Déjà auteure de plusieurs ouvrages sexologiques, Magali Croset Calisto a décidé de mener une enquête sur la pratique du bondage dans notre société, en s’intéressant particulièrement aux représentations qui lui sont attachées.
Un essai inspiré du terrain BDSM
Audacieuse et chercheuse invétérée, Magali Croset Calisto s’est dirigée directement vers le terrain BDSM pour recueillir les témoignages les plus fidèles. Elle adopte un regard décentré des modèles normatifs et aborde le sujet sous plusieurs angles : historique, culturel, psychanalytique, esthétique et sexologique. Le bondage est une pratique, voire un jeu sexuel de plus en plus répandu au sein de sociétés occidentales. Perçue comme inquiétante et dangereuse pour les uns, elle nourrit l’érotisme et l’excitation des autres.
La communication est la pierre angulaire du bondage
Au-delà du bénéfice esthétique, « l’art des cordes » semble endosser une fonction de langage par le biais d’un réseau de liens. Magali Croset-Calisto met l’accent sur le double sens de la notion d’attachement : « Au sens propre comme au figuré ». Elle insiste également sur les risques et les dérives que comporte l’activité « bondagière ». Cette pratique aux limites corporelles et psychiques parfois poreuses, requiert l’utilisation de règles et de codes langagiers. L’emploi d’un mot de passe devient presque « vital » lorsque la douleur physique et/ou psychique, ou l’engourdissement deviennent insoutenables. Le jeu s’arrête alors et « la proie » recouvre sa liberté. Malgré son apparente « férocité », le bondage peut mettre en lumière l’intelligence relationnelle des partenaires et avoir un effet cathartique. Il est comparable à un jeu illimité au sein duquel, aucun des partenaires n’est perdant.
« Bonder, c’est jouer ! » nous dit la professionnelle.
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Parution le 9 février 2017 – 196 pages