Critique

1 mois / 1 classique : Oblomov d’Ivan Gontcharov

25 mars 2019
Par Melanie C.
1 mois / 1 classique : Oblomov d’Ivan Gontcharov

Le 25 mars (et le lendemain), on fête la Journée mondiale de la procrastination. Cette tendance à tout remettre au lendemain pourrait remonter à la notion d’oblomovisme, développée par Ivan Gontcharov dans le roman qui a donné son nom à cette paresse très particulière. Retour sur ce livre devenu l’un des classiques de la littérature russe du XIXe siècle.

Oblomov

Gloire éphémère

Au milieu du XIXe siècle, la Russie connaît une période particulièrement faste pour sa littérature. Les géants de cette époque se nomment Tolstoï, Tourgueniev, Dostoïevski ou Gogol. Au milieu d’eux a vécu un éternel outsider, qui, s’il n’eut pas le grand destin promis aux quatre autres, a laissé un grand livre à la postérité. Il s’agit d’Ivan Gontcharov, dont on célèbre régulièrement Oblomov, un étonnant roman que Tolstoï et Dostoïevski ont porté aux nues.

L’âge dort

Oblomov est l’anti-héros par excellente. De bonne extraction, très cultivé, il a sa place au sein de la bonne société de Saint-Pétersbourg. Et pourtant, au fil du roman, l’on découvre comment ce jeune aristocrate passe son temps entre sa chambre et son divan, incapable d’action, de prise de décision ou de satisfaction. Ressassant à longueur de temps son enfance heureuse, il ne souhaite pas entrer dans l’âge adulte. Ni ses affaires financières ni ses affaires de cœur ne le poussent à sortir de son lit, au grand dam de ses amis et des personnes en charge du domaine agricole dont il est le propriétaire.

Satire

Par sa dimension presque humoristique (au milieu du livre, par exemple, même le narrateur, jusqu’alors objectif, commence à juger les « actes » d’Oblomov) et son étude de caractère pleine d’exagération, le roman de Gontcharov est devenu un grand classique. « L’oblomovisme » est entré dans le vocabulaire de la critique littéraire, désignant cette tendance à l’inertie très répandue chez les aristocrates de l’époque. Oblomov lui-même est devenu un nom commun ; le terme est synonyme de personne inactive, inapte au bonheur et cassée dans tous ses élans. Le langage courant comme la littérature ont donc adoubé un roman, et surtout un personnage, qui, à l’instar des grands archétypes de la commedia dell’arte, aura incarné une époque et une classe sociale.

Note pour plus tard : ne pas remettre à demain la découverte de ce chef-d’œuvre !

Parution originale en 1859 – 668 pages

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Aller + loin : 1 mois / 1 classique, la bibliothèque idéale

Article rédigé par
Melanie C.
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