Pétillante, spontanée et talentueuse, Ambre a seulement 22 ans et a déjà tout d’une grande artiste. Nous l’avons rencontrée à l’occasion de la sortie de son premier album Seul.e.s Ensemble, le 27 janvier.
Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
Depuis toute petite je chante, mais ce n’était pas quelque chose de sérieux pour moi, et il y a 4 ans j’ai posté des vidéos de reprises de pop, rap et variété.. Ma première cover était une chanson d’Amy Winehouse que j’ai postée sur mon compte Instagram, puis j’ai écrit mes propres chansons. Par la suite, j’ai rencontré mon manager et en 2020, j’ai signé chez Panenka music. De fil en aiguille, j’ai sorti une chanson, j’ai continué à faire du piano-voix, j’ai commencé à comprendre que ça pouvait être possible, mais c’est venu paliers par paliers. J’ai sorti 2 EP, un EP en 2021, Flashback et un en 2022, Reflets et voilà mon premier album Seul.e.s ensemble qui sort fin janvier.
Tu consacres dans ta musique une place importante au piano-voix, tu as appris le piano toute seule ?
Il y avait un piano chez mes parents, j’ai commencé à regarder des tutos sur Youtube, les notes défilaient sur l’écran. J’écrivais au feutre velleda sur un vrai piano, je commençais à abimer le piano donc j’ai arrêté (rires). Je suis donc passée aux gommettes pour me repérer. J’ai appris au fur et à mesure, j’avais une bonne logique puis après je me suis fiée à mon oreille, j’ai la chance d’avoir une bonne oreille musicale. J’ai commencé à faire tout ça en autodidacte et maintenant je compose mes propres chansons au piano.
Quelle est la première chanson que tu as composée au piano ?
Alors, c’était pendant le premier confinement, pendant les premiers jours, je prenais ça très à coeur et j’avais écrit une chanson sur le Covid-19. J’assume beaucoup moins cette chanson maintenant mais c’est la première chanson que j’ai composée. C’est une chanson que j’ai archivée et j’espère qu’elle n’existe nulle part ailleurs (rires).
Après 2 EP, tu sautes enfin le grand pas en proposant ton premier album, comment te sens-tu à quelques jours de la sortie ?
Pour le moment je ne stresse pas trop. Je pense que je ne réalise pas encore mais j’ai tellement hâte de la sortie. Je suis pressée d’avoir le retour des auditeurs et auditrices. J’ai hâte que le public découvre ce qui se trame depuis un an et découvre mes chansons. J’ai envie que le public découvre une nouvelle facette de moi. Je pense que le moment où je vais être le plus stressé, ce sera jeudi 26 janvier à 23H59, 1 minute avant la sortie.
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Tu appréhendes les retours sur ton premier album ?
Je ne m’attends à rien parce que justement, quand j’ai sorti les 2 premiers EP, je m’attendais trop à quelque chose. Maintenant il faut juste avoir confiance et savoir lâcher prise, parce que sinon je suis déçue et ce n’est pas la meilleure des choses. Si ça marche c’est cool mais si ça ne marche pas, c’est un échec qui va me faire évoluer.
Ton album s’appelle Seul.e.s ensemble, pourquoi avoir choisi ce titre ?
Depuis 4 ans, je partage mes chansons, mes covers, ma voix sur les réseaux sociaux à des milliers de personnes, même des millions sur Tik Tok, mais moi je suis un peu seule du côté de mon écran. On est donc seule à la fois mais on est toutes et tous ensemble. Seul.e.s Ensembles, c’est également un des sons de l’album donc l’idée est partie de là. Dans tous les morceaux de l’album, il y a une notion d’être seul.e.s ensemble.
D’ailleurs le titre est écrit de manière inclusive, c’est un moyen pour que tout le monde se sente concerné par ton album ?
J’ai choisi d’écrire mon titre de manière inclusive car c’est super important pour moi de parler de manière inclusive. J’essaye de le faire aussi à l’oral même si c’est plus compliqué et à l’écrit, je le fais au maximum et ça vient naturellement. C’était évident de l’écrire comme ça pour moi.
Tu as passé énormément de temps en studio pour concevoir ce premier album, est ce que c’était dur de sélectionner ces 15 titres ou tu étais sûre de toi depuis le début ?
On avait un temps assez limité pour faire l’album et on voulait déclencher les choses rapidement tout en prenant le temps de bien faire. Je suis arrivé avec Jeoffrey Dandy, Nicolas Foé et Valentin Marceau qui sont mes 3 réals et c’était assez fluide. On travaillait ensemble que depuis quelques sessions donc on se ne connaissait pas encore très bien, Nicolas m’a lancée sur des pistes et comme je me confie facilement à des personnes de confiance, ça m’a beaucoup aidé. Dans l’art, c’est important de se confier et d’être intime. On est obligé d’être proche des gens, de capter la vibe de la personne et de créer un lien.
Les morceaux se sont donc rapidement mis dans la tracklist. Sur six mois de travail, à chaque session de studio, on gardait à peu près le morceau. J’ai enregistré 25 chansons et j’en ai gardé 15. C’était facile de choisir la tracklist finale car c’était évident et dès qu’on allait sur un mauvais terrain, on enclenchait directement sur autre chose.
J’aurais peut-être voulu laisser deux, trois morceaux que je n’ai pas gardés dans l’album mais avec du recul, je comprends maintenant pourquoi on les a pas laissés même si c’est dur de s’en séparer car j’aurais aimé les faire écouter à mon public. Il y a une question de cohérence, de direction artistique et parfois quand tu es artiste, tu n’as pas le recul nécessaire pour t’en rendre compte.
Tu parles des thématiques qui sont assez inspirantes : ton indépendance, le fait d’aller réaliser tes rêves à Paris, tes histoires d’amour… Tu arrives à te livrer davantage que dans tes projets précédents ?
Alors je n’ai pas l’impression de me livrer plus ou moins mais je me livre différemment, j’ose aborder des thèmes différents. De base, je me livre assez facilement même s’il y a une limite que je me suis fixée que je ne dépasse pas pour me protéger. C’était pour moi important de me livrer pour toucher un maximum d’auditeurs et auditrices. J’essaye d’être proche d’eux et d’elles pour que tout le monde puisse s’identifier à moi à travers ma musique.
Quelles ont été tes inspirations pour cet album ?
J’ai un exemple précis qui me vient en tête, pour le titre Seul.e.s ensemble, (c’est un des premiers que j’ai fait dans mon album,) mon manager Jérôme m’envoie une chanson qu’on va prendre en référence pour la session studio du lendemain. Cette chanson, c’était un son de 6LACK qui s’appelle Switch et qui commence vraiment pareil que Seul.e.s ensemble dans la rythmique. Les personnes qui connaissent le son vont sûrement capter la référence. 6LACK est un artiste qui m’a inspirée parce que je l’ai découvert quand je commençais l’album donc j’écoutais pas mal ces titres.
Ensuite, pour mes autres inspirations, j’écoute tellement de trucs différents et qui n’ont rien à voir avec ce que je fais. Par exemple, je n’écoute quasi pas de pop, un peu de pop des States et encore… Je m’inspire de moi, de ce que je vis et plus tard, je m’inspirerai de ce que les autres vivent.
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Quel est ton titre préféré dans l’album ?
J’ai jamais réussi à répondre à cette question mais j’aurais envie de dire Prouver parce que pour moi c’est le sujet le plus touchy de l’album, c’est le son où je parle mal de moi mais de façon bienveillante. Je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de chansons qui parlent de ce sujet alors que tout le monde veut prouver d’une manière ou d’une autre. Pour moi c’est très handicapant de vouloir toujours tout prouver, à force de trop vouloir montrer des choses, je suis plus trop moi-même. C’est un cercle vicieux et j’avais vraiment envie de parler de ça, c’est devenu mon sujet préféré. Si je pouvais faire d’autres chansons sur ce sujet et en développer encore plus, je le ferais. Et musicalement parlant, c’est le morceau Toujours pas assez, mon préféré. C’est vraiment ma grosse prise risque dans cet album et je conseille à tout le monde de l’écouter vraiment jusqu’au bout. C’est un titre assez expérimental qui se détache de mon album.
Dans cet album, il n’y aucun featuring, peux-tu nous expliquer ce choix ?
J’avais besoin de me concentrer sur moi et de ne pas m’éparpiller. Je n’ai jamais fait de featuring sauf avec ma petite soeur et je ne me sentais pas à l’aise de collaborer avec d’autres artistes maintenant. J’avais besoin de me concentrer sur mon identité. Le premier album c’est quelque chose de très symbolique. Je balance tout ce que j’ai dans mes tripes, et je veux montrer ma vraie couleur musicale. Je souhaite être bien identifiée avant d’aller chercher d’autres univers. C’est une pression supplémentaire de demander des featurings, j’ai peur de ne pas être assez légitime, je ne sais pas comment les autres artistes me perçoivent, c’est terrible… Je ne sais pas si c’est le syndrome de l’imposteur… Et puis pour collaborer avec une personne, il faut déjà créer une sorte de lien, parce que quand tu vas avec une personne en studio que tu ne connais pas, il y a une sensation de quelque chose de moins naturel. Après ça viendra avec le temps et j’aimerais collaborer avec des artistes avec lesquels on ne m’attend pas du tout.
Quels sont les artistes avec qui tu rêverais de collaborer ?
Pour les artistes internationaux, je dirais 6LACK et Rihanna. En France, j’écoute beaucoup de rap donc je dirais Rouhnaa parce que c’est l’un des artistes que je l’ai plus écouté cette année mais je ne me sens pas encore assez mature pour faire une collaboration avec lui. Après je trouverais ça dingue de collaborer avec JUL et j’aimerais bien Aya Nakamura aussi même si je ne sais pas trop ce qu’on pourrait faire. Dans un autre style, je dirais Pomme, on a des voix douces toutes les deux donc ça se mélangerait super bien et elle est tellement juste dans ses notes et dans ses mots, ca me parlerait beaucoup.
Tu as annoncé ton premier concert au Hasard Ludique, le 16 février, as-tu hâte de rencontrer ton public ?
J’ai hâte et j’appréhende de rencontrer mon public. J’ai tellement envie d’être présente pour eux et de leur donner toute mon attention parce que ça va vraiment être ma première réelle expérience. C’est mon premier vrai concert, j’ai fait une première partie l’année dernière d’Ajar mais ce n’est pas la même expérience. J’ai hâte de chanter les chansons de mon album. Ce que j’appréhende également, c’est ma performance. Qu’est-ce que je fais de mes bras ? Qu’est-ce que je fais de mes jambes ? Comment je me place ? C’est du stress mais je vais kiffer mon moment. J’ai vraiment envie que ça se passe bien et de prendre du plaisir, le cadre est cool, les personnes qui me suivent sont cool. Voilà tout va être cool !