Découverte en France, notamment pour sa reprise Ma bonne étoile de M, Ariane Moffatt, en 20 ans de carrière, s’est installée comme une des têtes de proue de la nouvelle scène québécoise. Elle revient avec un nouvel album, Incarnat, espérant ainsi renouer avec son public français.
Figure emblématique de la nouvelle scène québécoise
Ma rencontre avec l’art d’Ariane a commencé avec un album, Aquanaute. Dès les premières notes de Hasard, je savais indiscutablement que cette artiste allait me plaire et m’accompagner longtemps. Sa pop électro introspective, sa voix suave ont fait mouche instantanément comme si l’art de cette québécoise arrivait comme un écho personel, au début des années 2000.
Hasard – Aquanaute
En l’espace de 20 ans (le temps passe vite), Ariane Moffatt s’est imposée comme une artiste incontournable de la scène québécoise tête de proue d’une nouvelle génération d’artistes (Pierre Lapointe, Salomé Leclerc, Catherine Durand, Alfa Rococo, Karkwa, Cowboys Fringants, …) qui allaient renouveler la musique québécoise.
En France, Ariane Moffatt tisse depuis deux décennies un lien ; sa reprise de la chanson de Mathieu Chédid Ma bonne étoile, ses albums Cœur dans la tête, Tous les sens ont reçu un accueil tant critique que public. Elle a même été nommée aux Victoires de la musique (Groupe, artiste révélation scène) en 2010 et été faite avec son ami, Pierre Lapointe Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres en 2020. Même si les liens se sont desserrés à un moment avec la France, ses albums étant moins bien distribués et la demoiselle préférant construire pour un temps, une vie de famille, Ariane Moffatt mérite que l’on continue d’écouter son art qui évolue avec elle en tant que femme et que mère.
Se perdre – Coeur dans la tête
Je veux tout – Tous les sens
Too late – Ma
Incarnat, un nouvel album intimiste tout en poésie
La sortie de son nouvel album Incarnat est l’occasion de resserrer les liens entre la québécoise et le public français. L’histoire d’Incarnat est originale. A l’aube de ses 20 ans de carrière, Ariane prévoyait de se reconnecter à son public de manière intimiste, dépouillée comme on dit ; comme faire une tournée, piano-voix, reprenant les titres qui sont entrés de le cœur des québécois. Face à ce travail et peut-être face à la survenue de cette pandémie, ce projet a pris une toute autre tournure. Devant son œuvre, Ariane ne l’a pas contemplée de manière nombriliste, non elle en a profité pour faire un voyage vers son soi intérieur. Là, des questionnements se sont télescopés et la création s’est réveillée à nouveau de manière intimiste. Le résultat est Incarnat.
Epuré, Incarnat démontre à quel point cette québécoise est de ces artistes qui mettent leurs cœurs sur la table pour produire un art brut, riche en émotions, riche de partages (comme ce duo avec Lou Doillon), riche de luminosité, riche d’amour (celui de la vie, celui de l’espérance), riche de combat (résistance artistique face une culture dénigrée mais pourtant si essentielle lorsqu’on écoute Ariane et les autres). On aime cette poésie tant dans les notes que dans les mots. Face au tourbillon qui agite le monde, Ariane nous aide à supporter ces vents contraires, apaiser ce volcan qui boue en nous, nous guide pour regarder le monde dans sa délicate beauté et non dans sa grisaille. Merci Ariane.
Espoir – Incarnat
Beauté – Incarnat