La dictée coquine est l’événement à ne pas manquer en 2020 ! Présentes tous les mois dans divers lieux et salles de France, Sandrine Campese et Aurore Ponsonnet sont là pour vous aider à progresser en langue française … sous le signe original de l’érotisme. Et pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, pas de panique, un livre est maintenant disponible pour s’entraîner coquinement, tout seul ou à plusieurs…
1. Quel est votre parcours mutuel ? Comment en êtes-vous venues aux dictées coquines ?
Aurore Ponsonnet : Je suis une ancienne orthophoniste, formatrice en orthographe, autrice de livre sur la grammaire et l’orthographe, et de vidéos.
Quand j’ai rencontré Sandrine, autrice aussi de livres en langue française, nous avons décidé ensemble d’organiser des dictées, d’abord toutes simples, et puis, très vite, humoristiques. Puis, au bout de trois, quatre dictées, on a commencé à pimenter l’exercice en mettant des passages coquins et on s’est aperçues que ça prenait bien, que les personnes trouvaient ça très décalé, très drôle d’écrire, de réfléchir sur les mots et les règles difficiles tout en écrivant des passages érotiques. On s’est dit qu’on tenait peut-être un concept et on a nommé notre dictée, la « Dictée Coquine » pour donner le ton !
Sandrine Campese : J’ai travaillé dans la communication politique et éditoriale avant de créer un blog qui s’appelle La plume à poil et de publier sur la langue française, d’organiser des animations dont des dictées.
2. Pourquoi avoir voulu mêler l’érotisme à la langue française sous le format scolaire de la dictée ?
Sandrine : On cherchait un moyen d’attirer du public et de redonner envie aux adultes de s’intéresser à l’orthographe, de dédramatiser l’exercice très scolaire de la dictée, et c’est vrai que le côté érotique nous a permis de pouvoir écrire des textes inédits, mais aussi thématisés en fonction de l’actualité, des saisons. Et puis, comme le disait Aurore, ça nous a aussi permis d’avoir un concept, un logo, une identité. Si on avait juste organisé des dictées, ça aurait eu beaucoup moins d’impact que d’organiser des dictées coquines, et nous le voyons sur place, les gens, quand ils arrivent… Déjà, il y a le côté de se voir remettre une copie double qui est assez décalé parce que ça fait bien longtemps qu’ils n’ont pas eu des copies entre les mains et en plus, le côté érotique, ça fait parler, ça délie les langues. Quand on arrive et qu’on s’installe, il y a le côté dictée et puis, en plus, on va écrire des coquineries donc tous ça crée du lien, une bonne ambiance, nous interagissons beaucoup pendant nos événements avec les participants. On est très fières de notre concept et surtout, on a été les premières à lier l’orthographe à l’érotisme dans les dictées.
3. Selon vous, pourquoi les dictées coquines ont autant de succès ?
Aurore : Tout d’abord, on est très contentes qu’il y ait ce succès, on a commencé avec dix participants et notre dernière a réuni 130 personnes ! Actuellement, nous sommes sollicitées par des festivals littéraires qui nous font venir. Nous allons bientôt à Strasbourg dans le cadre d’un festival qui s’appelle « Book 1 », sur des romans d’amour, et ce sera pendant la semaine « Strasbourg mon amour ». Nous allons à Mulhouse, au Pays de Chaumont, chez les bistrotiers, qui nous demandent de venir faire des animations en milieu rural, donc c’est un grand bonheur.
Pourquoi ce succès ? Je pense que c’est la curiosité au départ. C’est original d’avoir lié orthographe et érotisme, nous étions les premières et nous ne sommes pas les dernières parce que beaucoup de personnes se sont inspirées de nos dictées coquines. Mais après la curiosité, quand ils viennent, ce qu’ils remarquent c’est qu’ils apprennent des choses. Déjà ils s’amusent, il y a beaucoup d’ambiance, des rencontres amicales mais aussi autres… Puisque, évidemment, vous êtes assis à côté de quelqu’un que vous ne connaissez pas, en train d’écrire des passages érotiques. Mais je pense qu’au-delà des passages érotiques, les personnes sont beaucoup plus concentrées sur l’orthographe et c’est ça qui crée un décalage.
On adore raconter ça mais nous, ce qui nous fait vraiment rire, c’est quand on nous dit : « Aurore, Sandrine, qu’est-ce qu’il y a après cunnilingus ? Il y a une virgule, un point virgule ? On va à la ligne ? » Et on leur dit : « Mais, est-ce que tu te rends compte de ce que tu es en train d’écrire ? Parce que je crois que tu visualises même pas la scène, tu es tellement concentré sur l’accord de l’adjectif de couleur, sur l’orthographe de cunnilingus que tu ne penses même pas à ce que tu es en train d’écrire. » Et souvent, on nous a dit que « c’est à la relecture, quand on relit tout le texte, qu’on se rend compte de l’histoire qu’on était en train d’écrire », une mini nouvelle de 400 mots. Pour ceux qui viennent tous les mois et qui savent quels mots difficiles nous mettons régulièrement, ils disent : « Ah là, il va y avoir turgescent, évanescent, dès potron-minet… », donc les gens devinent ce qu’on peut mettre comme mot à ce moment-là mais aussi, on leur demande de deviner la suite de l’histoire. Et ça, ça crée une interaction formidable, les gens participent ! Quand on est au Zèbre de Belleville avec 130 personnes et que, du fond de la salle, nous entendons « Moi je sais ce qu’il va se passer ! », c’est notre plus grand bonheur. On adore animer toutes les deux, on est très complémentaires. Moi, toutes les règles un peu tordues de grammaire, j’adore les expliquer surtout parce que, au-delà de la passion pour l’orthographe, il y a une passion pour la pédagogie et puis Sandrine est très forte en vocabulaire, lexique, orthographe lexical, étymologie. Notre passion à toutes les deux, c’est comment expliquer simplement et rendre les choses évidentes.
Sandrine : Je pense que quand les gens cherchent un événement intéressant à faire découvrir à quelqu’un, c’est vrai que ça détonne, c’est un événement qui attire l’attention ! Et parfois, il y a des personnes qui viennent avec des amis, ou en couple, et l’autre ne sait pas ce qu’il vient faire, souvent on nous dit : « C’est une surprise, je ne sais pas ce que je fais là ! » et quand on lui donne une copie double, il commence à comprendre le traquenard, donc ça c’est drôle. Et puis aussi, nous avons fait un truc qu’on a beaucoup aimé pour notre petit couple mascotte, qui vient très souvent à nos dictées, Juliette et Vincent. Pour leur un an, grâce à la complicité de Juliette, on a pu mettre dans la dictée des petites anecdotes sur leur couple, son amoureux n’était pas du tout au courant. Pendant qu’il écrivait la dictée, il commençait à se dire : « Mais ça, ça me parle quand même ! » Nous ne les avions pas mis en scène dans l’acte charnel mais ils jouaient un rôle, ça parlait de leur rencontre. On a prit beaucoup de plaisir à le faire et à voir son attitude, c’est une vraie surprise !
4. Qui peut participer à ces dictées coquines ?
Aurore : Alors, ça commence à partir de 16 ans. On dit souvent que c’est la limite puisque c’est aussi l’âge auquel on avait le droit de regarder des films érotiques sur M6… Oui il y a du vécu… J’ai attendu 16 ans, bien sûr ! Donc, à partir de 16 ans jusqu’à… 77 ans. Tant que l’on peut tenir un stylo. Mais évidemment, des personnes de 90 ans, vaillantes, peuvent venir à la dictée coquine si elles veulent ! Cependant, je dirais que la moyenne d’âge est entre 30 et 40 ans, c’est là qu’on a le plus de personnes intéressées par la langue française et qui assument aussi de venir écrire des textes avec des passages érotiques.
Sandrine : On a déjà eu des personnes qui sont venues avec leur maman ou leur papa. Il y a eu une jeune fille de 18 ans qui est venue avec son papa, par exemple. Tant que les choses se font, qu’il n’y a pas de gêne ! Comme on dit : quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir !
5. Avez-vous remarqué des progressions chez les habitués de ces soirées coquines ? Comment se déroulent-elles ?
Aurore : Il y a beaucoup d’habitués à nos dictées coquines puisque l’événement a un peu plus de trois ans. Ceux qui viennent tous les mois retiennent les règles parce que nous mettons les mêmes d’une dictée à l’autre, ce qui fait qu’à chaque fois qu’ils apprennent quelque chose, ils peuvent le réutiliser, s’en saisir et certains ont même un carnet de notes !
Le concept des dictées coquines c’est que chacun écrit un texte qu’on dicte. Ensuite, on ramasse toutes les copies qui sont numérotées (c’est un exercice anonyme) et nous redistribuons les copies à tous les participants, au hasard, et chacun corrige la copie de quelqu’un qu’il ne connait pas. Et cette partie correction ils ne peuvent pas la faire seul puisqu’ils n’ont pas l’idée des règles, donc nous projettons les phrases une par une et on explique toutes les règles. Ceux qui viennent tous les mois les retiennent, les écrivent sur leurs petits carnets et font d’énormes progrès. Les dictées sont assez difficiles, nous ne voulions pas juste lire des textes érotiques, ça n’aurait aucun intérêt, il fallait que nous écrivions aussi, on est expertes en orthographe et autrices, donc notre point de départ, c’est de mettre des difficultés orthographiques et puis, ensuite, que chacun apprennent en s’amusant. Ils écrivent les textes et les règles sur un carnet, et on voit qu’ils passent de trente erreurs à vingt, dix, et parfois ils montent même sur le podium.
6. Comment cela se passe pour monter sur le podium ?
Sandrine : Il n’y a pas vraiment de limite de faute, on demande à la fin de la dictée, qui a entre les mains une copie qui a moins de dix erreurs, cinq erreurs et nous arrivons à faire notre top 3 comme ça. Sans faute, on en a eu très peu quand même, peut-être une ou deux fois, sinon, le meilleur arrive à avoir, peut-être, deux, trois erreurs. Mais nous assayons aussi de récompenser ceux qui sont venus malgré tout, qui n’ont pas démérité et nous tirons au sort un gagnant pour que tout le monde puisse avoir sa chance de repartir avec un petit lot.
7. Ça ne doit pas être facile d’échanger sur l’érotisme aux premiers abords. Est-ce que ça désinhibe un peu ?
Aurore : Oui ça désinhibe et surtout, ce qui nous plait, c’est que des gens viennent seuls parce que ceux qui ont déjà fait l’expérience savent que sur place, ils vont rencontrer des gens, ils vont parler très facilement aux autres. Je pense que, quand on est habitué aux soirées à Paris, il y a de la musique très forte, on ne peut pas vraiment parler aux gens, et puis il faut ce petit détonateur, il faut une occasion, savoir pourquoi on parle aux gens. Et là, déjà le fait d’avoir une copie double, de s’installer à coté de personne qu’on ne connaît pas et de commencer à parler de ce que l’on va faire, dès le début, ça brise la glace ! Puis on aime bien jouer un peu aux maîtresses : « Oh, qu’est-ce qui se passe là-bas, taisez-vous on va commencer ! », « C’est une blague là ? Nous on veut rire aussi ! », « Tu es dans le fond de la classe ? Fais partager ta blague parce que je sens que ça rigole à la table là-bas ! » Quand on a commencé, il y avait des grandes tablées de dix, quinze personnes et à la fin de la soirée, on sentait que ça avait créé du lien.
Sandrine : Et puis, on peut le dire, quand nous plaçons les gens, quand nous les accueillons et que nous savons qu’ils viennent seuls et qu’ils sont célibataires, on les met ensemble à la même table. Tout ça est un peu arrangé mais ils ne sont pas forcément au courant…
Aurore : Non, ils ne le savent pas mais bon, merci, tu l’a dit maintenant !
Sandrine : Si on devait résumer les soirées de dictées coquines : on apprend des choses, on fait des rencontres amicales et peut-être même qu’on peut trouver l’amour, et on s’amuse, c’est quand même une sacrée promesse !
Aurore : Disons que c’est une sortie culturelle, intelligente. C’est une sortie utile aussi parce que beaucoup de personne nous on dit que dans leur travail ça leur avait servis. Pas cunnilingus mais l’orthographe des participes passés, toutes les règles qu’on transmet avec humour et en essayant d’être très concises et d’expliquer clairement les choses. Ce n’est pas juste : « Je me suis amusé, j’ai rencontré des gens », c’est « J’ai appris des choses et je peux les réutiliser dans la vie de tous les jours » donc c’est très concret. Pour nous, je crois que c’est ça qui nous donne le plus d’émotion, au-delà de revoir les mêmes personnes tous les mois, d’avoir cette fidélité… Les gens qui viennent pour la première fois doivent être étonnés parce qu’on fait : « Oh salut Martine, salut…. » et peut-être qu’ils ont envie qu’un jour nous les interpellons, qu’on leur fasse la bise comme à la moitié des gens maintenant. Ça crée une communauté, on en est très fières et très heureuses. On a aussi un groupe sur les réseaux où les gens partagent des choses, c’est super !
8. Comment vous vient l’inspiration pour toujours créer des dictées inédites ?
Sandrine : On écrit nos textes depuis le début ensemble, chacune avec notre main droite ! Ce que l’on fait, en général, c’est qu’on se voit et on discute de la trame, de la dictée, de ce que l’on va raconter. Comme je vous le disais, il y a les difficultés orthographiques, des passages érotiques et on essaie de thématiser en fonction du moment de l’année, de l’actualité, de la saison. Par exemple, à Noël, on va peut-être mettre en scène une dictée qui se passe entre la mère Noël et le père Noël, etc… En général, on a pas mal d’idées qui nous viennent. Nous nous partageons l’écriture de la dictée, soit Aurore prend la première partie et moi la seconde, soit l’inverse et puis on a l’habitude, on se connait bien maintenant, on arrive à rendre cohérente l’écriture, on ne voit pas trop qui a écrit quoi, donc ça c’est bien. Et puis, on a écrit une trentaine de dictées alors il faut arriver à se renouveler à chaque fois, à trouver des nouvelles situations, des nouveaux personnages et comme j’aime bien le raconter, on tient à jour un tableau excel où l’on marque les noms des personnages, où est-ce que ça se passe, si c’est hétéro, gay, lesbien, poly-amour ; on essaie aussi de varier les plaisirs, et puis, pourquoi pas, d’ouvrir un petit peu les personnes qui participent à d’autres formes de sexualité. Tout ça reste très élégant, on ne va pas dans du hard-core non plus mais on a envie que ce soit varié. Il peut y avoir des rencontres entre des hommes, des femmes, entre plusieurs personnes.
Je reconnais que je mets beaucoup de difficultés lexicales parce que j’adore ça : le vocabulaire littéraire, les mots rares, et toi c’est un peu plus sur la grammaire, les accords des participes passés piégeux. On fonctionne un peu pareil, on a la même façon de réfléchir, donc c’est très agréable d’écrire ensemble.
Aurore : Et puis, on se félicite l’une et l’autre ! Quand Sandrine écrit la première partie, je fais : « Oh, mais comment tu fais pour faire à chaque fois plus fort ? Tu as encore mis un mot que je ne connais pas, tu as encore mis une difficulté que je ne connaissais pas. Bravo pour cette partie, c’est génial. » Notre grande contrainte c’est qu’il faut se renouveler dans l’histoire mais aussi dans les difficultés, et comme on a un thème général, l’érotisme, il y a des mots qui forcément reviennent régulièrement. Maintenant, je pense que nos fidèles sont excellents en sexto parce que là, ils ont tout le vocabulaire !
Et ça j’ai adoré : on a, parfois, changé d’époque. On a aimé faire des recherches au Moyen-Âge, la Rome Antique (romantique), on s’amuse beaucoup en écrivant. On a toujours une petite inquiétude sur si le texte va plaire à nos fidèles, s’ils ne vont pas trouver ça répétitif ou que par rapport au mois dernier, c’était plus ou moins difficile. Mais souvent, ce qu’on nous dit c’est qu’il n’y a pas assez de passages érotiques ou qu’il n’y a pas assez de cul ! Quant à d’autres personnes, on sent qu’on peut les choquer parce qu’elles viennent pour l’orthographe. Mais bon, pour ceux qui viennent pour le cul, ils nous disent : « C’est dur quand même, je m’attendais à des trucs très simples. »
9. Que pensez-vous du genre érotique en littérature ?
Sandrine : En toute sincérité, je ne suis pas une grande lectrice de littérature érotique mais justement, je me demande si ce n’est pas aussi une force qu’on a de ne pas être dans les clichés du genre.
Aurore : Je crois que là, on manque un peu de culture, bien qu’il y ait un renouveau dans la culture érotique. On connait bien la librairie La Musardine qui est spécialisée dans la littérature érotique et une animatrice d’ateliers d’écriture érotique qui nous a aussi invité au salon de la littérature érotique, Flore Cherry, qu’on aime beaucoup et qui est une fille très intelligente, qui mène sa barque et fait beaucoup de chose…
Je crois qu’en 2020, je voudrais que quelqu’un m’envoie un top 10 des livres à lire récents (Flore ?) parce que je voudrai quand même me renseigner sur ce qu’il se fait maintenant. On écrit en étant un peu novices… pas novices en orthographes mais on invente sans avoir lu de littérature érotique, peut-être que ça pourrait nous inspirer ?
Sandrine : Peut-être ! Mais bon, tout ça repose aussi un peu sur nos vécus ! On ne dit pas dans quelle mesure mais…
Aurore : Oui, nous avons une vie sexuelle !
Sandrine : Personne ne nous demande trop ça, d’ailleurs : « Est-ce que c’est inspiré de nos vies ? »
Aurore : Nous on le sait parce qu’on est très amies et que nous nous racontons beaucoup de choses mais quand je lui envoie une première partie, je lui dis : « Tu sais ça, c’est du vécu… » et pareil pour Sandrine. Donc, toutes les deux, on sait qui a vécu quoi puisqu’on n’a pas trop de secrets l’une pour l’autre mais évidemment, personne ne le sait dans la salle à moins qu’il y ait quelqu’un qui a vécu ça avec nous…
Sandrine : À moins qu’il y ait ta mère dans la salle et là forcément… !
Aurore : Ma mère est venue et elle nous as beaucoup fait rire. Elle est intervenue plusieurs fois : « Ce n’est pas ma fille qui a écrit des cochonneries pareilles ! »
Sandrine : Moi, ma mère n’est pas encore venue mais il faut qu’elle vienne !
10. Et votre livre ! Comment s’est passé tout le processus de conception-publication ?
Sandrine : Pour le livre, nous sommes parties du constat que comme on écrivait pour chaque dictée un texte inédit, une fois que la dictée était passée, ce texte, on en faisait plus rien, il était aux oubliettes. Et depuis quelques temps, on avait envie de trouver un éditeur qui puisse publier nos dictées, sachant qu’on en a écrit trente-cinq. Le rêve s’est réalisé puisque c’est Nicolas Ragonneau des éditions Assimil qui nous a approché et ce projet s’est fait !
On a publié un premier tome de recueil de quinze dictées coquines, avec les textes et toutes les explications, comme ça, si on n’a pas la possibilité de venir à l’événement, – c’est quand même mieux de le vivre sur place mais si on ne peut pas – on peut faire les dictées entre amis, en couple, ça peut être une petite soirée coquine intéressante ! Ou en solo, parce qu’il y a la possibilité de faire les dictées seul grâce à un QR code qui sera sur le livre et qui renvoie vers un audio enregistré en studio… avec nos jolies voix.
On est très fières de ce recueil et il sort le 23 janvier. On fera une soirée spéciale Saint-Valentin pour cette sortie, au Zèbre de Belleville, et puis les dédicaces ! Le second tome, quant à lui, sortira à l’automne de cette année.
Pour le niveau, je pense que l’on peut dire que c’est niveau intermédiaire. Nous, on veut que ce soit une dictée grand public, on ne ferme la porte à personne, ceux qui n’ont pas un bon niveau d’orthographe sont les bienvenus au contraire, nous c’est ça qui nous intéresse.
Aurore : On a eu quelques champions évidemment qui gagnaient à chaque fois donc on a demandé à certains, au bout de trois victoires, de se mettre hors concours. On a quelques championnes qui jouent le jeu, qui viennent et qui participent sans donner leurs copies à corriger. On veut prévenir que ça peut être ennuyeux pour des champions d’orthographes. De toute façon, au bout de trois mugs, je crois que c’est bon, ils ont remplis l’étagère ! Et l’intérêt pour nous, c’est que des personnes qui ne sont pas forcément excellentes en orthographe aient envie de venir pour progresser, pour apprendre des choses, pour se mettre au défi aussi et pour nous, c’est vraiment ça qu’on aime. C’est peut-être notre mission de vie : la transmission. C’est ma valeur numéro 1 ! Depuis que je sais parler, je transmets des informations, je parle en permanence, et, dès que j’apprends quelque chose, j’ai envie de le réexpliquer, de le transmettre. Donc, quand on a des champions dans la salle, finalement, il n’y a pas cette transmission et c’est un peu frustrant pour eux comme pour nous, parce qu’on a rien à leur apprendre et que parfois même, ils pourraient nous apprendre des choses. A contrario, les gens qui sont partis d’un peu bas en orthographe et qui nous disent : « Ça y est, Aurore, Sandrine, j’ai progressé ! », ça nous remplit de joie.
Sandrine : Je voulais ajouter que comme on a des champions qui viennent et qui sont hors concours, ça montre bien qu’au-delà de l’exercice en lui-même, ils viennent pour autre chose, pour l’ambiance, pour la rigolade, c’est un bon test. Sinon, ils partiraient et ne viendraient plus, puisque il n’y a plus d’enjeux réels. Donc ils viennent vraiment pour le moment passé, le plaisir qu’ils y prennent, de discuter avec les autres.
Aurore : Je voulais finir sur ce recueil, qui est pour nous, un petit bijoux. Il y a énormément de personnes de talents qui ont travaillées dessus, notamment notre photographe, qui a fait notre photo d’affiche et toutes celles du livre. Mais aussi Jean Navarre, un artiste graphiste qui a transformé les photos en illustrations, comme on le voit sur la couverture. On est super heureuses de voir ce petit bijoux arriver, c’est un joli objet à offrir… et pas cher, de surcroît… !
On y était !
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Parution le 23 janvier 2020
La Dictée Coquine, Sandrine Campese et Aurore Ponsonnet (Assimil) sur Fnac.com