LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Stéphanie C.-S. (Les Alluets-le-Roi). « Récit authentique de deux meurtres commis par trois adolescents de ce temps », L’Appât est la chronique minutieusement documentée d’un horrible fait divers qui fit la « une » des journaux au milieu des années 1980.
L’Appât
Le coup de cœur de Stéphanie C.-S. (Les Alluets-le-Roi)
« Récit authentique de deux meurtres commis par trois adolescents de ce temps », L’Appât est la chronique minutieusement documentée d’un horrible fait divers qui fit la « une » des journaux au milieu des années 1980.
La mauvaise pente
À 18 ans, Valérie Subra ne rêve que de jolies robes, de dîners coûteux et de belles voitures. Son joli minois lui ouvre les portes des endroits « branchés » de la capitale et elle s’amuse. Son chemin croise celui de Laurent Hattab, patron à 18 ans d’une boutique de prêt-à-porter que lui a achetée son père. Pendant un laps de temps très court, les jeunes gens mènent la grande vie. Puis l’affaire de Laurent ferme ; le jeune homme s’endette. Laurent s’associe alors à Jean-Rémy Sarraud, ex-livreur de sa boutique, pour une toute autre forme d’activité : les deux garçons décident de « faire des coups ». L’idée leur vient d’utiliser Valérie comme « appât » pour prendre au piège de riches célibataires. Telle une adolescente, Valérie prend des notes dans son petit carnet, scellant le sort de leurs victimes. Grisés, inconséquents, les trois jeunes gens perpétuent un premier crime, puis un second. Ils seront vite arrêtés et incarcérés, inculpés trois ans plus tard pour homicides avec préméditation et condamnés à perpétuité ; le roman s’achève sur le déroulé de leur procès.
Comprendre pourquoi
Morgan Sportès écrit au présent ; le lecteur revit pas à pas la rapide descente aux enfers du trio infernal et de leurs victimes. Le rythme est rapide et l’écriture précise. Même si l’on connaît l’épilogue tragique, le livre se lit d’une traite, quasiment en apnée.
L’auteur ne prend pas parti ; il questionne. Laurent a-t-il usé de son charisme et de son ascendant sur les deux autres ? Quelles sont les parts de déterminisme, de hasard ? Peut-on comprendre ce qui a poussé trois jeunes gens à plonger dans une spirale de folie meurtrière au mode opératoire si diaboliquement ingénu et si monstrueusement sanglant ?
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Parution le 15 mars 1995 – 320 pages