Quand les acteurs ou actrices passent derrière la caméra, ce n’est pas toujours pour le meilleur. Mais il peut y avoir d’excellentes surprises. La preuve par dix avec des artistes pluridisciplinaires de talent.
Michel Blanc
Premier Bronzé à tenter l’aventure derrière la caméra : Michel Blanc. Ce fut en 1984 pour le film Marche à l’ombre, dans lequel il donne la réplique à Gérard Lanvin. Une comédie à succès sur un duo dysfonctionnel comme le cinéma français en raffole, même si Michel Blanc va attendre dix ans avant de tenter l’aventure à nouveau. Ce sera pour le remarqué Grosse Fatigue avec sa pléiade de stars. À ce jour, l’inoubliable Jean-Claude Dusse a réalisé cinq films, dont le petit dernier Voyez comme on danse, en 2018.
Josiane Balasko
Avec huit films au compteur en tant que réalisatrice depuis 1985 et Sac de noeuds, Josiane Balasko sait se faire rare et revenir au bon moment. Celui où les spectateurs ont envie de retrouver son écriture fleurie et son sens inné de la comédie dramatique. Car l’émotion n’est jamais très loin dans son cinéma, que ce soit dans Gazon maudit, ode à la tolérance ou Cliente, abordant le thème de la prostitution.
Gérard Jugnot
Une méthode également usitée par son compère Gérard Jugnot dont la dizaine de films en tant que réalisateur n’hésite pas à traiter de sujets difficiles, mais avec humour : la pédophilie dans Scout toujours…, les sans-abris dans Une époque formidable, la guerre dans Casque bleu ou la Collaboration dans Monsieur Batignole. Ce dernier a d’ailleurs permis à Jean-Paul Rouve de remporter le César du meilleur espoir masculin en 2003.
Alain Chabat
Du côté des Nuls, c’est Alain Chabat qui a émis très tôt des envies de réalisation. Il a décroché tout de suite la reconnaissance de ses pairs et du public avec Didier en 1997, César du meilleur premier film l’année suivante. Depuis, Chabat explore des comédies à gros budget, issues de la culture populaire : Astérix dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (25 millions d’entrées dans le monde), les Robins des bois dans RRRrrrr !!!, le Marsupilami dans Sur la piste du Marsupilami ou encore le Père Noël dans Santa et Cie.
Valérie Lemercier
Pour faire ses premières armes en tant que réalisatrice, Valérie Lemercier opte pour Quadrille, adaptation d’une pièce de Sacha Guitry. Mais elle trouve très rapidement son style : des personnages inadaptés au monde dans lequel ils vivent, obligés de se transformer pour être enfin pris au sérieux. Une jeune femme se travestit en garçon pour rencontrer son père homosexuel dans Le Derrière, une future princesse trompée fait tout pour être plébiscitée par le peuple dans Palais Royal ! Ou prochainement, une petite fille au physique ingrat devient star internationale glamour dans Aline, vrai-faux biopic de Céline Dion.
Guillaume Canet
Quand Guillaume Canet passe derrière la caméra en 2002 pour Mon idole, on le prend très vite au sérieux. Il réalise les films qu’il rêve de voir et se constitue sa propre tribu de comédiens, avec laquelle il va évoluer. Surtout, il alterne les genres : le thriller (Ne le dis à personne, multi-Césarisé), le polar (Blood Ties), la comédie dramatique (Les Petits Mouchoirs aux plus de 5 millions d’entrées et sa suite Nous finirons ensemble) ou encore la comédie absurde (Rock’n’Roll). Il s’attelle désormais à l’adaptation de bande dessinée avec Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu.
Gilles Lellouche
En seulement deux longs-métrages et quelques participations à des clips ou films comme réalisateur (dont un segment des Infidèles), Gilles Lellouche a très vite affirmé son goût pour les comédies différentes. Narco traitait en effet de narcolepsie et de ses inconvénients dans la vie de tous les jours et Le Grand Bain (plus de 4,2 millions d’entrées) a fait rire autant qu’il a ému, avec sa brochette de personnages désabusés s’adonnant à la natation synchronisée. Résultat : dix nominations aux César en 2019.
Agnès Jaoui
Avec son acolyte Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui a su créer des films qui ne ressemblent à aucun autre dans le panorama français. Il y a un ton Bacri-Jaoui dans leurs scénarii, comme dans les cinq films réalisés par Jaoui. Du Goût des autres à Place publique, en passant par Comme une image, leurs personnages sont à chaque fois empêtrés dans leurs sentiments, éperdus dans un monde bien trop froid et pas assez bienveillant pour eux.
Guillaume Gallienne
En 2013, Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie-Française et second rôle récurrent du cinéma, signe son tout premier film en tant que réalisateur. Ce sera Les Garçons et Guillaume à table !, inspiré de son enfance et adapté de son seul-en-scène du même nom. Le film obtiendra de multiples récompenses, dont cinq Césars et sera vu par plus de 2,8 millions de spectateurs. Quatre ans plus tard, il signe Marilyne, vibrant portrait de femme avec notamment Vanessa Paradis.
Maïwenn
Refusant de se faire un nom, Maïwenn Le Besco se fera un prénom, signant ses œuvres de ce dernier. Dans son nouveau film, ADN, avec Louis Garrel et Fanny Ardant, elle renoue avec ses racines algériennes maternelles. Son cinéma, âpre et vibrant, est celui des confrontations douloureuses, qu’elles soient familiales (Pardonnez-moi), amoureuses (Mon Roi) ou professionnelles (Le Bal des actrices et Polisse). Découvrez notre portrait de cette actrice et réalisatrice incandescente.