Suite à la parution du tome 7, Coeur praline, de la série Les Filles au chocolat, nous avons rencontré Cathy Cassidy. Pour ceux·celles qui connaissent déjà l’univers de l’auteure ou ceux·celles désireux·ses de le découvrir, il ne me reste plus qu’une chose à vous dire : bon visionnage et bonne lecture !
Cathy Cassidy : « Bonjour, je suis Cathy Cassidy, l’autrice des Filles au chocolat et bien d’autres livres. Je suis très heureuse d’être ici aujourd’hui pour vous parler. Mon français est très mauvais, pardon !
Pouvez-vous nous résumer Cœur praline en quelques mots ?
En quelques mots, Cœur praline parle d’un garçon cool, d’un homme d’affaires sournois, d’un plan pour aider une vieille dame et d’une découverte stupéfiante. Dans la série, l’histoire de Skye se terminait un peu tristement, c’était la rupture avec son petit-ami Finn. Et je voulais retourner à Tanglewood maintenant que le jumelle de Skye, Summer, est guérie et partie à l’école de danse, pour voir comment tout le monde allait offrir à Skye le happy ending qu’elle mérite.
Dans ce tome 7, vous abordez avec Skye la question de la place de l’enfant-adolescent au sein d’une fratrie. On remarque qu’elle se compare à ses soeurs et qu’elle se sent inférieure. Quel message souhaitez vous faire passer à vos lecteur·ice·s à travers ce portrait ?
De toutes les sœurs, Skye est celle qui a le moins confiance en elle. Elle se compare toujours à elles, en se persuadant qu’elle est moins bien. Je ressentais la même chose quand j’étais ado : je me comparais à mes amies, ma famille, et je suis sûre que beaucoup de lectrices ressentent ça. Je voulais montrer qu’il n’est pas bon de se comparer aux autres en permanence. On trouvera toujours quelque chose chez quelqu’un qui nous fera croire qu’il a une vie plus heureuse ou plus réussie que la nôtre. On ne juge pas de l’histoire d’une personne en un regard. Tu es bien, comme tu es, et d’autres personnes vont aussi se comparer à toi… Alors essaye d’être heureuse telle que tu es.
Quelles ont été vos inspirations pour la série Les Filles au chocolat ?
J’ai voulu écrire la série Les Filles au chocolat pour explorer la vie de cinq sœurs très différentes, avec leurs ami·e·s, leurs petits-amis, leurs espoirs, leurs rêves, tout cela… Je voulais qu’elles habitent un endroit très cool, une maison belle et délabrée près de la mer, avec des parents qui tiennent une chocolaterie. Je trouvais ça vraiment bien.
Les titres des livres en français ne sont pas les traductions directes des titres anglais, ils sont assez différents et ne pouvaient pas être correctement traduits pareil. J’adore les titres français : Cœur cerise (tome 1), Cœur guimauve (Tome 2)… Ils placent le mot « cœur » au centre du livre et ils touchent au cœur de chaque personnage.
Une petite passion pour le chocolat, non ? …
J’ai un peu une relation d’amour/haine avec le chocolat… J’adore ça mais ça ne me réussit pas trop, donc la plupart du temps j’essaye de ne pas manger trop de chocolat, voire pas du tout. Je sais que beaucoup de mes lectrices ont aussi une passion pour le chocolat. C’est bien ! Moi, ce n’est sûrement pas très vendeur mais je vous avoue que je mange en général très sainement et que j’évite les gourmandises sucrées… Mais j’ai tendance à virer de bord, parfois le chocolat c’est tout pour moi mais le plus souvent c’est les légumes avant tout, et ça, ça fait moins rêver !
Vos personnages ont tous des problématiques particulières et qui sont souvent rencontrées à cet âge. Comment faites-vous pour les rendre si réalistes ?
Je pense que l’astuce pour créer des personnages réalistes et authentiques, ce n’est pas tant le fait d’avoir vécu soi-même les mêmes expériences, c’est la capacité à se mettre à leur place et si possible de voir le monde à travers leurs yeux. Je pense que c’est ce qui rend les personnages et leurs sentiments aussi crédibles. Je ne mets pas directement mes propres expériences dans les histoires, je fais très rarement ça, mais c’est cette capacité à comprendre ce que traversent les gens et de voir le monde à travers leurs yeux. Cela m’aide à écrire de façon réaliste.
L’engagement citoyen des jeunes est un sujet qui transparaît beaucoup dans Coeur praline. Pouvez-vous nous en parler un peu ?
Je pense que les jeunes se soucient véritablement des problèmes du monde qui les entourent. Et cela me préoccupe aussi beaucoup. Et n’importe quel roman reflètera d’une certaine façon la personnalité de son auteur·ice ainsi que ses valeurs morales. Je pense qu’il est naturel que mes livres reflètent mes croyances sur le monde : le fait qu’on devrait être bons les uns envers les autres, que l’amitié est importante, qu’on devrait prendre soin de la Terre et des animaux et s’exprimer sur ce qui nous paraît injuste. Mes livres reflètent bien ma vision du monde et comment j’ai l’impression que les jeunes le voient.
Dans une interview, vous dites qu’écrire est votre seule façon d’exister. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Depuis mon enfance je ressens le besoin de m’exprimer à travers l’écriture et même si j’étais sur une île déserte, je trouverais un bâton pour écrire sur le sable ! C’est un réel besoin pour moi. Si je ne pouvais plus écrire, il faudrait que je trouve une autre façon de m’exprimer, peut-être en peignant ou en dessinant ce que j’aime ou en fabriquant des choses. Pour me sentir en vie, j’ai aussi besoin d’être proche de la nature. J’aime être dans mon jardin, le cultiver, marcher dans les bois ou au bord de la mer… Tout ça m’aide à me sentir en vie.
À partir de quand avez-vous été touchée par le processus d’écriture ?
J’ai commencé à écrire toute petite, vers 7 ou 8 ans… J’étais très curieuse de savoir qui écrivait les livres que j’aimais lire et regarder, je voulais faire ce métier-là. Je ne peux pas m’empêcher d’inventer des personnages et des histoires dans ma tête, donc, en faire mon métier, c’est un rêve que j’ai réalisé. Écrire, c’est tout pour moi… Pouvoir me mettre à la place de quelqu’un d’autre, vivre plein de vies différentes, et voir le monde différemment… J’adore aussi rencontrer mes jeunes lectrices en sachant que mes livres leur ont parlé. C’est merveilleux.
Avez-vous un mot à faire passer à vos lectrices françaises ?
Les lectrices françaises sont les plus fidèles, celles qui me soutiennent le plus… Les meilleures ! Chacune d’entre vous compte beaucoup pour moi. Je trouve que vous avez été incroyablement courageuses depuis le début de la pandémie, dans toutes ces situations, le confinement, les écoles fermées… Et je pense à vous, même si je suis loin. Beaucoup de lectrices sont en contact avec moi, et je vois tous les jours de superbes photos de mes livres que vous postez sur Instagram. Je vous en prie : prenez soin de vous et continuez de lire parce que la lecture est une parfaite évasion, surtout en ces temps-ci.
À bientôt ! »
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Parution le 10 juin 2021 – 312 pages
Cœur Praline : Les Filles au chocolat, Cathy Cassidy (Nathan) sur Fnac.com