De son vivant, son titre de Queen of Soul ne lui avait définitivement pas été décerné pour faire tapisserie. Disparue en 2018, c’est l’immense Aretha Franklin qui s’invite à la une. Son Respect (qui donne son titre à un excellent biopic avec une Jennifer Hudson bluffante) vient tout juste d’être sacrée meilleure chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone. Son histoire et sa musique colonisent médias, écrans et bacs de disques ces jours-ci… Et pour l’éternité.
De son vivant, son titre de Queen of Soul ne lui avait définitivement pas été décerné pour faire tapisserie. Disparue en 2018, c’est l’immense Aretha Franklin qui s’invite à la une et dans l’actualité musicale cette rentrée. Son Respect (qui donne son titre à un excellent biopic avec une Jennifer Hudson bluffante) vient tout juste d’être sacrée meilleure chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone. Son histoire et sa musique colonisent médias, écrans et bacs de disques ces jours-ci… Et pour l’éternité ça va s’en dire.
Respect au cinéma
Pour une fois, il n’aura pas fallu attendre des décennies de bagarre juridique pour voir l’œuvre de la chanteuse afro-américaine décliné sur les écrans (les grands comme les petits). Le seul bémol aura été une attente inévitable pour cause de pandémie. Le fameux coup de frein mondial a beaucoup de projets et d’initiatives que les règles du commerce ont nécessairement dû différer. (Cinémas fermés en l’occurrence)
Aretha Franklin, une forte tête et l’une des voix les plus puissantes de la soul américaine des sixties aux années Obama est donc à la une ces temps-ci. Couverture et articles dans la presse musicales et généralistes (Soul Bag magazine, Télérama, Rolling Stone, Le Monde…), TV et radios (France Musique, France Inter, Oui FM, France info), 3 ans après une couverture médiatique au moment de sa disparition, la revoilà.
Respect, un film avec Jenifer Hudson et Forest Whiteker retrace façon biopic et grand spectacle, la naissance et la première partie de carrière de la légendaire chanteuse.
S’il ne faut pas s’attendre à ce film-documentaire immersif qu’était Amazing Grace (Sydney Pollack 2019), force est de constater que dans cette avalanche de biopics que génère Hollywood en flux continu, Respect (porté par une Jennifer Hudson brillante) marque un très bon point et se glisse dans le haut du panier de ce genre cinématographique. Fidèle à la véritable histoire avec ses hauts, ses bas, ses espoirs et pas mal de déconvenues, l’histoire d’Aretha Franklin c’est invariablement l’histoire de l’Amérique, celle du patriarcat, des luttes pour l’égalité et la reconnaissance. Mis en scène avec une redoutable efficacité toute hollywoodienne (les scènes d’enregistrements à Muscle Shoals sonnent vraiment justes), on passe vraiment un chouette moment et les presque 2h30 du film défilent sans bâillements, quelques larmes tout au plus et les poils au garde à vous. En salle aujourd’hui, en DVD demain, d’une manière ou d’une autre, c’est à ne pas louper.
Vous préférez les petits écrans et les plus petits formats ? Tournez-vous vers la série Genius, une collection produite pour le compte de la chaine National Geographic diffusé sur la plateforme Disney + et qui pour sa troisième saison se consacre à la chanteuse iconique.
Si on se fie aux critiques (je ne l’ai pas regardée à titre personnel), il semble que l’accent ait été mis sur le côté “artistique” d’Aretha Franklin, se jouant de quelques réalités chronologiques pour le besoin du récit et de la narration. Reste une série en 8 épisodes qui vaut probablement le détour quand on lit le nom de Ron Howard au générique (production) et les avis des téléspectateurs qui peuvent regarder cette série depuis le début de l’été.
La sortie d’Aretha l’inoubliable
Là aussi côté sortie de disques, ça vaut le détour et l’attente n’a d’égal que la qualité de ces publications toutes fraiches. On pourrait croire toutes les bandes enregistrées par Aretha au fil de sa longue carrière déjà disponibles sur le marché du neuf ou de l’occasion, mais en fait, non !
Avec l’aval des ayants droits et de la famille, et contrairement aux mois qui ont suivi sa disparition où un nombre impressionnant de médiocres compilations & pseudo best of sont apparus sur le marché, c’est une rétrospective classieuse et [presque] complète qui voit aujourd’hui le jour. Un coffret de quatre CD, joliment emballé, brillement annoté et qui retrace six décennies de carrière de la Queen of soul.
De ses premiers enregistrements de gospel avec papa Franklin (figure des droits civiques, révérend au sein de la New Bethel Baptiste Church de Detroit ou de nombreux artistes de l’époque allait prendre un shot de soul -co-pieuse) au titre interprété pour l’investiture de Barack Obama, vous y trouverez beaucoup plus que l’essentiel des années Atlantic qui l’ont révélé au monde et amorcé la ferveur populaire autour d’elle.
Rock Steady
Des versions inédites de Rock Steady, Young, Gift & Black, des démos exquises, des VRAIS inédits, des enregistrements live intenses (cette version longue de Dr Feelgood au Fillmore West : waaaahoooo), des croustillants duos (avec Tom Jones lors d’une émission de TV en 1970) et cette version de son classique (écrit par Carol King) enregistré en 2016 et qui à fit fondre toute la salle, couple Obama compris tant l’interprétation malgré ses 74 printemps était encore majestueuse.
Medley Tom Jones & Aretha Franklin
Bref un coffret qui rend véritablement hommage et qui une fois n’est pas coutume, ne se concentre pas uniquement sur les 10 tubes légendaires déjà ultra compilés de son vivant (mais que vous retrouverez ici aussi). Je ne vous cause pas de la remasterisation impeccable puisque vous ne me le demandez pas. Bon à savoir, une version raccourcie en un seul CD est disponible et pour les férus de vinyle, c’est un joli double LP avec un artwork de gout qui est également disponible.
Aretha… Ad Vitam Eternam, évidement.
