Avec l’intelligence artificielle, faire son propre morceau sans avoir appris d’instruments est devenu possible. En effet, des plateformes comme Suno ou Udio permettent de s’initier à ces équivalents de ChatGPT pour la musique. De quoi concurrencer les compositeurs professionnels ? On vous dit tout.
Au début du mois d’août, Jul a surpris tout le monde avec le titre Toi et moi, extrait de son album D&P à vie. À peine dévoilé, le morceau a enflammé les réseaux sociaux. La raison ? Une voix méconnaissable, une rythmique qui évoque Kendji Girac, et une ambiance musicale bien loin de ce à quoi nous a habitué.es le rappeur marseillais. De quoi alimenter une question essentielle : et si l’IA pouvait se cacher derrière la création d’un tube (qui affole) ?
À l’instar des intelligences artificielles de type chatbot, les IA qui permettent de générer automatiquement une musique à partir d’un simple texte descriptif – comme « écris-moi une mélodie latino avec un tempo fort et une ambiance ensoleillée » – ont absorbé beaucoup de données, et « appris » à reconnaître les instruments, les climats et les types de voix de l’ensemble de la production musicale mondiale.
De cette façon, l’IA recombine les sons et les harmonies, réussissant à produire une chanson « neuve » en s’inspirant de titres existants qui appartiennent à la même catégorie, le tout rendu possible grâce aux « tags » présents dans les prompts : les mots-clés évoquent le tempo, l’instrumentation, l’ambiance et le style musical qui permettent à l’intelligence artificielle d’affiner le résultat final.
IA générative : comment créer son propre tube ?
Vous avez toujours rêvé de créer vos propres chansons, ou d’écrire des paroles pour la musique pop ? Désormais, aboutir à ce résultat est possible grâce aux plateformes spécifiques comme Suno ou Udio. L’inscription sur ce type de plateforme est gratuite et offre un accès aux fonctions basiques de générations musicales – les outils plus avancés étant payants.
Si vous avez déjà utilisé ChatGPT ou Le Chat de Mistral AI, l’interface vous paraîtra familière : un champ de texte vous demande d’entrer vos instructions sous la forme d’un prompt. Pour les amoureux des mots, une autre zone de l’écran vous permet d’ajouter vos propres paroles. Que ce soit sur Udio ou Suno, quelques secondes suffisent pour produire un extrait de 30 secondes, qu’il est ensuite possible d’affiner et/ou de remixer.

Comme évoqué précédemment, la manière de rédiger les prompts est cruciale pour que le fichier audio produit corresponde à ce que vous imaginiez. Il est par exemple conseillé d’indiquer plutôt des genres musicaux que des artistes (« rock 60s » plutôt que « rock façon Beatles »), et de donner à l’IA des instructions claires et pragmatiques côté rythme, mélodie (« triste », « joyeuse », « nostalgique », « enthousiaste ») et paroles (en insistant sur les registres de langage, l’humour, les techniques de rime).
De nombreux paramètres, donc, pour produire le tube de votre choix en quelques secondes, et éventuellement le retravailler avec l’aide de l’IA.
IA et musique : un avenir créatif ?
Dernièrement, une polémique a enflammé le Web, face aux chiffres d’écoute de The Velvet Sundown, groupe fictif dont la musique a été entièrement générée par IA. Dans un monde où la rémunération des artistes par les plateformes d’écoute est régulièrement critiquée, cette concurrence déloyale paraît quelque peu déplacée.
Pour autant, en dehors de l’IA générative, de nombreux algorithmes avancés aident les compositeurs dans leur tâche et démocratisent la création de musique. Que l’on pense aux modules audios qui transforment un vocal sifflé ou fredonné en piste midi – pouvant être joué par n’importe quel instrument sur Garage Band/Fruity Loops – ou aux nombreux effets de clonage vocal qui nourrissent les vidéastes TikTok dans leur facétie, les usages sont infinis : associée à un esprit créatif, l’intelligence artificielle se veut un outil pour accélérer le passage d’une idée à un morceau complet et abouti. À vos smartphones !
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