Disponible depuis le 19 juillet 2022, As Dusk Falls est un roman vidéoludique développé par Interior/Night, accessible sur Xbox One, Xbox Series et PC, et bien sûr depuis le Game Pass. Nous avons eu la chance de le tester sur PC.
Le test Fnac.com
On a testé pour vous As Dusk Falls sur PC
Parmi tous les avantages du Game Pass, celui de pouvoir tester n’importe quel style de jeu est probablement l’un des plus réjouissants. Disponible depuis le 19 juillet 2022, As Dusk Falls est un roman vidéoludique développé par Interior/Night, accessible sur Xbox One, Xbox Series et PC, et bien sûr depuis le Game Pass. Nous avons eu la chance de le tester sur PC.
Route 66 et prise d’otages
Si vous vous intéressez à As Dusk Falls, c’est probablement en premier lieu grâce à sa direction artistique atypique, qui retient l’attention. Et comme ses graphismes, son concept est tout aussi original, même si les jeux narratifs sont de plus en plus présents dans le paysage de notre média. On pense tout de suite à la série Life is Strange, ou aux productions de Quantic Dream. Ça tombe bien, la directrice du studio Interior/Night n’est autre que Caroline Marchal, qui a passé plus d’une dizaine d’années chez Quantic Dream. Un gage de confiance avant de s’embarquer dans l’aventure, qui commence sur la route.
Une famille tout ce qu’il y a de plus classique, composée d’une femme et de son mari, d’une petite fille et d’un grand-père, traverse les Etats-Unis pour se rendre à Saint-Louis dans le Missouri depuis la Californie. Si l’on comprend rapidement que tout ce petit monde n’est pas au même niveau d’enthousiasme sur le sujet, c’est un nouveau départ pour une petite troupe qui semble en avoir besoin. Mais à peine la Californie derrière eux, ils s’arrêtent pour passer la nuit dans un motel de l’Arizona.
Manque de pot, c’est aussi le motel choisi par trois jeunes délinquants, dont le cambriolage chez le shérif du coin a mal tourné. Ils s’y réfugient, et prennent en otage ses uniques clients – notre famille en road trip – et sa gérante accompagnée d’un bricoleur local. Un huis clos qui sera le théâtre des premiers chapitres (6 chapitres en tout). Mais un tel événement laisse bien entendu des traces, et toute l’intelligence de As Dusk Falls est d’explorer ses dernières, en poussant son récit dans le futur et notamment celui de Zoe, la petite fille.
Au sein même d’un chapitre, la narration s’égare dans des flashbacks, pour nous en apprendre plus sur la personnalité des différents personnages. Et si certains n’arrivent pas toujours au bon moment, et viennent un peu casser une tension si habilement établie, la plupart d’entre eux seront de bonnes respirations, et ne seront pas dénués d’intérêt. Mais malgré ces multiples sauts dans le temps, la narration parvient tout au long de l’aventure à nous tenir en haleine, bien aidée par un jeu d’acteur irréprochable.
Si vous êtes à l’aise avec l’anglais, on vous conseille d’ailleurs la version originale, même si la version française est également très bonne. Le casting est très réussi et les dialogues parviennent à s’extraire des clichés que peuvent représenter les personnages. A l’exception de la petite Zoe dans les premiers épisodes, mais il faut reconnaitre qu’il n’est jamais évident d’écrire des dialogues pour une enfant si jeune.
Dans l’ensemble, le scénario est suffisamment bien ficelé pour créer de vrais moments de tension, qui nous obligent à nous mettre dans la peau des personnages avant de faire le moindre choix. Un sentiment d’immersion indispensable dans un jeu qui ouvre encore un peu plus la frontière entre la série TV, le jeu vidéo, et le roman.
Chacun sa route, chacun son chemin
Contrairement aux formules auxquelles ont est peut-être plus habitué, comme Life is Strange ou encore Detroit Become Human, As Dusk Falls ne vous permettra jamais de vous balader avec un personnage. L’exploration n’est d’ailleurs jamais au rendez-vous, à l’exception des phases de Point’n’Click durant lesquelles il faudra effectuer différentes actions en cliquant sur plusieurs objets d’une pièce par exemple.
Le cœur du gameplay reste bien sûr les choix auxquels vous serez confrontés. Ils auront une influence majeure sur la suite de l’histoire, et vous permettront d’accéder à différents pans de la même histoire. D’ailleurs, comme souvent dans le genre, vous pourrez faire le point, à la fin de chaque chapitre, pour découvrir le chemin que vous avez choisi, et surtout, ceux à côté desquels vous êtes passés. Et si l’un des chemins narratifs vous intrigue, vous avez toujours la possibilité de reprendre votre aventure à partir d’un moment précis, afin de faire le bon choix pour y accéder.
Autre point intéressant à la fin d’un chapitre, vous aurez accès aux statistiques des choix des autres joueuses et joueurs. L’occasion de vérifier si vous êtes définitivement bizarre ou si vous choisissez la plupart du temps la même option que tout le monde. D’ailleurs, pour rester dans le thème de la psychanalyse, le jeu définira toujours votre profil après chaque chapitre, en vous attribuant un style de jeu, une valeur morale, et un trait de caractère. L’occasion de découvrir que votre serviteur est un parfait compagnon de prise d’otages.
Le rythme avec lequel s’enchaînent les phases de déroulement de l’histoire et les choix est vraiment bon, d’autant que ces derniers sont plutôt variés : certains seront purement manichéens, quand d’autres seront plus subtils et demandent plus de réflexion. Cette réflexion peut d’ailleurs être utile, puisque les développeurs ont eu l’excellente idée de faire apparaître, de temps en temps et si vous ne choisissez pas une option dans les premières secondes, une option supplémentaire. Un très bon point qui rajoute un vrai intérêt au gameplay tout au long de l’aventure.
En dehors des choix et des phases de Point’n’Click, des QTE (Quick Time Events) viendront ajouter du dynamisme dans les moments clefs de certaines scènes. Il faudra appuyer frénétiquement sur une touche, donner un coup de joystick ou simplement appuyer au bon moment pour que l’action se déroule comme prévu à l’écran. Afin de rendre le jeu le plus accessible possible, il est possible d’augmenter le temps imparti pour exécuter les QTE. De quoi permettre à tout le monde de s’y essayer, ou d’offrir une chance aux joueuses et aux joueurs qui ont tendance à lâcher la manette pour déguster l’histoire.
Si nous n’avons malheureusement pas pu tester cette option, l’aventure As Dusk Falls peut aussi se consommer à plusieurs ! En ligne, ou jusqu’à huit sur le même écran, les joueuses et joueurs peuvent voter pour chaque prise de décision à l’aide d’une application pour smartphone, et peuvent aussi utiliser un veto s’ils ou elles ne sont pas d’accord avec le reste du groupe. Une bonne idée qui risque d’animer de belles soirées entre ami.e.s.
Un plaisir pour les yeux et les oreilles
L’avantage des jeux narratifs, c’est qu’on n’est pas embêté par les problèmes techniques. Le jeu ne souffre d’aucun ralentissement ni bug, ce qui est évidemment impératif pour préserver l’immersion dans le scénario. D’autant que la direction artistique très particulière du titre demande un certain temps d’adaptation. Le mélange entre la 2D et la 3D, et entre les visages peints à la main des personnages et les décors plus classiques, fonctionne parfaitement et permet de concentrer notre attention sur les émotions des personnages.
L’absence de synchronisation labiale est elle aussi un peu perturbante au départ, mais on s’y fait vite, tant on est rapidement enveloppé par la cohérence de l’univers du jeu. Les couleurs pastel vont parfaitement avec le rythme de la narration et les émotions des différents personnages. Un style vraiment à part, qui donne un vrai relief à As Dusk Falls, et qui l’inscrira, que l’on ai aimé l’aventure ou non, dans nos mémoires.
La musique et le sound design jouent aussi un rôle important dans l’immersion. Et de ce côté-là, c’est encore très réussi. Mention spéciale pour « Hole in the middle » de Emily Jane White, le thème principal du jeu, qui me restera probablement en tête pour les prochaines semaines.
Dans l’ensemble, As Dusk Falls est vraiment une expérience à tenter, même si vous n’avez jamais touché à un jeu narratif. Bien évidemment, le jeu contentera davantage les contemplatifs que les plus férus d’action, mais son scénario prenant ne devrait pas laisser grand monde sur le côté. La direction artistique mérite à elle seule le coup d’œil, et le fait de pouvoir partager l’expérience à plusieurs est un vrai plus.
Ce qu’il faut retenir :
– Scénrio prenant
– Direction artistique originale
– Accessible
– Jeu à plusieurs