LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Evy V. (Sceaux). Trois destins de femmes entremêlés comme trois brins d’une tresse…Trois femmes qui refusent le sort qui leur est réservé, et qui disent « non » à la société.
La Tresse
Le coup de cœur d’Evy V. (Sceaux)
Smita, l’Intouchable, bouddhiste : ramasseuse d’excréments humains
En Uttar Pradesh. Smita, une Dalit illettrée, en est réduite à ramasser des excréments humains. Elle rêve que sa fille connaisse un avenir différent du sien. Lalita ira donc à l’école, car « [Smita] n’abandonnera pas Lalita à la fange, elle ne la livrera pas à ce darma maudit » ; et elle compte sur l’aide du dieu Vishnou.
Giulia, la Sicilienne, catholique : commerçante
À Palerme. Giulia aide son père dans son atelier de confection de perruques. Le jour où son père meurt, Giulia découvre – par hasard – que l’entreprise familiale est vouée à la faillite. Sa mère lui propose alors d’épouser Gino, un jeune homme qu’elle n’aime pas, mais Giulia « refuse de se soumettre », et compte s’en sortir grâce à ses prières à l’église.
Sarah, la Canadienne, juive : avocate
À Montréal. Sarah, brillante avocate, a construit sa carrière malheureusement au détriment de sa vie de famille, bien qu’au fond d’elle-même, elle déplore cette situation.
Du jour où son cancer se déclare et que peu à peu elle se voit évincée au travail, Sarah décide de se battre, car « une amazone ne se laisse pas aller ».
Il reste encore du chemin à parcourir
La Tresse, premier roman de Laetitia Colombani, montre sans tomber dans le manifeste féministe ou le pathos, que finalement la condition de la femme reste un combat de tous les instants encore au XXIème siècle, quelle que soit son extraction sociale, sa catégorie socio-professionnelle, sa religion ou son pays.
L’originalité et l’intérêt de ce roman tiennent en grande partie à l’alternance des chapitres correspondant à chacune des histoires de ces trois femmes telle une tresse et également au mystérieux lien (à découvrir !) les reliant.
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Paru le 30 mai 2018 – 240 pages