C’est indéniable, Souad Massi a marqué les années 2000 en l’espace de deux albums : Raoui (2001) et Deb (2003). Depuis, la chanteuse, compositrice et guitariste a signé cinq albums studios, et mène une carrière marquée par une fidélité sans failles à ses valeurs. À 51 ans, elle nous revient avec Sequana, un album d’espoir. Une œuvre différente des précédentes par ses influences musicales mais toujours aussi révoltée et engagée par les textes.
Une artiste engagée
Souad Massi avait déjà abordé le flamenco avec son premier groupe, le heavy-metal avec le deuxième (Atakor). Puis folk et pop s’étaient invitées dans sa musique davantage enracinée dans ses origines algériennes. Depuis toujours, son engagement politique est viscéral. Il lui vaudra d’être la cible des intégristes religieux de son pays. Elle sera plusieurs fois menacée de mort.
Le temps pour allié
Vingt ans se sont écoulés depuis Deb. Les traces du temps sont là mais la voix, plus grave, est toujours au service de l’indignation. La forme reste élégante, délicate et belle. Le fond poétique, engagé et touchant grâce à une plume acérée. Une folk dans la plus pure tradition des grands « songwriters » américains des années 1960. Mélancolique mais aussi joyeuse et légère comme sur Une Seule Etoile. Un invité de marque ici en la personne de Piers Faccini. Ce londonien n’a jamais caché son penchant pour la folk, le blues et les cultures africaines. En 2021, son Shapes Of The Fall baignait dans la culture d’Afrique Du Nord. L’album contenait les sublimes Dunya et All Aboard. Une association logique donc pour un très réussi Mirage.
L’espoir
Avec Sequana, Souad Massi confirme en l’espace de onze titres les raisons de sa longévité. Un album d’espoir, une quête de miracles comme savait les accomplir la déesse Sequana. D’utilité publique.
Souad Massi, Sequana en CD et vinyle édition limitée Fnac, sortie le 14 octobre.