Deux ans après Se Taire, Mazarine Pingeot fait son grand retour à l’occasion de la rentrée littéraire de janvier, en publiant Et la peur continue. Un roman sur la souffrance d’une angoissée à vie, qui doit affronter les origines très anciennes de ses symptômes post-traumatiques.
Mazarine Pingeot, ou les tréfonds de l’âme
Depuis vingt-trois ans désormais, Mazarine Pingeot s’est intégrée à la littérature française, avec des romans d’analyse psychologique et d’autres, plus autobiographiques. Le non-dit, les secrets et le rôle de la famille et/ou de l’enfance dans le destin des êtres figurent parmi ses thèmes favoris. Elle a notamment transposé des faits divers, comme l’affaire Courjault dans Le Cimetière des poupées et s’est inspiré de la vie de tous les jours (Les Invasions quotidiennes) ou de sa propre existence (Bouche cousue) pour bâtir une œuvre qualitative qui fédère un grand nombre de lecteurs.
Et la peur continue : Mazarine Pingeot cherche les raisons d’un traumatisme
Lucie connaît un moment difficile. Sa cousine sourde-muette, Héloïse, et Louis, son ami d’enfance, disparaissent soudainement. Elle se retrouve seule. Et unique dépositaire d’un lourd secret, qu’elle partageait jusqu’alors avec Louis et Héloïse. Un événement qu’elle n’a jamais pu oublier, et qui a été particulièrement structurant pour la suite de sa vie. On étouffe avec Lucie au début d’Et la peur continue. La jeune femme subit de plein fouet sa nature angoissée. Quadragénaire épanouie en apparence, mariée, des enfants, elle doit composer avec des crises de panique qui ont pour origine cet événement traumatique vécu il y a si longtemps. Avec une héroïne obligée de faire face, seule, à ce passé troublé, Mazarine Pingeot livre là une enquête psychologique sur les capacités des êtres à la résilience, l’oubli, et aussi leur propension à voir revenir leurs failles comme des boomerangs. Au passage, l’écrivaine retrouve l’une de ses thématiques chères : l’existence des secrets de famille, et comment ceux-ci peuvent ronger de l’intérieur tous ses membres exposés. Et ce que nous démontre brillamment ce livre, c’est que la romancière sait toujours s’emparer avec brio de grands sujets psychologiques pour en écrire de nouvelles interprétations.
—
Parution le 6 janvier 2021 – 288 pages