Un disque d’or, Philharmonics, en 2011, et deux disques de platine : la carrière d’Agnes Obel ne pouvait pas mieux débuter. 3 ans après Citizen Of Glass, ses compositions délicates nous reviennent enfin. L’artiste danoise annonce Myopia pour février 2020, un 4e album, condensé de poésie et de beauté.
Sur la pointe des pieds
Une voix pure et cristalline, accompagnée d’un piano et de cordes : c’est ça, Agnes Obel. Des sons à la fluidité ruisselante, dont on se délecte avec plaisir.
Au fil des albums, elle a su jouer avec les technologies pour proposer de nouvelles tonalités, notamment en déformant sa voix. Par exemple, c’est un timbre plus masculin qu’on entendait sur Familiar, titre dans lequel elle se livrait à un joli dialogue avec elle-même.
Depuis Citizen of Glass en 2016, très peu de nouvelles de l’artiste, trop souvent réduite à son rôle de chanteuse (comme bon nombre d’artistes féminines d’ailleurs). Il est important de souligner qu’Agnes Obel ne se contente pas de poser sa voix sur des mélodies : elle compose, arrange, et produit tous ses titres, seule dans son studio.
Agnes Obel nous emmène haut, très haut
Et on s’accroche avec plaisir à cette élévation, escaladant chaque délicate note de piano. Dans le premier extrait, Island Of Doom, les connaisseurs et connaisseuses reconnaitront ce caractéristique pizzicato de violoncelle, qui vient parsemer de rythme un titre planant. La voix de la danoise, retravaillée, vient se faufiler et achève de nous convaincre.
La conception de Myopia a été plus que prenante pour l’artiste : « paradoxalement, j’ai besoin de créer ma propre myopie pour faire de la musique. » Elle se serait totalement isolée pour composer, annihilant toute forme de distraction extérieure.
Myopia traite donc de la confiance et du doute, déclare-t-elle à France Inter. « Peut-on se fier à ses instincts et à ses ressentis ? Ou alors est-ce que nos ressentis sont biaisés ? » Autant de réflexions qui traversent profondément l’album, et dont les réponses seront à découvrir en février 2020.