Il y a 100 ans naissait l’une des figures les plus illustres du tango et plus largement de la musique argentine. En juin 1992 Astor Piazzolla s’envolait définitivement et laissait une œuvre colossale derrière lui. Ce musicien aux six décennies d’activité est à l’honneur chez plusieurs éditeurs, qui pour célébrer le centenaire de sa naissance, rééditent certains enregistrements phare du maestro. Hommage & petit tour d’horizon…
Il y a tout juste 100 ans, l’une des figures les plus illustres du tango et plus largement de la musique argentine voyait le jour dans la petite ville de Mar Del Plata. Ce musicien aux six décennies d’activité est à l’honneur chez plusieurs éditeurs, qui pour célébrer le centenaire de sa naissance, rééditent certains enregistrements phare du maestro. Hommage & petit tour d’horizon !
Tango héro…
C’est l’anniversaire d’une véritable légende argentine que l’on a célébré ce 11 mars 2021. Astor Piazzolla est un personnage indissociable de l’univers du Tango… Et peut-être plus largement de la musique populaire argentine du 20eme siècle. En juin 1992 Astor Piazzolla s’éteignait mais ce fils d’immigrés italien laissait en guise d’héritage, une œuvre colossale. Ses œuvres sont jouées dans le monde entier par une foule de musiciens, qu’importe la famille musicale à laquelle ils se rattachent. Du classique à la chanson, du jazz aux musiques de films ou à la musique contemporaine…Les partitions écrites par Piazzolla débordent les genres et les générations.
Ce sont peut etre les mots de son vieux camarade Gustavo Beytlemann qui résume à merveille l’empreinte de son talent :
Le Tango, cette musique marginale est devenue avec Piazzolla une musique centrale…Un geste et le type amène l’univers du tango terriblement loin…Et on a pas une seconde de doute que tout cela,c’ est bien du tango !
Tango mania…
Il y a pour les amateurs de ce genre musical, un Tango avant Piazzolla et un Tango après Piazzolla. C’est dire si ce virtuose du bandonéon fait office de curseur (comme de référence) sur le graphique musical de la plus célèbre des musiques argentine. Les 15 premières années de sa vie qu’il passa entre New York et Buenos Aires y sont probablement pour quelque chose dans la genèse de son immense œuvre. Un père mélomane qui au milieu de la dure réalité des ghettos new yorkais des années 30 lui fait découvrir Carlos Gardel, Julio de Caro tout comme le Jazz et la musique classique. Piazzolla, qui n’est alors qu’un adolescent en ce milieu des années 30 se fait la main sur un bandonéon chiné dans un bric-à-brac et va rapidement devenir assez agile avec l’instrument pour intégrer comme soliste, quelques orchestres à la réputation grandissante.
…Et Tango révolution !
De retour en Argentine, il devient l’élève d’Alberto Ginastera, grand compositeur classique, et planche déjà sur de nouvelles idées d’orchestrations. Des idées qui dès le départ, font jaser (voir jazzer, sans mauvais jeu de mot) l’univers très codifié des Orquestra typica de l’époque.
Il faudra attendre le début des années 50 et quelques allers retours entre Buenos Aires et Paris pour découvrir cette petite révolution électrique ou l’apport d’une guitare branchée sur ampli fait bondir, notement avec son Octeto electrico/Orquestra de cuerdas (2 bandonéons, 2 violons, contrebasse, piano, cello et guitare électrique). Tranchant radicalement avec l’architecture des orchestres habituels, Piazzolla est incompris, montré du doigt, moqués par ses homologues tangueiro… Et admiré d’une petite frange, qui, l’avenir le prouvera, ne fera que s’étoffer au fil du parcours mirobolant du maestro.
C’est depuis ce milieu des années 50, avec en filigrane le jazz, le classique, la musique contemporaine qu’Astor Piazzolla a tissé sa toile musicale. Une esthétique et une certaine approche de l’interprétation qui, sincérité artistique oblige, ne pourra satisfaire tout le monde. Il poursuit donc un chemin qu’on peut aussi croire en phase avec son temps, avec l’époque. Entouré de musiciens venus d’autres horizons que l’académique école du tango dit « classique », l’année 1977 et son passage par l’Olympia parisien (rééditée cette année pour l’occasion) surprend. Le groupe qui l’accomagne a tout du groupe de rock de l’époque. Postures, look et cheveux long compris…Et pourtant, l’essence du tango y est bien présente.
Les deux cents disques originaux, les trois cents œuvres et le millier d’enregistrement que notre homme a généré, laissent heureusement un large choix… En voici un, non exaustif evidement, mais qui résonne avec l’actualité lié a cet anniversaire.