LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne-Saint-Hilaire). Maurice Ravel (1875-1937), compositeur de musique, est mondialement connu pour son « Boléro ». L’écrivain Michel Bernard, né en 1958, retrace ici les vingt dernières années de l’artiste. Le livre commence en 1916.
Les forêts de Ravel
Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne-Saint-Hilaire)
Les échos de la guerre
Maurice Ravel n’avait pas fait son service militaire parce que, de composition chétive, il avait été réformé. Quand la guerre éclate, il veut s’engager, mais trop maigre, il a beaucoup de mal à se faire incorporer. Enfin, en 1915, il est affecté aux services auxiliaires, où il sera conducteur de camions. Ravel n’est donc pas « planqué » à l’arrière, mais il n’est pas sur le front ; il peut avoir une vision distanciée.
L’auteur nous montre un homme dans la guerre qui capte le monde, la forêt, la beauté de la Meuse, le chant des oiseaux, car tout est musique. Malade, Ravel fut réformé à l’automne 1917.
Le monde d’après
L’écrivain nous parle ensuite de la difficulté à se réinsérer pour les anciens soldats, de la façon dont les expériences vécues imprègnent une œuvre. Pour trouver la stabilité, en 1921, Ravel fait pour la première fois l’acquisition d’une maison en grande banlieue parisienne, à Montfort-L’amaury. Ce lieu sera pour le compositeur d’un grand réconfort, il sera son refuge, son centre de création. Géré par la municipalité, il se visite aujourd’hui.
Atteint d’une maladie dégénérative qui l’isole du monde depuis le début des années 30, Ravel décède en 1937. Ce roman au style classique mais puissant comme la musique permet un voyage dans le bruit de la grande guerre face au calme de la composition.
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Paru le 8 janvier 2015 – 176 pages