L’actualité d’Alexandre Astier est à la fois nostalgique et bien ancrée dans le présent : le 5 décembre, son nouveau film d’animation Astérix – Le Secret de la potion magique arrive en salle. Une franchise où son humour et son sens de l’intrigue font des ravages. Dernièrement, la sortie de l’intégrale de Kaamelott a ravi les fans de la série qui l’a rendu célèbre et dans laquelle il coiffe toutes les couronnes, dont celle d’acteur-réalisateur-scénariste. Portrait d’un artiste couteau suisse.
Affaire de famille
Serait-il tombé dans une marmite d’art quand il était petit ? En tout cas, Alexandre Astier, co-réalisateur du retour d’Obélix en salle (Astérix : Le Domaine des Dieux et Astérix : Le Secret de la potion magique), a grandi au sein d’un couple-troupe : son père Lionnel Astier et sa mère Joëlle Seria sont tous deux comédiens. C’est au départ la musique qui va lui donner une raison de créer : il est formé à la contrebasse classique et à la composition au Conservatoire puis à la basse électrique jazz à l’American School of Modern Music à Paris. À la fin des années 1990, alors dans sa vingtaine, Alexandre s’intéresse à l’écriture de pièces et à la comédie. L’une de ses créations, Le Jour du froment, est ainsi donnée à Lyon en 2002. En parallèle, il se met au septième art et réalise plusieurs courts-métrages, réunissant une bande de comédiens qui vont lui rester fidèles.
Le Sacre
En 2002, Dies Irae pose les bases de Kaamelott : ce court-métrage narre une réunion des Chevaliers de la Table Ronde assez saugrenue, avec un manque de motivation évident des protagonistes quant à la quête du graal. Alexandre Astier cherche alors un moyen de développer cet univers. Il le trouvera sur M6 : la chaîne a besoin d’un format court pour pallier la fin de Caméra Café. À Lyon, entouré de ses parents, de sa belle-mère, de son demi-frère Simon Astier, et de comédiens et amis (notamment Jean-Christophe Hembert, Jacques Chambon, Franck Pitiot et Anne Girouard), il lance en 2005 la production de Kaamelott. Six saisons (ou « livres) suivront. Progressivement, la série change de format, passant de 5 à 52 minutes par épisode, ainsi que de tonalité, les derniers livres introduisant plus de drame dans cet univers drolatique fait de chevaliers fainéants, de druides sans pouvoir et de brutes épaisses.
D’autres aspirations
Solitaire et un brin misanthrope, ne s’étant jamais intégré au show-business, Alexandre Astier travaille dans son coin en étant tout à la fois compositeur des musiques, auteur des scénarios et réalisateur des épisodes de Kaamelott. Il travaille également sur les synopsis des bandes dessinées adaptées de ces univers. En attendant le passage à venir sur grand écran d’Arthur, Lancelot, Perceval et compagnie, ce créatif-né a multiplié les projets. Sur scène, il a incarné Bach (Que ma joie demeure), l’une de ses idoles, mais aussi un conférencier savant sur le thème de la croyance en la vie extra-terrestre, dans L’Exoconférence (les deux spectacles sont réunis dans un coffret Blu-Ray). Au cinéma, il a dirigé Isabelle Adjani dans son premier long-métrage comme réalisateur (le poétique David et Madame Hansen), avant de passer à l’animation, en co-réalisant deux volumes d’Astérix. Astérix : Le Secret de la potion magique est la suite du Domaine des Dieux, sorti en 2014. Contrairement au premier volet, ce second long métrage n’est pas tiré de la bande dessinée. Le scénario est signé Astier, en collaboration avec Louis Clichy, et nous en dévoilera plus sur le druide Panoramix… Un succès annoncé !
Largement suivi sur Twitter, notamment par une communauté de « Kaamelott addicts » totalement dépendants, cet auteur comique et génial conteur d’histoires, homme de son temps aux références pop mais aussi nostalgique de l’âge d’or de la comédie française (il est fasciné par Louis de Funès), a réussi à tracer un chemin vraiment à part tout en restant extrêmement populaire.
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Visuels d’illustration : © Grégory Viénot / Pascal Chantier
