Après En attendant Bojangles, succès surprise de l’année 2016, Olivier Bourdeaut s’est rapidement remis au travail pour sortir en janvier Pactum Salis aux éditions Finitude (dont le titre est inspiré d’un proverbe latin : Amicitia pactum salis – L’amitié est un pacte de sel). Cette fois-ci, il explore l’amitié improbable entre un paludier misanthrope et un agent immobilier ambitieux. Tout est question d’apprivoisement narrait Antoine de Saint-Exupéry dans Le Petit Prince…
L’amitié est un pacte de sel
Dans les marais de Batz-sur-Mer, une rencontre née du hasard se transforme en amitié, le temps d’une semaine d’été. D’un côté, un paludier misanthrope installé près des salants de Guérande ; de l’autre, un agent immobilier qui sacrifierait père et mère pour réussir. Ascétisme versus Porsche et boîtes de nuit, ces deux là n’ont rien pour se plaire. Et pourtant, ils s’apprivoisent, jusqu’à symboliser le célèbre citation du Petit Prince de Saint-Exupéry : « Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. »
« Prairie de cuivre, de vert-de-gris, d’émeraude, d’or et d’argent »
Après avoir exploré l’amour et les méandres de la folie dans En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut étonne à nouveau en plantant une histoire et un décor singuliers, avec une maîtrise narrative surprenante pour un deuxième roman. Les marais-salants sont un personnage à part entière, cette « prairie de cuivre, de vert-de-gris, d’émeraude, d’or et d’argent » et offrent un cadre parfait à cette rencontre improbable. On peut penser au Singe en hiver d’Antoine Blondin, histoire d’un rapprochement entre Monsieur Quentin et Fouquet, un hôtelier et un publicitaire, au sein d’une station balnéaire spectrale. Un très bel essai confirmé à découvrir en cette rentrée d’hiver.
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Paru le 4 janvier 2018 – 256 pages