Watchmen : un univers en expansion !

À l’origine, un roman graphique (1986)

Loin des habituels super-héros exemplaires proposés par DC Comics ou Marvel, Alan Moore (le scénariste) souhaitait se rapprocher de la réalité du monde, sans pour autant se priver du concept du justicier. Il a donc créé ce monde uchronique, marqué par la création de « Dr Manhattan », être surpuissant et omnipotent, issu d’expériences nucléaires. Citoyen américain, il a rebattu les cartes géopolitiques, avec les USA vainqueurs de la guerre du Viet Nam et aux portes de l’URSS, où un Nixon rempile pour son cinquième mandat… L’intrigue porte sur l’évolution d’un groupe de héros dont seul le Dr Manhattan possède réellement des pouvoirs.

Le comics s’émancipe totalement du cadre habituel de ce registre : anti-héros, fin tragique et vision nihiliste du monde, voilà les ingrédients de ce qui reste comme l’une des références du genre. Si Moore sort des sentiers battus dans son scénario, le dessinateur Gibbons et le coloriste Higgins lui emboitent le pas, en ne respectant pas les codes habituels de couleurs de manière à perdre encore plus le lecteur sur les notions de bien et de mal… Une réussite totale.

Le film, Watchmen – Les Gardiens (2009)

Assez fidèle à l’intrigue développée par Alan Moore, Snyder (Justice League, 300) réalise un film sombre, dur, et percutant. Alors que de nombreux réalisateurs s’y étaient cassés les dents, comme Terry Gilliam (Las Vegas Parano) ou Darren Aronofsky (Black Swan), Snyder a réussi une adaptation juste de cet univers parallèle si proche et pourtant si différent. Le film s’ouvre sur la mort du « Comédien » (Jeffrey Dean Morgan), meurtre que cherchera à élucider « Rorschach » (Jackie Earle Haley). Au fil du long métrage, le groupe des Watchmen va reprendre du service, le tout-puissant « Dr Mahhattan » (Billy Crudup), la belle « Spectre Soyeux II » (Malin Akerman), le brillant « Ozymandias » (Matthew Goode) et le courageux « Hibou II » (Patrick Wilson). Parmi tous ces justiciers un traître se cache, et le monde va vite s’en rendre compte… Bien réalisé et, comme toujours chez Snyder, on profite d’effets spéciaux léchés. Si on perd un peu en profondeur des personnages, c’est une retranscription très fidèle de l’œuvre de base et donc un très bon moment à passer !

La série télé (2019)

Damon Lindelof, le papa de Lost ou de Leftlovers, est aux manettes de cette adaptation. Et comme à son habitude, il n’est pas là où on l’attend. En effet, la série prend place près de 30 ans après le comics duquel il s’inspire (très) librement… L’avenir nous dira si cette tentative est une réussite, mais Lindelof nous a habitués à des divertissements de qualité. En réussissant à s’attacher les services de Regina King dans le rôle principal ou encore de Jeremy Irons dans celui d’un Ozymandias sexagénaire, le showrunner met en tout cas toutes les chances de son côté… Le premier épisode a déjà atteint des records d’audience aux États-Unis !

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