Miss Marple et Sherlock Holmes ont fait leur temps… Place au renouveau du polar britannique ! Les fans du genre ont de quoi lire avec ces deux séries qui réinventent les codes du polar.
À la poursuite du crime
Plantons le décor en quelques mots. Créé par M.C. Beaton, le personnage d’Agatha Raisin ne manque pas de piquant : une businesswoman qui, après avoir choisi la retraite anticipée, s’ennuie ferme… Sauf qu’elle n’a pas son pareil pour déceler une mort suspecte derrière quelque accident anodin. Enquêtrice amatrice, son courage n’a d’égal que son franc-parler. Dans la série écrite par Julia Chapman, Les détectives du Yorkshire, le tandem (malgré eux) de détectives se compose de Samson et Delilah, référence biblique s’il en est. Les deux jeunes gens, à couteaux tirés, collaborent bon gré mal gré pour résoudre des cas criminels dans leur région.
Bien des points communs…
Le premier point commun d’Agatha Raisin et des détectives du Yorkshire, c’est d’abord leur nationalité, bien évidemment. Les deux séries se passent loin de Londres, et loin des grandes villes en général, mais toujours en Angleterre. Pour la quinquagénaire, le décor varie selon les épisodes, mais la région des Cotswolds est souvent le théâtre de ses enquêtes. Quant à Samson et Delilah, ils vivent et travaillent dans une petite ville du Yorkshire, comme le nom de la série le laissait deviner. On apprécie ces enquêtes « au grand air », qui donnent à découvrir différentes régions d’Angleterre. Loin des « polars des villes », les gens de la campagne sont souvent les principaux protagonistes. Au fur et à mesure des enquêtes, les justiciers prennent du galon : dans les premiers épisodes, ils sont débutants, balbutiants, et peu à peu leurs méthodes s’étoffent.
… Mais des séries pourtant si différentes !
Contrairement à Samson O’Brien, Agatha Raisin est une détective amatrice. Elle mène donc ses enquêtes comme bon lui semble, et bien souvent, tous les coups sont permis. Attention toutefois : dans le Tome 15 de ses enquêtes, Agatha décide de passer dans la catégorie des pros. Une décision qui ne restera pas sans conséquences, on l’imagine.
C’est surtout sur la tonalité générale que les séries sont si différentes. Côté Détectives du Yorkshire, on suit la psychologie des personnages, on est embarqué dans les histoires familiales ou amoureuses et le passé ne cesse de ressurgir. La petite ville du Yorkshire qui sert de cadre aux enquêtes permet ce va-et-vient permanent entre passé et présent puisque les personnages se connaissent littéralement depuis toujours. À l’inverse, les enquêtes d’Agatha Raisin sont contées sur un ton nettement plus badin, et les personnages sont généralement loufoques plus qu’ils ne sont émouvants. Assurément, M.C. Beaton manie l’humour à la perfection.
Le petit plus qui fait la différence
Malgré des cas criminels plutôt corsés, la facilité d’accès de la série Les détectives du Yorkshire est appréciable et convient tout à fait à un public adolescent.
Côté Agatha Raisin, le personnage de cette femme maligne à la mauvaise foi légendaire et aux méthodes délicieusement discutables est terriblement attachant et drôle.
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