Jon Batiste serait-il le secret le mieux gardé de la Nouvelle-Orléans ? A 34 ans, ce brillant musicien et chanteur a déjà quelques pleines pages à son CV. A peine remis du succès du film d’animation Soul et à quelques semaines de la parution de We Are, son prochain opus studio, on vous en dit un peu plus sur cette jeune figure qui semble avoir tous les éléments en main pour un sacre qui se dessine doucement…Mais surement.
We Are Familly !
Les férus de musiques néo-orléanaise auront vite compris qu’un Batiste pouvait en cacher un autre. Les « Batiste » dans la région de la Nouvelle Orléans, c’est un peu comme ces grandes dynasties qu’on trouve chez nous, mais sans les comptes au Luxembourg.
Vous l’aurez compris, l’héritage dans cette autre familia grande se transmet par la voix de la musique, normal me direz-vous quand on est originaire de la ville et la région qui vit naître le jazz, le blues et tout les genres qui en découlent.
La famille de Jon Batiste c’est Harold, Lionel, Alvin, Russell entre autres… Oncles, cousins, aïeux directs ou indirects, un patronyme redondant dans les crédits de nombreux albums tagués #NEW-ORLEANS. Les Meters, AFO exécutives, Dr John et une foule de sessions d’enregistrements pilotés par Cossimo Matassa ou Allen Toussaint, deux des grands architectes du NOLA sound.
Musiciens professionnels ou amateurs, ils ont façonnés le son de la Nouvelle-Orléans depuis plusieurs générations et probablement laissées quelques traces indélébiles dans l’esprit du petit Jon qui affirme d’ailleurs avoir toujours évolué dans un environnement musical très riche. Les baguettes dans les mains à 8 ans, puis, sur les conseils de maman, c’est finalement le piano que le garçon étudiera. De très pres meme, avec une approche de l’improvisation évoquant quelques beaux noms (Monk, James Booker, Oscar Peterson…)
Un C.V bien rempli
Mais attention, tout n’est pas venu comme ça, d’un coup de baguette magique. Si son CV est aussi garni aujourd’hui, c’est que le jeune homme s’en est donné les moyens. Études de la musique classique au conservatoire et au New Orleans Center of Creative Arts (aux cotés de Trombone Shorty notamment), puis virée New-Yorkaise pour un passage par la célèbre Julliard School.
Un premier album a 17 ans, des collaborations tout azimuts (Leon Bridges, Gary Clark Jr), des prestations aux cotés de grands noms (Stevie Wonder, Mavis Staples, John Legend, Nas, Wynton Marsalis…), d’autres albums studios, une tournée avec les Dap Kings, un rôle important dans l’excellente série Treme, ce véritable caméléon chante, joue, danse et pianote avec un naturel sidérant.
Le gros coup de projecteur le concernant restant peut-être la direction d’orchestre dans l’une des émissions télévisée les plus populaires du pays (The Late Show with Stephen Colbert). La trentaine à peine dépassée, Jon Batiste peut s’enorgueillir d’avoir en plus d’un humour décapant, un CV bien garni, quand bien même celui-ci n’est pas toujours très lisible de ce côté-ci de l’Atlantique.
Cry
Show me the way
Jon Batiste needs you !
Depuis l’année dernière, Jon Batiste semble infatigable et toujours plus sollicité. Investi tout naturellement dans les revendications du mouvement Black Lives Matter, il lui a été aussi demandé de composer la bande-son et de mettre sa dextérité pianistique au service de l’une des dernières grosses productions des studios Pixar. En effet, Soul c’est encore lui.
Et comme le vent lui est favorable, il en profite en ce début 2021 pour annoncer la sortie de son 4eme album studio We Are, un nouveau paragraphe qui épouse avec brio cette large palette de musique qui lui va comme un gant. Jazz bien sûr, mais aussi soul, funk, touches hip-hop ou esquisses pop. Sans prétentions, mais avec un immense talent, les premiers échos du single I Need You (que vous n’allez pas tarder à écouter en boucle) étaient ainsi dévoilés lors d’un de ces fameux mini concert pour la radio public nationale (Tiny Desk) il y a moins d’un an, au beau milieu d’une pandémie mondiale, d’une campagne politique américaine qui résonne encore comme de cette agitation sociale qui a bousculée tout le pays.
« Ce titre rappelle qu’on a besoin de tous pour répandre l’amour. Quand les temps sont durs, on oublie les choses toutes simples et moi j’aime et j’ai eu besoin d’écrire une chanson simple et basique afin qu’on s’en souvienne… »
Et parole de converti, ce titre agit comme un véritable médicament. Merci docteur, we need you too !