En 2000, à la sortie de cet album, l’oranais Etienne Daho a déjà une belle carrière de 16 années derrière lui et quelques classiques à son actif. Week-end à Rome, Epaule Tattoo, Tomber Pour La France, Duel Au Soleil, Bleu Comme Toi, Des Heures Indoues, Comme Un Igloo sont dans le cœur et l’esprit de nombreux français.
Corps Et Armes
2000, nouveau siècle, autre millénaire et l’artiste se livre corps et armes pour ses 43 ans. Un album qui force le respect lui permettant d’entrer dans le 21eme siècle avec brio. Corps Et Armes conserve tous les ingrédients qui ont fait son succès. Le style Daho est là mais tout est supérieur. Tour de force ! Enregistré entre le studio Plus XXX, le Abbey Road de Londres et Axis aux USA, les onze chansons sont concoctées avec David Munday, Gavin Skinner, Helen Turner, Francois Ruffelle et Vanessa Daou.
Textes
L’artiste se livre comme jamais. Son amour pour Paris, ses blessures, l’espoir, la souffrance, la recherche de la perfection, la solitude, Etienne Daho se met à nu pour que vive la flamme et pour prendre à nouveau feu avec son public. Les phrases du type je ne crains pas le mal et me méfie du bien, Tu ouvres la cage ou surprotégé je m’étais à double tour enfermé, En moi le sage et le fou, apprendre à ne plus vivre seul, Daho soude des liens indélébiles avec son public, liens pourtant déjà très puissants. Un chef d’œuvre ici, le genre de titre inoubliable associé immédiatement à son nom, d’une beauté renversante : Ouverture. Section de cordes bristolienne, arrangements de Wil Malone et ce texte quasi mystique qui parle au for intérieur. Ce n’est pas le hasard, c’est notre rendez-vous, pas une coïncidence…L’homme apprécie Massive Attack et ça s’entend.
Musiques
Elles sont aussi variées que les lieux d’enregistrement et que les thèmes abordés. Guitare acoustique, claviers et mélodie touchante sur Mémoire Vive, rythmique urbaine, groovy et mélodie symphonique sur la Nage Indienne, piano londonien « à la Beatles » et influences rock anglais sur Le Brasier, cordes qui rappellent vite le travail de Craig Armstrong sur Unfinished Sympathy en 1991 ou de Neneh Cherry sur Woman quatre ans plus tôt sur le somptueux Ouverture. Bref ! un album qui colle parfaitement à son époque avec la touche Daho en plus. Ainsi naissent les classiques.
Le personnel
Parfois, souvent, les albums exceptionnels passent par une alchimie un peu mystique entre les différents intervenants. C’est le cas ici. Wil Malone est à la direction d’orchestre, aux arrangements. Wil Malone, c’est les arrangements des cordes sur Blue Lines de Massive Attack (1991), sur US de Peter Gabriel en 1992, sur Songs of faith and devotion des Depeche Mode en 1993, sur Man de Neneh Cherry en 1996…Excusez du peu ! et la liste est très loin d’être exhaustive. Également sur l’album, à la composition, Vanessa Daou. Au moment de l’enregistrement, elle a quatre albums solo à son actif dont l’excellent Zipless de 1995. David Munday, compositeur pour Tina Turner, Kim Wilde, Sinead O’Connor ou Florent Pagny est de la partie. On lui doit Mémoire Vive et Corps et Armes, entre autres. Helene Turner, fidèle de Daho depuis les Vies Martiennes et qui a aussi accompagné Style Council, Lio ou Paul Weller participe à la composition, sur le Brasier, notamment. Alchimie on vous dit.