Avec Houris, l’auteur traite aussi bien de la guerre d’indépendance que de la guerre civile des années 1990, à travers le personnage d’Aube.
Figurant dans la seconde sélection du Prix Goncourt 2024, Houris, le nouveau livre de l’auteur Kamel Daoud, a fait sensation lors de la rentrée littéraire.
Dans ce nouveau roman paru aux éditions Gallimard le 15 août 2024, l’auteur y aborde l’histoire de l’Algérie, à travers le regard d’une jeune femme enceinte, Aube, qui questionne autant la guerre d’indépendance — qu’elle n’a pas connue — que la guerre civile des années 1990, malgré l’interdiction prônée par le pays d’en parler. Muette suite aux conséquences du conflit, elle livre son témoignage à l’enfant qu’elle porte, tout en retournant dans son village natal. Faisant face aux traumatismes, aux morts et aux nombreuses interrogations, Aube tente de se reconstruire, et avec elle, Kamel Daoud traite de toute la reconstruction d’un pays.
Houris, en plus d’être en compétition pour le Prix Goncourt, est en lice pour le Prix Goncourt des lycéens.
Journaliste et auteur engagé
Journaliste de profession, Kamel Daoud rejoint la rédaction du Quotidien d’Oran en 1994 avant d’en devenir rédacteur en chef. N’hésitant pas à partager ses avis tranchés sur l’Islam et sur le rapport aux femmes de la religion (qu’il critique sans réserve), il est ciblé par une fatwa (une condamnation à mort par un islamiste religieux), et débute sa carrière d’écrivain à partir des années 2000 avec la publication en Algérie de plusieurs recueils de nouvelles.
Dans son œuvre, Kamel Daoud traite de l’Algérie et de l’Islam, mettant en perspective ces thèmes avec des considérations sociales, culturelles et politiques. En 2019, Kamel Daoud fait partie d’une exposition conjointe avec le photographe Raymond Depardon, qui met en scène ses clichés au regard des textes de l’écrivain.
Houris est ainsi le troisième roman de Kamel Daoud. En 2013, il signe un premier livre plébiscité, Meursault, contre-enquête aux éditions Gallimard et obtient le Prix Goncourt du premier roman, le Prix François-Mauriac de la région Aquitaine 2014 et le Prix des cinq continents de la Francophonie 2014. Inspiré de L’Étranger d’Albert Camus, il prend la voix du frère de « l’Arabe » tué par Meursault dans le roman de Camus et offre un autre regard sur ce classique de la littérature.
Il poursuit son travail de romancier avec Zabor ou les Psaumes (Actes Sud), et reçoit le Prix Méditerranée 2018 pour ce livre s’intéressant à la force des mots et des récits.
