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Princesse Mononoké, défenseuse de la nature

20 mai 2022
Par Louis
Princesse Mononoké, défenseuse de la nature

Ces personnages ont changé l’image de la femme au cinéma. Elles ont marqué les esprits par leur singularité, leur courage, ou encore leur charisme. Nous revenons aujourd’hui sur San, alias la Princesse Mononoké, co-héroïne du film éponyme réalisé par Hayao Miyazaki. Symbole de courage et de persévérance, elle est prête à tout pour défendre la nature. Si vous n’avez pas vu le film, des révélations essentielles sur l’intrigue sont distillées dans le texte.

Ces personnages ont changé l’image de la femme au cinéma. Elles ont marqué les esprits par leur singularité, leur courage, ou encore leur charisme. Nous revenons aujourd’hui sur San, alias la Princesse Mononoké, co-héroïne du film éponyme réalisé par Hayao Miyazaki. Symbole de courage et de persévérance, elle est prête à tout pour défendre la nature face à l’expansion humaine, et demeure un personnage à part dans le cinéma d’animation.

Avant d’aller plus loin et si vous n’avez pas vu le film et comptez le voir, des révélations essentielles sur l’intrigue sont distillées dans le texte.

Qui est San (Princesse Mononoké) ?

Princesse MononokéPrincesse Mononoké Blu-rayAbandonnée à son plus jeune âge par ses parents biologiques, San est recueillie par la déesse louve Moro qui la considère comme le troisième louveteau de sa portée – « san » voulant dire « trois » en japonais. Dans le sens inverse, la jeune fille voit Moro comme sa mère et s’identifie elle-même comme une louve. Elle développe très vite un sentiment de haine par rapport aux humains et, aux côtés des animaux sauvages, se livre dans une guerre sans merci contre Dame Eboshi, cheffe des forges et dont le territoire ne cesse de s’accroître.

Bien que le nom du film lui soit consacré, elle n’apparaît que relativement tard (à une vingtaine de minutes), après un énième assaut des loups contre Eboshi. On la voit chevaucher un de ses frères-loups puis venir à la rescousse de sa mère, sous les yeux ébahis d’Ashitaka. Au fil de l’histoire, toujours dans une lutte perpétuelle contre les Hommes, elle se rapproche de ce dernier, au point d’accepter de l’aider dans sa quête spirituelle pour vaincre la malédiction qui le ronge. A la toute fin du film, elle lui avoue ses sentiments mais lui précise qu’elle ne peut partager sa vie avec un humain.

Dans la version originale, Yuriko Hishida lui prête sa voix, à l’instar de Virginie Méry dans la version française.

Une figure écologiste

L’écologie est un, si ce n’est le, thème majeur du film Princesse Mononoké. Rejetée par ses pairs à la naissance et élevée au beau milieu de la nature, San éprouve un dégoût profond vis-à-vis de toute activité humaine. Alors que le monde sauvage, qui vivait en harmonie sous la houlette du Dieu-Cerf jusqu’à l’intervention des Hommes, se rebelle, elle se met en première ligne pour défendre les animaux et leur environnement.

Femme-louve, elle refuse tout compromis avec les humains : elle rejette Ashitaka à leur premier échange et, même à l’épilogue du film, elle ne peut accepter de vivre avec lui car cela trahirait sa cause.

Symbole de la complexité des personnages de Miyazaki

La filmographie de Miyazaki n’a qu’un seul mot d’ordre : rejeter le manichéisme. Cela donne lieu, par conséquent, à des personnages complexes et ambivalents : impossible de tomber dans le raccourci du « gentil » et du « méchant ». Dans Princesse Mononoké, plus que dans tout autre film du réalisateur, on retrouve cette complexité dans chaque individu, à commencer par San. Bien qu’élevée par des loups et décidément rangée du côté des animaux, elle ne peut échapper, in fine, à sa condition d’humaine et finit par développer des sentiments forts pour Ashitaka. Même son de cloche pour les autres personnages. Dame Eboshi a, par exemple, beau avoir déclaré la guerre au monde sauvage, elle éprouve une dévotion sans limite pour le peuple qu’elle dirige. Qui plus est, elle finira par comprendre que les Hommes doivent vivre en restant à l’écoute de la nature.

Héroïne d’un film féministe

Là non plus, San ne fait pas exception à la règle : les films de Miyazaki donnent un fort pouvoir et un fort caractère aux personnages féminins. Si Ashitaka fait preuve de courage et d’abnégation, c’est bien grâce à la Princesse Mononoké qu’il se délivre de sa terrible malédiction. Par ailleurs, bien qu’éprouvant des sentiments pour celui-ci, elle refuse de passer sa vie avec lui.

Au-delà du personnage de San, les femmes jouent un rôle plus prépondérant et sont d’un tempérament bien plus solide que les hommes dans le film. Eboshi est la cheffe incontestée du camp des humains, et aucun homme ne peut, ni n’essaie de lui faire de l’ombre. Les hommes de la forge sont par ailleurs stupides, dociles et peu courageux, à l’inverse des femmes, intrépides, désinvoltes et au fort caractère. Enfin, ce n’est pas un hasard si le film s’intitule Princesse Mononoké et non Ashitaka.

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