LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne-St-Hilaire). Bernhard Schlink est né en 1944 en Allemagne, il fut professeur de droit, puis juge constitutionnel jusqu’en 2006. Il se fait connaitre comme romancier à partir de 1987, avec des livres policiers. La publication en 1995 du « liseur », un roman partiellement autobiographique, est un immense succès dans son pays, mais aussi à l’international.
Le Liseur
Le coup de cœur de Sylvie B.(La Varenne-St-Hilaire)
Bernhard Schlink est né en 1944 en Allemagne, il fut professeur de droit, puis juge constitutionnel jusqu’en 2006. Il se fait connaitre comme romancier à partir de 1987, avec des livres policiers. La publication en 1995 du « liseur », un roman partiellement autobiographique, est un immense succès dans son pays, mais aussi à l’international.
Les premiers émois
Le roman commence gaiement comme l’initiation amoureuse, à la fin des années 50, d’un jeune bourgeois de 15 ans, Michaël Berg. Il découvre les rapports physiques avec une modeste contrôleuse de billets de tramway, de vingt ans son ainée, Hanna. Le jeune homme se donne tout entier à ce premier amour, il est très obéissant envers son initiatrice. Ainsi, il accepte, à sa demande, de lui faire la lecture à chacune de leur rencontre. Puis un jour Hanna disparait laissant le narrateur désemparé.
Un si lourd secret
Quelques années plus tard, Michaël dans le cadre de ses études de droit se rend à un procès d’anciennes surveillantes du camp d’Auschwitz. Il se trouve plongé dans l’horreur et parmi les accusés, il reconnait Hanna. Il est tétanisé, il ne parle à personne des liens qui les ont unis. Totalement bouleversé, il ne comprend pas, mais je ne vous dévoilerai pas le secret.
Plus tard encore, marié puis divorcé et père d’un enfant, il se rend compte qu’il est incapable de construire une relation amoureuse durable. Hanna le hante, mais il n’est pas prêt à la rencontrer. Il reprend alors son ancienne habitude de lui faire la lecture en envoyant des cassettes enregistrées à la prison où elle est incarcérée.
Une impossible réparation ?
Ce roman au style dépouillé à l’extrême est très fort. Il n’envisage pas la seconde guerre mondiale à travers les histoires de ceux qui l’ont vécue. Il montre l’existence de stigmates sur la génération d’après. Étrangement, le poids des fautes et des douleurs des ainés se perpétue sur les enfants. Enfin, selon un concept cher à Hannah Arendt, il montre la banalité du mal.
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Parution le 9 mars 2017 – 242 pages
Traduit de l’allemand par Bernard Lortholary