LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Nadine D. (Bandol). Elena Ferrante est une romancière et essayiste italienne, connue notamment pour sa saga L’Amie prodigieuse, dont on a pu voir l’adaptation cet été sur France 2. La vie mensongère des adultes est le dernier roman de l’écrivaine.
La vie mensongère des adultes
Le coup de cœur de Nadine D. (Bandol)
Elena Ferrante est une romancière et essayiste italienne, connue notamment pour sa saga L’Amie prodigieuse, dont on a pu voir l’adaptation cet été sur France 2. La vie mensongère des adultes est le dernier roman de l’écrivaine.
L’adolescence et ses questionnements
Quand à douze ans, elle entend son père chuchoter qu’elle devient laide comme sa soeur Victoria avec laquelle il est fâché depuis longtemps, Giovanna est anéantie et n’a de cesse de tenter de rencontrer cette tante à ce point détestée. Giovanna vit dans les beaux quartiers de Naples, et se rendre chez Victoria qui vit dans le bas de la ville, c’est comme aller dans un pays étranger. Sa mère accepte de l’accompagner jusqu’au pied de l’immeuble délabré. Victoria et Giovanna construisent alors des relations de l’ordre de l’attraction/répulsion, mais une attirance irrépressible va s’installer au fil du temps. Victoria lui ouvre les yeux sur les mensonges de ses parents.
Ce roman est d’une richesse inouïe et nous transporte dans une Naples à deux visages, celle des nantis et celle des pauvres. Comme toujours dans les romans d’Elena Ferrante, seule la culture permet d’échapper à la misère, tant matérielle qu’intellectuelle. Mais rien n’est simple : persiste toujours un tiraillement entre l’élévation sociale et l’abandon de son quartier et des siens.
Un roman initiatique
La vie mensongère des adultes est un véritable roman d’apprentissage, apprentissage des comportements adultes faits de mensonges permanents, apprentissage du sentiment amoureux et de la sexualité. On y découvre l’importance de la culture, qui permet de se libérer d’un milieu esclave des préjugés et des traditions. Enfin, le roman s’attarde sur la nécessité de comprendre que la difficulté la plus grande est sans doute pour les femmes de bouleverser la place que la société leur attribue… Tant de sujets sont traités dans ce magnifique roman dont l’écriture est fluide, et d’une apparente simplicité. Le lecteur est totalement emporté dans l’univers de Giovanna. Bien que pessimiste, c’est un merveilleux roman…
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Parution le 9 juin 2020 – 416 pages