Cette année, nous fêtons les 130 ans d’une salle mythique de Paris : l’Olympia. A l’occasion de cet anniversaire spécial, nous avons recueilli les témoignages de l’équipe des conseils Fnac qui nous partagent leur plus beau souvenir lié à ce lieu.
L’Olympia fête ses 130 ans !
Pour célébrer les 130 ans de l’Olympia, la salle voit les choses en grand. En premier lieu, elle a décidé de se doter d’un univers graphique spécial anniversaire. Ainsi, on retrouvera des animaux colorés, légendaires et enchanteurs imaginés par l’artiste Hugo Ramirez au fil des événements ou dans le merchandising collector. Ces « Bêtes de scène » célèbrent la jeunesse artistique, la force créatrice, la diversité et l’alchimie entre la scène et les spectateurs.
Disponible dès aujourd’hui, l’ouvrage L’Olympia, Scène de légendes revient sur les moments forts de son histoire avec des témoignages des artistes, des producteurs et de spectateurs. Et on pourra également découvrir très bientôt sur Canal+ le documentaire « Olympia, du rêve à la scène ».
Les meilleurs concerts à L’Olympia : témoignages
Chaque année, plus de 280 spectacles se déroulent sur la scène de l’Olympia et tous les soirs de shows, la magie s’opère. Milan, Christophe, Alexia, Gaël, Manue et moi-même sommes revenus sur nos concerts les plus mémorables à l’Olympia.
Nina Simone – 10 avril 1990
Comment expliquer en quelques lignes l’expérience que ce fut de voir Nina Simone dans ce temple de la musique ? Avant d’assister à ce concert, j’avais une profonde admiration pour l’artiste qu’elle était, même si je ne connaissais pas l’intégralité de son œuvre. Ce soir-là, j’ai vu et entendu chanter une femme qui portait dans sa voix et à travers les notes de son piano toute la souffrance du peuple noir américain. J’ai vu une artiste passionnée avec l’envie d’emporter le public. Il y avait, dans ce set impeccable, toute la force, la rage et la mélancolie de celle qui a combattu avec ses mots, son piano l’injustice, le racisme, la misogynie… Il y avait chez cette femme une grande classe, une stature. Un grand moment pour moi.
Lynda Lemay – avril 2000
J’aime énorme cette salle et j’ai eu des dizaines d’occasions d’y découvrir le meilleur de la musique live, de Deep Purple à Beth Hart. Mon souvenir le plus marquant est sans doute un concert de Lynda Lemay, au début des années 2000. Ce jour-là, par hasard, mon père et ma mère étaient dans la salle. J’ai pu partager ce moment avec eux, que je n’avais jamais vus ensemble auparavant. A la faveur de ce moment rare pour moi, les chansons de l’artiste ont semblé encore plus émouvantes, si c’est possible. Intimiste et chaleureuse, l’Olympia était l’écrin parfait pour accueillir l’humour, la générosité et les textes de Lynda Lemay qui s’installait dans ce lieu pour la première fois ou presque. Depuis, je crois qu’elle y a offert plus de 60 concerts.
Salif Keita – 23 mai 2006
La scène de l’Olympia semblait soudainement plus grande et en même temps plus intimiste. L’éclairage y était probablement pour beaucoup. Cela n’empêcha en rien le maître malien de transformer la mythique salle en haut lieu de fête africaine. Ils étaient neuf sur scène, il me semble, voire plus. Percussions, oud, violon, guitare… Et une alternance magique entre blues et titres aux rythmiques endiablées. Ce jour-là, Salif Keita offrit un concert magique, mystique et festif à son public dans ce haut lieu parisien à la renommée internationale. Moi, passionné de world music et de mixité, j’en sortis ému et secoué. C’était en 2006 au 28 boulevard des Capucines.
Sufjan Stevens – 9 mai 2011
Quand il s’agit d’évoquer les concerts à l’Olympia, malgré plusieurs dizaines d’excellents souvenirs dans l’enceinte mythique (The Hives il y a peu, The White Stripes back in the days, Sigur Ros, etc.), une évidence s’impose immédiatement à moi : Sufjan Stevens, tournée The Age Of Adz en ce jour de gloire du 9 mai 2011.
L’attente était fébrile, ce qui ne peut qu’être mauvais signe : quand on attend trop quelque chose, on est quasi obligatoirement déçu. Sauf que, sur ce coup, non… La messe commença par une version acoustique puis vite grandiose de la chanson plutôt sobre Seven Swans, sans préavis mais avec des ailes se déployant dans le dos de M. Stevens. Un Sufjan d’excellente humeur prit alors le temps de se présenter (…) avant d’annoncer une grande fête pour la suite du concert ! Ce qui fut le cas au-delà des mots. Tout l’Olympia dansait et ce, dès le morceau suivant Too Much, jusqu’au final en apothéose avec, bien sûr, Chicago en clôture. Il y eu même des ballons lâchés sur le public… Du grand n’importe quoi, de la joie sur les visages de 2000 personnes pendant deux heures. Inoubliable.
Vincent Delerm – 16 avril 2013
Mon concert le plus mémorable à l’Olympia est très certainement celui de Vincent Delerm, que j’ai eu la chance de voir en 2013. Pas forcément fan du bonhomme depuis ses débuts, je l’ai découvert sur scène à l’Olympia à reculons, sous la pression d’un ami qui avait adoré son album concept Les Amants Parallèles. Et quelle fut ma surprise ! Ce projet a été pensé par Delerm autant pour l’histoire qu’il voulait raconter en musique (celle d’un couple, de sa rencontre à sa vie commune, en nous chantant leurs joies et leurs difficultés) que sur scène. Le chanteur a su créer une ambiance intimiste, feutrée et chaleureuse. J’ai rapidement oublié que je me trouvais à un concert mais plutôt eu l’impression d’assister à un spectacle à mi-chemin entre un film, un récital de piano, une lecture de poésie et un one-man show. Un vrai régal, qui prouve que l’Olympia est une salle unique capable de se prêter autant à des concerts déchaînés qu’à des moments de douceur musicale comme celui que Vincent Delerm nous a offert ce soir-là.
Tiakola – 12 mars 2023
L’Olympia de Tiakola était un événement que j’attendais avec impatience, après avoir été conquise par sa Cigale quelques mois auparavant. Après une première partie (dj set rap) qui a parfaitement échauffé le public, place au prince de la mélo accompagné de ses musiciens. Grande surprise : il est entré sur scène avec un morceau inédit qui a séduit la salle comble. Pendant plus de 2 heures, l’artiste a interprété sans relâche les titres de son seul album au compteur, Mélo. Tiakola allait au plus près de son public. Tout le monde connaissait les sons par cœur. Une ribambelle d’invités s’est présentée à nous pour partager des titres et plusieurs de mes artistes préférés ont brillé sur la scène de l’Olympia : Ronisia, Niska, Gazo, Rsko, Dadju… Nous avons également eu un petit retour dans le passé avec la venue des membres de 4KEUS, avec qui Tiakola a débuté. Pendant quelques chansons, le groupe s’est réuni pour nous rappeler de beaux souvenirs. On a apprécié également le moment émouvant durant lequel les parents de Tiakola lui ont apporté son double disque de platine. Je m’attendais à un Olympia mémorable et ce fut le cas.