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Pourquoi le retour de Lindsay Lohan est réjouissant

05 août 2025
Par Coralie Lunetta
Pourquoi le retour de Lindsay Lohan est réjouissant
©Shutterstock

Elle a fait rêver les ados des années 2000, puis avait disparu des radars : Lindsay Lohan revient là où tout a commencé (ou presque) : dans la suite de « Freaky Friday ». Pourquoi ce come-back est-il si attendu ? Décryptage d’un retour qui dit beaucoup du cinéma, de la nostalgie… et d’une renaissance.

Quand elle échangeait de corps avec Jamie Lee Curtis en 2003 dans Freaky Friday : Dans la peau de ma mère, Lindsay Lohan n’avait que 17 ans, mais déjà tout d’une icône adolescente. Vingt ans plus tard, Disney relance la machine avec une suite très attendue, Freaky Friday 2. Et avec elle, une Lindsay Lohan retrouvée, émouvante, presque miraculeusement revenue sur le devant de la scène. Son retour dépasse de loin les enjeux du film lui-même : c’est une revanche, une résurrection, un effet miroir avec toute une génération.

Une étoile filante des années 2000

Révélée dans À nous quatre en 1998, comédie dans laquelle elle incarnait deux jumelles avec un naturel désarmant, Lindsay Lohan est devenue en quelques années une star Disney incontournable. Elle enchaîne avec Freaky Friday, Lolita malgré moi en 2004 – culte instantané, signé Tina Fey – et Lucky Girl (2006). À chaque fois, la jeune rouquine incarne des ados drôles, brillantes, parfois rebelles, toujours attachantes.

Mais cette célébrité trop précoce, les paparazzis et les dérapages médiatisés auront rapidement raison de cette trajectoire fulgurante. Arrestations, cure de désintox, procès : la Linsay Lohan star de comédies familiales laisse place à une figure tragique, engloutie par la machine hollywoodienne.

Freaky Friday 2 : un retour hautement symbolique

Ce n’est donc pas un hasard si c’est Freaky Friday qui marque le retour de l’actrice, aujourd’hui âgée de 39 ans. Le film d’origine, remake d’une comédie des années 1970, avait été un immense succès. Il symbolisait une époque, une esthétique Disney faite de bande-son pop-rock, d’humour tendre et de morale bon enfant. En 2025, le duo mère-fille formé avec Jamie Lee Curtis est reconvoqué pour une suite qui promet d’actualiser le propos… tout en jouant à fond la carte de la nostalgie.

Freaky Friday 2 : Encore dans la peau de ma mère : Photo Lindsay Lohan, Jamie Lee Curtis

Freaky Friday 2 : Encore dans la peau de ma mère : Jamie Lee Curtis, Lindsay Lohan
© Disney

Voir Lohan et Curtis réunies à l’écran, c’est raviver une alchimie rare, celle d’un tandem qui fonctionnait à merveille. Mais c’est aussi adresser un clin d’œil à toutes celles et ceux qui ont grandi avec elles. Disney le sait : les adultes d’aujourd’hui sont les enfants d’hier. Et ils ont une tendresse particulière pour ces visages qui ont accompagné leur adolescence.

Une rédemption médiatique bien orchestrée

Le come-back de Lindsay Lohan ne tient pas du miracle. Il est le fruit d’un lent travail de réhabilitation. Ces dernières années, l’actrice s’était installée à Dubaï, loin des flashs. Elle a lancé des projets, tenté des apparitions, joué dans des téléfilms et, en 2022, dans la comédie romantique Noël tombe à pic sur Netflix, avec Chord Overstreet. Un film sans prétention, mais qui marquait un cap : Lohan était prête à revenir.

Aujourd’hui, son image s’est apaisée. Elle incarne une femme qui a chuté, qui s’est relevée, qui n’a plus besoin de prouver qu’elle peut « rester sobre », mais plutôt qu’elle peut encore jouer, incarner, exister. Et si les studios parient sur elle, c’est parce qu’ils savent que ce retour suscite une émotion sincère, au-delà de son talent.

Hollywood et la machine à nostalgie

Dans un paysage cinématographique saturé de remakes, de suites et de reboots, Freaky Friday 2 coche toutes les cases. Mais au-delà du coup marketing, il y a ici quelque chose de plus intime : une volonté de réparer.

Hollywood adore les récits de rédemption, et le retour d’une actrice cabossée est toujours un bon scénario. À la manière de Ke Huy Quan dans Everything Everywhere All at Once, de Demi Moore dans The Substance, de Pamela Anderson dans The Last Showgirl ou de Brendan Fraser dans The Whale, Lindsay Lohan entre dans ce panthéon des come-back émouvants.

Ce phénomène touche aussi à une vérité générationnelle : les millenials, devenus parents, veulent montrer à leurs enfants « leurs » stars de jeunesse. Et les plateformes comme Disney+ l’ont bien compris. Freaky Friday 2 sera d’ailleurs diffusé en simultané sur grand écran et en streaming – preuve que cette sortie vise plusieurs publics à la fois.

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Lindsay Lohan : actrice ou symbole ?

L’enjeu n’est pas seulement de savoir si Lohan « joue bien » dans ce nouveau Freaky Friday. Son retour touche un nerf sensible : celui des trajectoires brisées, de la pression faite aux jeunes femmes dans l’industrie, du pouvoir de résilience. Ce qu’elle incarne, c’est moins la starlette d’hier que la femme d’aujourd’hui. Une actrice qui n’a pas toujours fait les bons choix, mais qui assume. Une figure publique qu’on a trop tôt jugée, puis oubliée.

Freaky Friday 2 : Encore dans la peau de ma mère : Photo Lindsay Lohan

Freaky Friday 2 : Encore dans la peau de ma mère : Lindsay Lohan
© Disney

À travers elle, c’est toute une génération d’ex-enfants stars qui ressurgit. On pense à Amanda Bynes, Macaulay Culkin, ou encore Britney Spears, tous victimes du même système. Voir Lohan debout, souriante, de retour dans le rôle qui l’avait consacrée, c’est donc aussi un acte politique : celui de ne pas enterrer trop vite ceux qu’on a adulés.

Avec Freaky Friday 2, Lindsay Lohan ne ressuscite pas seulement un personnage, mais une époque. Elle prouve qu’il est possible de revenir, sans cynisme ni ironie. Juste avec le bon rôle, le bon moment, la bonne équipe. Et si le film fonctionne, ce sera autant pour l’histoire qu’il raconte que pour celle, bien réelle, que porte son actrice principale.

Ce retour est attendu parce qu’il est rare. Inespéré, parce qu’il semblait impossible. Et précieux, parce qu’il nous rappelle que l’on peut toujours réécrire la suite. Même vingt ans plus tard.

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