Le dernier film de Damien Chazelle éclate toutes les convenances. Un film gigantesque qui déstabilise dès la délirante scène d’ouverture. Du grand, du très grand cinéma à la hauteur de la place tenue par le 7ème art dans l’histoire.
Les acteurs
Oui, Babylon est un film ambitieux, voire excessif. Le long métrage retrace la grandeur et la chute du cinéma muet. On y suit le parcours de quelques personnages dans une époque décadente et dépravée, dans le Hollywood des débuts du 20ème siècle. Les acteurs incarnent des personnages ayant existés tels Clara Bow pour Margot Robbie ou John Gilbert pour Brad Pitt. Le mexicain Diego Calva est impressionnant dans le rôle de Manny Torres, un ambitieux qui rêve de réussite à Hollywood. Pour une révélation, ç’en est une ! Quant à Tobey Maguire (coproducteur du projet), il incarne le plus dépravé des personnages. On oublierait presque Spiderman…En fait, on l’oublie tellement il est méconnaissable dans ce rôle.
Décors, lumière, costumes
Si les prestations des acteurs sont fortes, les décors et autres reconstitutions historiques sont juste hallucinants. Un niveau de créativité et de compétences techniques absolument renversants. Tout est précis, soigné, fabuleux et d’une grande modernité malgré un retour en arrière d’un siècle. Un vrai tour de force faisant oublier les 3 heures du film.
Musique maestro !
Le génie de Justin Hurwitz, on en parle ? Disons juste que cette belle complicité réalisateur-compositeur s’inscrit dans les pas des plus grands duos du genre. Spielberg avait John Williams, pour Nolan c’est Hans Zimmer. Il semble bien que Chazelle soit parti pour rester fidèle à Hurwitz dont la complicité est proche de la perfection. Complicité essentielle pour marquer l’histoire et imprégner de grandes images dans la mémoire collective. C’est le cas ici. Ça l’était déjà dans Lala land…
Cinéma avec un grand C
En fait, Babylon correspond à l’image de l’époque qu’il traite. Dans toute fête, il y a l’euphorie, parfois la perte de soi, puis vient la chute, le réveil et souvent la tristesse, la mélancolie, le dur retour à la réalité. Chazelle montre avec brio le passage du statut de star au néant de l’oubli. L’illusion d’être tout pour n’être plus rien ensuite. Ce passage vécu par certains acteurs du muet avec l’arrivée du son. Ce passage que Brad Pitt incarne avec un génie qui force le respect. Oui, Babylon est un grand film, digne du cinéma avec un grand C. À n’en pas douter, les Oscars seront nombreux…
—
Retrouvez la critique du film Babylon : il était une fois à « Foliewood »
