LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Marie-Pierre-T. (Issy les Moulineaux). Dans ce texte écrit comme une thérapie, empreint de colère et de culpabilité, Vanessa Springora fait le récit de son adolescence (mais pas seulement), volée par GM, écrivain célèbre dans les années 80, amateur de jeunes filles désœuvrées et en quête d’amour.
Le Consentement
Le coup de cœur de Marie-Pierre T.(Issy les Moulineaux)
Dans ce texte écrit comme une thérapie, empreint de colère et de culpabilité, Vanessa Springora fait le récit de son adolescence (mais pas seulement), volée par GM, écrivain célèbre dans les années 80, amateur de jeunes filles désœuvrées et en quête d’amour.
Une enfant en mal de père
Enfant, elle noie son chagrin dans les livres depuis que son père l’a abandonnée auprès d’une mère permissive et dépassée. Mais elle cherche aussi à combler le vide laissé par ce père tyrannique, maniaque et jaloux. Alors lorsque GM la regarde, lui sourit, lui écrit, elle se laisse séduire et en tombe amoureuse.
Une ado en quête de reconnaissance
Presque pour justifier les circonstances qui l’ont menée dans les bras de cet homme, elle écrit : « Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et surtout, un immense besoin d’être regardée. Toutes les conditions sont maintenant réunies. »
Une histoire d’emprise
Commence alors le récit de l’histoire intime de Vanessa Springora qui restera à jamais profondément atteinte et meurtrie par les agissements, connus du milieu littéraire, commis par cet homme considéré par les intellectuels comme brillant et talentueux, nonobstant la teneur de ces écrits, s’accordant ainsi certains arrangements avec la morale et la loi.
Découpé en six chapitres, L’enfant, La proie, L’emprise, La déprise, L’empreinte et Écrire, ce texte est celui du drame de sa vie sous une plume précise, juste, concise presque factuelle mais dans laquelle transparaissent les doutes et la culpabilité. Alors qu’elle serait parfaitement en droit de s’insurger contre le silence, de s’indigner contre le comportement d’un prédateur sexuel et de crier haut et fort que non, elle n’est pas consentante.
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Parution le 2 janvier 2020 – 216 pages