie Parker et son amant Clyde Barrow ont terrorisé les petites villes des États-Unis durant les années 1930, en pillant banque sur banque. Un duo entré dans la légende des faits divers, mais aussi de la musique (avec Serge Gainsbourg aux commandes) et surtout du cinéma. Bonnie and Clyde d’Arthur Penn met en scène le couple mythique incarné par Faye Dunaway et Warren Beatty, deux comédiens qui pourtant n’ont cessé de se détester lors du tournage et ont obtenu tous deux une nomination aux Oscars pour leur prestation.
Butch Cassidy et le Kid
Butch Cassidy et Sundance Kid étaient deux pilleurs de banques et de trains dans l’Amérique du 19e siècle. Leurs méfaits les ont conduit à se réfugier en Bolivie, afin d’échapper aux détectives dépêchés par l’Union Pacific. C’est cette traque que conte Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill faisant de ses deux anti-héros, Paul Newman et Robert Redford, des truands sexy et sympathiques, au destin tragique. Un western en noir et blanc crépusculaire, doublé d’une histoire d’amitié à la vie à la mort.
Le Cercle rouge
Bourvil en braqueur de bijouterie torturé et taciturne ? C’est possible avec Jean-Pierre Melville qui réunit avec Le Cercle rouge, Alain Delon, Yves Montand et la star de l’humour dans son premier grand rôle dramatique. Un polar long, lent et prenant, avec une scène de casse silencieuse de plus de 25 minutes. De l’orfèvrerie à l’état pur pour un film noir qui fut l’avant-dernier de Bourvil, disparu la même année que sa sortie en 1970.
Un après-midi de chien
Sonny et Salvatore décident de braquer une banque de Brooklyn, mais rien ne va se passer comme prévu. Sur un pitch aussi simple, Sidney Lumet va réaliser un film de gangsters totalement inattendu. Les otages prennent parti de leurs braqueurs et si Sonny se lance dans pareille mésaventure, c’est pour payer l’opération de réassignation sexuelle de son épouse transgenre. Une thématique avant-gardiste pour un film sorti en 1975. Un après-midi de chien avec un Al Pacino bisexuel et charismatique en diable, est devenu l’un des modèles du genre.
Point Break
Braquer et surfer, est-ce possible ? Oui si on s’appelle Patrick Swayze et Keanu Reeves. Un jeune agent du FBI infiltre le gang des « ex-présidents », des braqueurs de banques masqués à l’effigie d’anciens présidents des États-Unis, avant de prendre goût à leur aptitude à surfer. Film culte de toute une génération, chantre des années 1990, Point Break de Kathryn Bigelow a subi un remake oubliable en 2015, Point Break d’Ericson Core, avec Luke Bracey et Edgar Ramirez.
Reservoir Dogs
C’est ainsi que la légende de Quentin Tarantino a commencé. Par Reservoir Dogs, sorti en 1992 et dans lequel tous les codes de son cinéma sont déjà en place : des dialogues ciselés, des tirades fulgurantes, de la violence insoutenable, une bande originale du tonnerre et des références ciné bien digérées. Suite à un braquage de bijouterie tournant mal, six braqueurs ne se connaissant pas, se réfugient dans un entrepôt pour débusquer la taupe qui les a infiltrés. Du grand Tarantino, déjà.
Heat
On a beaucoup parlé de Heat de Michael Mann pour les retrouvailles au sommet d’Al Pacino et de Robert De Niro, avec une scène de confrontation devenue légendaire à la clé. Ou l’histoire d’un braqueur méticuleux, victime d’hommes de main qui le sont moins et dont les exactions vont conduire un lieutenant de police tenace à mettre fin à leurs casses. Les deux hommes vont s’étudier, se jauger, puis se confronter. Un film de près de trois heures haletant sous très haute tension.
Ocean’s Eleven
Pour son premier film de braquage, Steven Soderbergh convoque la crème de la crème du gratin hollywoodien : George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon, Julia Roberts ou encore Andy Garcia. Un casting swag, cool et glam’ en diable pour un film qui l’est tout autant. Ocean’s Eleven est surtout un buddy movie dans lequel onze voleurs vont dérober le contenu d’un coffre-fort réputé imprenable d’un casino de Las Vegas. Le film rapportera 450 millions de dollars au box-office et bénéficiera de deux suites et d’un spin-off. Les affaires vont bon train pour ce remake de L’Inconnu de Las Vegas de Lewis Milestone.
Inside Man
Quand Spike Lee se lance à son tour dans les films de braquage, c’est à sa manière. Il embarque Jodie Foster, Denzel Washington et Clive Owen dans le hold up presque parfait d’une banque en plein Manhattan, non pas pour dérober ses coffres, mais pour y trouver un secret de la plus extrême importance. Inside Man est rempli de chausses-trapes et de fausses pistes autour de la thématique du melting pot new-yorkais, chère au réalisateur.
The Town
Le saviez-vous ? La ville de Boston connaît en moyenne plus de 300 braquages de banques par an. C’est donc naturellement à Boston que Ben Affleck a décidé de poser sa caméra pour son second long-métrage en tant que réalisateur, The Town, entre romance et film de gangster. On y suit un terrible braqueur impénitent tombant amoureux de la directrice de la banque qu’ils viennent de dévaliser. Ignorant son visage, elle va le rencontrer par hasard, sans savoir qu’il est celui qui l’a tant terrifiée et succomber à son charme à son tour. Mais il n’est jamais bon d’aimer un truand…
Braquage à l’anglaise
Comme son titre l’indique, Braquage à l’anglaise traite de l’histoire vraie d’un braquage d’une banque de Londres en 1971 dont les conséquences seront désastreuses pour les malfrats. Ils ont en effet eu la mauvaise idée de dérober en même temps un carnet de comptes compromettant, appartenant à plus dangereux qu’eux. Dans la veine des films de Guy Ritchie ou Danny Boyle, Roger Donaldson signe un film énergique et teinté d’humour noir, avec un Jason Statham au sommet de sa forme.
Public Enemies
14 ans après Heat, Michael Mann retrouve les films de braquage avec le biopic Public Enemies consacré au truand John Dillinger, traqué par le FBI dans l’Amérique des années 1930 pour ses nombreux pillages. Le réalisateur réunit un trio inédit au cinéma, Johnny Depp, Christian Bale et Marion Cotillard, alors plébiscitée outre-Atlantique depuis son Oscar pour La Môme. Un film noir et vénéneux, aussi violent qu’envoûtant.
Insaisissables
Quand la magie mène au braquage, cela donne Insaisissables de Jon M. Chu, succès-surprise de l’année 2013, dans lequel Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Mélanie Laurent et Morgan Freeman se donnent la réplique en un vaste ballet de manipulations de prestidigitation. Quatre magiciens exceptionnels parviennent à cambrioler une banque et transférer l’argent d’un banquier véreux sur un compte public, sans bouger de leurs spectacles de magie et au nez du FBI. Mais comment font-ils ? Un film garanti avec trucages qui a donné une suite, Insaisissables 2 en 2016 et un troisième volet, attendu pour 2022.