Natif d’Antibes, Guillaume Musso revient dans sa ville natale pour l’intrigue de son nouveau thriller, La Jeune fille et la nuit. À l’occasion de la parution du roman, l’un des auteurs préférés des Français est venu faire un tour à la Fnac pour nous parler de ses coups de cœur, littéraires, cinématographiques et musicaux.
Votre nouveau roman, en quelques mots ?
Guillaume Musso : « On est sur la Côte d’Azur, au printemps 2017. On a trois anciens amis qui ne se sont plus revus depuis 25 ans et qui se retrouvent lors d’une réunion d’anciens élèves. Lors de cette réunion, on annonce qu’on doit détruire l’ancien gymnase pour reconstuire un nouveau bâtiment. Le problème est que ces trois amis, 25 ans auparavant, ont emmuré un cadavre dans le gymnase. Donc, le roman c’est l’histoire de cette journée particulière où l’on va suivre l’itinéraire de ces trois amis pour voir comment ils vont essayer de sauver leur peau. »
Le livre qui vous a donné envie d’écrire ?
« L’un des romans qui m’a donné envie d’écrire, c’est Le Hussard sur le toit de Jean Giono. On est en Provence, en 1830, alors qu’elle est ravagée par une épidémie de choléra. On suit l’itinéraire d’un hussard, Angelo, et d’une jeune femme, Pauline. Ce qu’il y a de formidable, c’est que la Provence devient le monde, et le choléra devient la barbarie qui touche le monde. On a ces deux héros qui essaient de faire face à ça, de se tenir au-dessus de la mêlée. C’est un roman qui m’a appris plusieurs choses, d’abord à ne jamais fréquenter la médiocrité, car c’est une maladie contagieuse, et à ne jamais avoir peur de la peur, car c’est la peur qui fait mourir les gens. »
Votre auteur culte ?
« Mon auteur culte, c’est Stephen King, parce que pendant longtemps il a représenté pour moi la littérature plaisir. Celle que, quand j’avais treize ans, quatorze ans, je lisais en dehors des lectures obligatoires de l’école. Ce que j’aime dans King, c’est qu’il a excellé dans des genres complètement différents : le fantastique, le thriller, ses mémoires, Écriture : Mémoires d’un métier, qui est un livre culte pour moi. Ce que j’adore, c’est sa capacité à être en empathie avec ses personnages, de suivre des personnages qui nous ressemblent, qui pourraient être nous. Un peu comme Hitchcock qui disait « mon héros est un homme ordinaire, confronté à des circonstances extradordinaires ». C’est pareil pour King, on est en empathie avec les héros souvent plongés dans un quotidien banal. C’est ce que j’aime dans ces romans fantastiques où l’on voit le fantastique devenir crédible parce qu’il est ancré dans le quotidien de héros qui nous ressemblent. »
Votre film incontournable ?
« L’un de mes films cultes, Un cœur en hiver de Claude Sautet. Parce que Daniel Auteuil, André Dussolier et Emmanuelle Béart n’ont jamais été aussi bons. Parce que c’est un film sur la musique, sur les tourments du cœur, les sentiments, la complexité des sentiments. Un film élégant, qui me touche. C’est un film sur cette zone qu’est la vie secrète des gens. Gabriel Garcia Marquez disait que chaque homme a trois vies : une vie publique, une vie privée et une vie secrète. Moi, ce qui m’intéresse en tant qu’auteur, c’est la vie secrète de tout un chacun. Ce film décrit avec une sensibilité et une acuité rares la vie secrète et les tourments de ces personnages. »
La musique parfaite pour écrire ?
« La musique parfaite pour créer et écrire, c’est, et ça a toujours été Keith Jarrett, notamment ce qu’il joue en solo et notamment les Sun Bear Concerts, des concerts qu’il a donnés au Japon à la fin des années 1970. Et tout l’art de Jarrett est résumé ici, en particulier, il y a un bis dans un morceau, complètement improvisé, qui est d’une beauté absolue et qui, pour moi, peut être la bande originale de tous mes romans car c’est une sorte de nostalgie, mais pas de nostalgie triste. On est au cœur de l’intime. Moi je dis souvent que j’écris des thrillers intimes, des romans dans lesquels les bouleversements sont d’abord soit des bouleversements mentaux soit des bouleversements sentimentaux, et cette musique-là me bouleverse. Elle me permet de construire une bulle dans laquelle je peux écrire. »
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Parution le 24 avril 2018 – 440 pages
La jeune fille et la nuit, Guillaume Musso (Calmann-Lévy) sur Fnac.com