Connu de tous, même de ceux qui ne l’ont jamais vu, un film devient un classique dès lors qu’il atteint le statut de référence culturelle universelle et intemporelle. Des aventures de Belmondo aux luxueuses adaptations d’Agatha Christie, des noires romances du couple Bacall-Bogart aux chef-d’œuvres de John Ford, Coppola ou Hitchcock, tous ces grands classiques et bien d’autres sont à (re)découvrir en exclusivité Fnac. Alors, révisons-les !
Irrésistibles comédies
C’est certain, les grands classiques du rire provoquent des émotions qui n’ont pas de date de péremption… Satire joyeuse et pétaradante de la petite bourgeoisie provinciale, La zizanie concentre en 1978 les deux ingédients indispensables qui font aujourd’hui encore le sel d’une bonne comédie : un génie comique au sommet de son art comme Louis de Funès dirigé par un émérite faiseur d’humour comme Claude Zidi. De l’autre côté de l’Atlantique, sept ans plus tôt, Mel Brooks réussissait ses débuts derrière la caméra avec une comédie hilarante qui brocarde avec malice le petit monde de Broadway. Premier film devenu culte, Les producteurs marque également sa première collaboration avec son acteur fétiche, l’incroyable Gene Wilder.
Bebel for ever
Qui dit classique, dit forcément comédien majeur à la filmographie monumentale. C’est donc sans surprise qu’un monstre sacré comme Jean-Paul Belmondo affiche au compteur un nombre impressionnant de films qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Fidèle interprète des plus grands réalisateurs durant plus d’un demi siècle de carrière, son talent hors du commun lui permettait de s’exprimer dans tous les genres. Complexe et nuancé, il brille en 1964 dans Week-end à Zuydcoote, drame sentimental sur fond de guerre de 40 mis en scène par Henri Verneuil, qu’il retrouve déjà pour la troisième fois. En 1975, L’incorrigible est une nouvelle fantaisie échevelée, et cinquième collaboration, signée Philippe de Broca où il campe un de ses personnages de voyou vibrionnant dans lesquels il excelle. Trois ans plus tard, il change de costume pour endosser celui emblématique du flic intègre, athlétique et pétillant de Flic ou voyou, comédie policière de Georges Lautner, alors spécialiste incontesté du genre avec qui il tournera quatre autres films majeurs de sa carrière.
Les géants d’Hollywood
Quand on parle de classiques du cinéma, on pense inévitablement aux chef-d’œuvres des maîtres hollywoodiens. Parmi ces films fondateurs passés à la postérité, qui ont ouvert l’appétit cinéphile de nombreux spectateurs et servi de modèles à de futurs grands cinéastes contemporains, on peut sans hésitation ranger La charge héroïque. Quintessence du cinéma de John Ford, ce western référentiel interprété par un John Wayne à la carrière déjà bien remplie est un classique absolu du 7e art. Alors à la tête d’une filmographie conséquente essentiellement marquée par les intrigues d’espionnage, Alfred Hitchcock installe définitivement sa grammaire du suspense en 1941 avec Soupçons. Dans ce thriller conjugal novateur, il ose offrir à Cary Grant un rôle d’une ambigüité à contre-courant de son ordinaire de star. Plus proche de nous, au mitan des années 80, Francis Ford Coppola est un réalisateur oscarisé comptant déjà une belle brochette de classiques à son actif. Avec Cotton Club, il met une mitraillette à camembert dans les mains de Richard Gere et distille du drame et de la consistance politique au cœur d’une inoubliable comédie musicale sur fond de prohibition. Réalisateur engagé longtemps détesté par les caciques d’Hollywood, Samuel Fuller jette un pavé dans la mare conservatrice en 1963 avec Shock Corridor. À partir de l’histoire d’un journaliste ambitieux infiltré dans un hôpital psychiatrique pour enquêter sur un meurtre, il dresse un réquisitoire inconfortable, radical et sans complaisance contre la société américaine de l’après-guerre.
Hercule et Agatha
Cinématographiques par nature, les « whodunit » d’Agatha Christie ont inspiré de nombreuses adaptations sur grand écran. Élaborés autour d’un casting cinq étoiles et d’une mise en scène toujours classieuse, certaines de ces super-productions sont aujourd’hui devenues des classiques d’un genre à part entière très prisé dans les années 70 et 80. C’est le cas du solaire Mort sur le Nil où le faussement débonnaire Peter Ustinov interprète Hercule Poirot pour la première de ses six fois. En 1974, le personnage de l’insupportable détective belge avait été précédemment tenu dans un registe bien plus d’acrimonieux par Albert Finney dans la première version cinéma du Crime de l’Orient-Express.
Initiales BB
Genre indispensable à tout cinéphile, le film noir a lui aussi ses classiques incontournables et ses figures emblématiques. Couple à la ville comme à l’écran, Lauren Baccall et Humphrey Bogart se sont laissés embarqués à la fin des années 40 dans des histoires d’amour contrarié, de rédemption impossible et de vies désenchantées. Polar maritime sous le soleil des tropiques, Le port de l’angoisse est connu pour être le film où se produisit le coup de foudre entre les deux acteurs. Un an et deux long-métrages plus tard, on les retrouve à nouveau réuni à l’affiche des Passagers de la nuit, un vrai polar noir de 1948 où leur complicité amoureuse et professionnelle fait une nouvelle fois mouche à l’écran.
La guerre selon Schoendoerffer
Genre de prédilection de certains cinéastes, le film de guerre permet certes d’évoquer une page d’histoire douloureuse mais aussi de scruter la nature humaine à travers le prisme de la violence d’une situation extrême. En France, Pierre Schoendoerffer, lui-même ancien militaire, entre justement dans cette catégorie de réalisateurs à la fois passionnés et obsédés par les conséquences des conflits sur les hommes qui les traversent. Auteur de plusieurs long-métrages remarquables liés à la guerre, on lui doit entre autres classiques du genre, La 317èmesection, une histoire d’amitié dans l’enfer de la guerre d’Indochine adapté de son propre roman, et Le Crabe-tambour, film à la fois brillant et crépusculaire bâti sur un entrelacs de souvenirs de guerre.
Classique nouveau
Parce qu’il n’y a pas que le cinéma qui produit des classiques, le documentaire Basquiat, un adolescent à New-York propose de silloner les rues de Big Apple à la rencontre du seul pensionnaire non-musicien du funeste club des vingt-sept (celui des rock stars disparues à vingt sept ans). Street artiste mythique, Jean-Michel Basquiat est aujourd’hui une icone de la pop culture dont l’œuvre foisonnante est considérée dans son ensemble comme un classique de l’art moderne.