L’un des romans attendus au tournant pour cette rentrée littéraire, c’est La famille Martin de David Foenkinos. Toute sa bibliographie prouve que le romancier aime jouer avec les frontières des genres et prend plaisir à brouiller les lignes. Dans La Famille Martin, le narrateur, un écrivain en mal d’inspiration, décide que le sujet de son prochain livre sera la première personne qu’il croisera dans la rue. Madeleine Martin rentre justement chez elle à ce moment-là…
Vous jouez, dans ce livre comme dans d’autres, sur l’incertitude et l’ambiguïté de ce qui est réel ou fictionnel. Quel est le bon dosage ?
David Foenkinos : « Mon postulat c’est que toute vie réelle est plus intéressante qu’une vie imaginée. Je pars donc de la réalité, et j’y demeure une grande partie.
D’ailleurs, on voit bien l’excitation croissante des gens pour les faits divers. Cet été, le succès du magazine Society autour de Dupont de Ligonnès, le prouve encore. Le réel est en train de mettre KO la fiction. Alors j’ai voulu arrêter le roman et je suis descendu dans la rue.
Je me suis dit : « La première personne que tu croises sera le sujet de ton roman ». C’est ainsi qu’a commencé mon histoire avec La famille Martin. Mais il y a sûrement un peu de fiction dans tout ça… »
Vous indiquez que les personnages vous surprennent, parfois vous déçoivent dans La famille Martin. Peut-on être surpris par ses propres personnages ?
« Avec la fiction, on peut décider de tout, on peut facilement rendre les choses plus palpitantes. Dans La famille Martin, les personnages sont réels ou d’inspiration réelle donc cela change tout. Tout personnage réel, comme nous tous, comporte sa part de brouillon. Ce qui m’intéressait c’était de les commenter. Le lecteur peut ainsi, avec moi, évaluer le degré romanesque d’un personnage.
On suit leurs péripéties tout en se demandant : « Est-ce que ce qu’ils font est intéressant ? Est-ce que cela donne envie de tourner les pages ? » Ce roman est aussi une réflexion sur le rapport que nous avons au divertissement et au besoin permanent que nous avons d’être rassasiés d’actions. »
Plusieurs de vos romans ont migré vers le grand écran. Si La famille Martin devait connaître ce destin, quel en serait le casting idéal ?
« Disons que pour Patrick et Valérie Martin, cela pourrait être Jean-Paul Rouve et Karin Viard. Mais je suis peut-être conditionné car je suis actuellement en train de tourner mon troisième film avec eux ! »
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Parution le 1er octobre 2020 – 240 pages
